Daesh ouvre la boite de Pandore

par Breton8329
dimanche 20 septembre 2015

Daesh, idéologie nourrie par une frustration, est une réelle menace pour la civilisation occidentale : menace au premier degré puisqu'elle porte un risque pour notre sécurité mais menace au second degré surtout puisque nos réactions sont porteuses d'un risque pour la démocratie. Daesh se trompe en pensant être en mesure de conquérir les démocraties occidentales : les démocraties se suicideront d'elles même et modifieront leur ADN afin d'être en mesure de combattre l'organisation et personne n'a rien à y gagner.

L’analyse d’un problème complexe exige de la rigueur et c’est la raison pour laquelle les militaires ont créé des méthodes d’analyse qui leur permettent d’identifier les solutions possibles pour transformer une situation. Ces méthodes sont le fruit d’un long héritage, qui puise ses racines dans Sun Zu ou Clausewitz et qui s’est bonifié au fil du temps, au fil des guerres. Elles sont devenues globales, c’est-à-dire qu’elles n’intègrent pas seulement l’approche militaire à un problème donné. Elles sont redoutablement efficaces et à défaut d’apporter des solutions faciles à appliquer, elles permettent de bien comprendre une situation, quel que soit son domaine et son échelle. Elles permettent par exemple de trouver des solutions pour résoudre un problème de conflit avec un chef, pour contester la suprématie d’une entreprise concurrente ou pour battre un adversaire. La faisabilité des solutions et leur mise en œuvre sont un autre débat puisqu’il existe un certain nombre de barrières qui limitent les modes d’action ; mais les États sont parfois capables de les contourner.

L’ébauche d’une analyse de Daesh à partir d’une méthode de ce type donne des résultats intéressants. Daesh est une idéologie qui prolifère sur une frustration. À défaut de pouvoir la battre, comment s’en protéger ? Admettons qu’une entité terroriste, quelle que soit son échelle (le problème est fractal), requiert 4 degrés de liberté pour survivre (degré de liberté, par analogie avec le jeu de Go) :

Nota : En planification opérationnelle, ces degrés de liberté sont nommés « vulnérabilités critiques ».

Pour une organisation comme Daesh dont la vocation est mondiale, cette grille est valable au niveau stratégique c’est-à-dire inter-théâtre et au niveau tactique c’est-à-dire interne à un théâtre. Pour simplifier, considéreront seulement deux théâtres sur lesquels opèrent Daesh : la France et le Proche-Orient. Les solutions au problème Daesh viseront donc à priver l’organisation de ses degrés de liberté :

Niveau stratégique

Au niveau tactique, les moyens sont différents mais les problématiques sont les mêmes. En France par exemple :

 

Que faut-il faire ?

A défaut de ne pas savoir que faire, je pense qu’il y a des choses qu’il ne faut par faire. Parmi ces choses, il y a toutes celles qui peuvent entretenir et développer l’idéologie et les conditions de sa transmission c’est-à-dire la frustration. Les dommages collatéraux et l’injustice sont de puissantes sources de frustration, comme l’ont montré les précédents conflits ; les promesses non tenues et les espoirs déçus en sont d’autres. Les frustrations préparent les organismes à la réception du virus qui leur est transmis par le biais des moyens de communication (on parle d’autoradicalisation) ou par le biais d’agent déjà contaminé. Ces méthodes de transmission s’appuient sur la liberté de communiquer et sur la liberté de se déplacer. Dans le contexte actuel, ces deux libertés seront très malmenées car il nous appartiendra de choisir entre elles et notre sécurité. Ces réductions de liberté généreront à leur tour de la frustration et cela nous rendra sensible à …. une autre idéologie. Autre époque, autre frustration, autre idéologie, c’est ainsi que c'était développé le fascisme. Quel sera le monstre du XXIème siècle ? 


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