D. TRUMP : DISCOURS SUR L’ÉTAT DE L’UNION (Traduction : Jacques-Robert SIMON)
par Jacques-Robert SIMON
jeudi 9 février 2017
Américaines, Américains,
Depuis cet endroit solennel, c’est à vous peuple Américain que je veux m’adresser directement. Notre avenir ne ressemblera pas à notre passé parce que c’est la Nature même qui s’y oppose. Rassurez-vous, je ne vous parlerai pas d’écologie et encore moins d’écologistes, nous laisserons ces vieux gamins fumer leur haschich, leur cannabis ou leurs pneus de patinette, nous ne les dérangerons pas de leur monde plein d’étoiles. Mais vos fils probablement, vos petits fils certainement, ne pourront pas se goinfrer de pétrole, de minerais, d’eau potable avec la même insouciance que maintenant pour la bonne et simple raison qu’il n’y aura pas assez de pétrole, de minerais, d’eau potable pour rassasier toutes les meutes qui hantent la planète.
Alors que doit-on faire ?
Les bons apôtres veulent créer à partir de ce qui existe un monde qui n’existera jamais mais qui est magnifique et plein de magie. Pour ce faire, il faut devenir libre-échangiste : le pays, la Nation, le peuple américain n’existent plus : seul un nouveau supercontinent, une sorte de Pangée importe. Ce qui fait que tous les locdus qui bossaient comme des dingues dans nos usines se retrouvent au chômage au profit de communistes chinois. L’expansion du modèle néo-libéral qu’ils disent nos bons apôtres. En fait, ils ont essayé auparavant de faire émerger des pays se disant émergents à coup d’humanisme et une apparence de bons sentiments, avec le résultat qu’on a pu constater. N’étant pas capables de rendre les pays pauvres riches, ils veulent rendre les pays riches pauvres pour que l’égalité et la fraternité puissent s’installer.
Pour qu’un pays comme les Etats-Unis accepte de sacrifier une strate entière de sa population, ses blue-collars, il faut une contrainte existentielle. Depuis toujours les dirigeants ont envoyé sur les champs de bataille des Hommes qui avaient tout à y perdre et rien à y gagner. Un mort est terrible à voir, un nombre de morts devient plus supportable : on compare ce nombre avec celui d’autres batailles, avec celui des ennemis et l’on peut dormir bien loin des tranchées satisfait du devoir accompli. Mais la guerre a pris une autre tournure de nos jours : on sacrifie encore des hommes, des femmes et des enfants au profit de ceux qui ont tout et qui ne risquent rien… mais grâce à l’économie.
Je résume pour les intellos qui ne comprennent rien si ça ne leur rapporte rien. Le monde ne peut pas accommoder toutes les meutes qui veulent consommer autant que nous de tout. Il faut trouver un mode d’action planétaire pour satisfaire tout le monde sans aller jusqu’à l’holocauste nucléaire. Il faut donc une théorie infaillible, peut-être conne mais intransigeante, à laquelle personne ne peut échapper sous peine d’être déclaré hérétique, ce nouvel évangile c’est le libre-échangisme. Ceux qui vont trinquer chez nous ce sont les prolos, ce qui n’est pas une réelle nouveauté dans les guerres… et puis ça passera mieux que si on s’en prenait à ceux qui passent à la télévision.
Et bien je n’accepterai pas cette dictature des bonnes convenances, il y a une alternative à cette façon libre-échangiste de faire la guerre. Un peuple n’existe que lorsque les possédants et les sans-grades ont quelque chose en commun. Qu’ont en commun tous ces nantis du tertiaire qui ne vivent que par la brillance de leurs discours, leurs arguments sophistiques dans lesquels l’apparence prime sur le réel, tous ces organisateurs de colloques dans les iles Seychelles : rien si ce n’est leur désir de rien foutre en méprisant ceux qui travaillent. Et le réel c’est que tous ces donneurs de leçons songent plus à leur bien être qu’au bien être de leurs voisins : les pauvres qu’ils font travailler sont à l’autre bout du monde. Ils ont affublé les humbles de notre pays, du pays où l’intelligentsia vit, de masques hideux pour qu’on ne s’apitoie pas sur leur sort. Les pauvres seraient, selon les bons apôtres, racistes, islamophobes, misogynes, homophobes, moi je pense qu’ils veulent seulement vivre comme des américains aux Etats-Unis d’Amérique.
Est-ce trop demander à nos intellectuels des médias que de pouvoir concevoir un monde où tout le monde ne serait pas gris ! Ni noir, ni blanc, gris ! Des idéaux, des cultures, des politiques, des commerces similaires de la pointe de l’Alaska jusqu’à Oulan-Bator. Leur monde idéal serait peut-être pacifique s’ils arrivaient à le construire mais on mourrait d’ennui. Connaissez-vous quelque chose de plus immensément casse-noisettes, comme disait Piotr Ilitch, un pote Russe, qu’un banquier, un bateleur ou un turlupin de la finance ? Non. Ces gens pèsent, soupèsent, repesent pour dégager un profit qui leur permettra d’acheter davantage de la même chose. Si ils avaient été au contact des demoiselles de miss Univers, ils sauraient qu’on ne peut pas confondre une Suédoise et une Brésilienne même les yeux fermés. Laissons les morts enterrer les morts : qu’ils fassent leur monde à eux dans un Parc National, on ira les visiter en autocar. Et qu’ils nous les lâchent un brin dans le reste du monde.
Je ne veux qu’aucun des liens nationaux que l’on a eu tellement de peines à tisser ne soit rompu. Les Kurdes qui possèdent une identité, une langue et une littérature n’ont pas l’État qu’ils souhaitent depuis mille ans et pourtant ils continuent de se battre pour l’avoir. Il en sera de même pour toutes les nations que l’on veut dissoudre par les lois du marché : les résistances apparaîtront, elles apparaissent déjà.
Je m’insurge également à vouloir imposer par la voie militaire la démocratie à des pays sélectionnés par nos élites. La Démocratie ne s’importe pas comme des bananes, c’est le débouché d’un long cheminement conduit inspiré par les éléments du peuple lui-même et ce ne sont pas des forteresses volantes ni même des McDonalds qui permettront d’accélérer le processus.
Les européens se pelotonnent au sein de notre arsenal nucléaire, nos avions de chasse, notre flotille de porte-avions pour ne pas avoir à se défendre par leurs propres moyens. Ils ont beau jeu ensuite, dans leurs manifestations, de dénoncer l’impérialisme américain alors qu’ils se montrent incapables de s’en défaire en restant dignes. L’indépendance nécessite du courage.
C’est vrai que l’axe USA-Israël-Arabie Saoudite a permis de semer un désordre insurmontable en moins de quelques siècles dans une région sensible du monde : les auto-proclamés djihadistes fournissent pour le moins un motif crédible et sensible par la multitude de s’engager vers des sociétés sous haute surveillance et de renforcer les armements. Ces mêmes dispositifs permettront de guider la transformation sociale et économique qui se profile.
La prétendue crise de 2008 qui n’était rien d’autre qu’une escroquerie faite à de pauvres gens qui rêvaient d’avoir une maison, était aussi une tentative de nos bons apôtres de faire perdurer un système à leur profit par un artifice aux ramifications mondiales et en particulier allemandes. Si nous ne sommes pas capables de remettre de l’ordre chez nous, je vois mal comment on pourrait diriger le monde avec des valeurs dites universelles quand elles nous arrangent.
Les pays du monde nous aimeront tels que nous sommes ou devrions être : fort chez nous, bienveillant ailleurs, c’est à dire exactement l’inverse de ce qui se fait depuis des décennies.