Cyclone IKE:15 jours plus tard...

par ÇaDérange
samedi 27 septembre 2008

C’est curieux comme nos médias sont pusillanimes. Dans les jours précédents l’arrivée du cyclone Ike sur le Texas et pendant son passage sur la ville de Houston, vous avez été abreuvés d’images et d’information sur la situation dramatique qu’il avait engendré sur cette région tout au long de son passage. Il vous en reste sans doute encore l’image des vitrages des grand buildings de Houston dégringolant les uns après les autres au pied de leurs immeubles.

Depuis plus rien, nos médias sont passé à autre chose, la crise financière en particulier, jusqu’à ce qu’ils sautent au sujet "vendable" suivant. Car malgré leurs prétentions à vouloir nous faire croire à la "purété" de leur activité, ils sont soumis à la loi du tirage ou de l’audimat.

Or si vous allez sur Internet voir ce qui se passe là bas vous verrez que, quinze jours après le passage du cyclone, l’électricité n’est pas encore totalement rétablie à Houston et que 750 000 personnes y vivent encore dans le noir le plus total. Ne pas avoir d’électricité ça veut dire que quand vous rentrez chez vous, c’est d’abord la silence car rien ne marche dans votre appartement ou votre maison. C’est également devoir se laver à l’eau froide tous les matins et ne pas pouvoir se faire chauffer une tasse de café. Au bout de 15 jours c’est la recherche d’une laverie dans un quartier alimenté en électricité pour laver son linge. C’est l’absence de frigidaire et de congélateur. C’est aussi dans un pays où la température dépasse les 30 degres en ce moment, l’absence de climatisation.

C’est surtout à partir de 19h30 s’asseoir en famille sur la canapé familial autour de bougies ou de lampes électriques sans pouvoir rien faire, à attendre que le temps passe. Pour un célibataire c’est la cure absolue de silence. C’est aussi l’insécurité car l’obscurité est propice au banditisme. C’est pour cela d’ailleurs que le couvre feu, comme en temps de guerre subsiste encore de minuit à 6 heures dans nombre de zones de Houston.

L’ile et la ville de Galveston qui a été recouverte par les eaux est toujours interdite d’accès et les personnes qui avaient été déplacées vers d’autres hopitaux à Dallas ou San Antonio n’ont toujours pas pu retourner dans leur hopital d’origine.

Il semble étonnant que le premier pays industriel du monde ne soit pas capable de rétablir plus vite ses infrastructures. Je ne suis pas convaincu pour autant que nous saurions faire beaucoup mieux si par hasard un cyclone venait détruire une de nos grandes villes. C’est une occasion de nous rendre compte de l’incroyable complexité de l’organisation de nos villes et de nos systèmes sociaux.

Bon courage à tous ceux qui subissent une situation qui est différente et peut être moins dramatique de celle du passage de Katrina sur La Nouvelle Orléans mais qui n’est finalement pas très différente. Ça meritait bien une petite chronique.


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