Dans le mot Libéralisme il y a Liberté - S’adapter ou disparaître. Suite et fin

par Didier Cozin
vendredi 27 mai 2016

Pour les libéraux l'adaptation, le changement, la réforme et le pragmatisme sont des mots clé qui orientent la réflexion et conduisent l'action (et non pas évidemment des provocations destinées à faire plonger les peuples ou les entraîner dans la misère).

Rester immobile (les "acquis sociaux") est la meilleure façon de s'effondrer (cf l'Ex-URSS)

Plutôt que de conforter les corporatismes (sociaux, syndicaux, étatistes) les libéraux pensent en terme d'adaptation permanente à l'environnement que celui-ci soit social, professionnel, financier ou économique. C'est en cela qu'ils différent des Planificateurs/Etatistes qui pensent encore en terme de planification, de programmse, de recettes toute prêtes (avec leur bréviaire miraculeux datant de 1848) pour une société industrialisante du XIX ème siècle (quand la terre et ses ressources étaient mise en coupe au service de la révolution industrielle).

Changer et évoluer est-ce obligatoirement perdre quelque chose ?

Le Travail au XXI ème siècle : entre partage, collaboration et coopération

Qu'on le veuille ou non (et souvent la Gauche est plus dans l'incantation que dans la réfléxion) le travail a radicalement changé depuis une trentaine d'années sous l'influence de trois facteurs irréfutables (sauf à vouloir fermer le pays en le transformant en petite Corée du Nord)

- La planète est devenu un village, peuplé par 7 milliards d'habitants, village où les télécommunication confrontent (dans le bon sens du terme mais parfois aussi d'une façon dramatique) les systèmes de production, sociaux et éducatifs,les capacités à changer et à apprendre dans la société (une société immobile présente dés lors un très gros handicap)

- Le savoir mais aussi le travail (et les loisirs) sont numérisés. Les données, les informations, les brevets et les savoirs faire voyagent, sont utilisables en tout lieu et à tout moment, hors des temps et espaces traditionnels de production (des savoirs comme des biens et services)

- La production est désormais globalisée et mondialisée : produire aujourd'hui c'est la plupart du temps assembler des pièces, des éléments, des savoirs que d'autres ont imaginé, conçu ou fabriqué ailleurs (en face de chez vous ou à 25 000 km de distance).

Le Travail est de ce fait devenu fragile et rare en Occident

D'un travail abondant, généralisé et bien réparti entre les humains (personne ne manquait de travail il y a 100 ans) on est passé à un travail complexe (toujours), rare (souvent) et fragile (perdre son travail est plus facile qu'en trouver un ou que le faire prospérer).

La vision du travail de la Gauche française date du XIX ème siècle

Le travail est pour elle à la fois une exploitation (de l'homme par l'homme ou de l'homme par le capital), une douleur (tripalium), une perte de temps (pris sur le seul temps utile : le temps libre) ou encore un châtiment que seuls les régimes sociaux peuvent corriger ou délivrer (la retraite est encore considérée comme un avant gout du paradis terrestre après l'"enfer" d'un travail subi ou honni).

Le mythe du progrès qui annulerait le travail

Le progrès pour la Gauche a donc consisté depuis le XIX ème siècle à réduire le travail (son temps, sa durée mais aussi son périmètre) car des (prétendues) machines ingénieuses permettraient aux 7 milliards (bientôt 10) d'humains de manger, de se soigner, de se loger ; de se divertir ou même de prospérer sans travailler ou presque (3 h de travail par jour suffiraient selon certains).

C'est une vue de l'esprit : aucun travail de qualité ne peut se faire en 30 ou 35 h par semaine (les travailleurs intellectuels le savent bien, eux qui dans le privé travaillent tous à mi temps ....c'est à dire 12 heures par jour)

Dans les pays libéraux le travail est vécu comme une bénédiction et une chance

Le travail, bien loin d'être considéré comme une pénitence dans ces pays, le travail bénéficie au contraire de tous les égards :

- Il est utile aux autres et à la société en général (celui qui soigne, qui enseigne, qui répare, qui fabrique ou qui protège est utile aux autres)

- Il est utile pour les individus car il leur donne un rôle (social), une identité, des valeurs et des perspectives (de développement humain ou financier), il leur permet d'apprendre et de progresser grâce au travail (et à ses interactions)

- Il entraîne la société entière dans une cercle vertueux de développement (plus de travail pour les uns entraîne de nouveaux travaux pour les autres, à l'opposé de la vision de Gauche d'un travail contingenté, cher et à répartir avec parcimonie)

- Il permet par les efforts de tous de s'offrir un peu de social (ni le social ni l'administration ne créent des richesses dans les pays libéraux, ils sont simplement des services accessibles grâce à la création de richesses par les entreprises)

En France le travail non subventionné est devenu rare et conflictuel

- du fait d'un droit du travail qui n'est plus qu'un empilement de règles sociales désarticulées et contre-productives (le code du travail est le témoin et la preuve de l'absence de courage social et politique de notre pays depuis 40 ans )

- du fait du manque d'éducation économique de nombreux Français (Dixit le prix nobel d'économie Jean Tirole)

- du fait de notre préférence nationale pour le chômage (entretenu par un système aberrant de droit de tirage durant 2 ou 3 ans sur les allocations chômage)

- du fait de cette ambiance anti-entreprise et anti-réussite qui règne dans le pays (à commencer par l'école). Le consensus social et politique n'existant pas en France, nous empruntons et la plupart des syndicats se positionnent sur leur délirante révolution prolétarienne ou cette ridicule lutte des classes (demandez leur avis aux Chinois qui "célèbrent" en ce moment les 50 ans d'une révolution culturelle qui fit 44 millions de morts).

Face aux enjeux du XXI ème siècle beaucoup de partis et de syndicats proposent encore et toujours des réponses pour le XIX ème Siècle

Le risque pour un travailleur (notamment peu qualifié) en France aujourd'hui n'est pas d'être exploité 45 heures par semaine pour 30 euros par mois (cela c'est à Cuba ou au Venezuela que cela se passe), ni de finir ses jours au fond d'une mine (les mines ne rouvriront sans doute jamais en France, COP 21 oblige) ni même de travailler jusqu'à épuisement (on le voit bien dans la fonction publique avec 15 jours de travail en moins que dans le privé) mais bien de ne plus pouvoir travailler, de ne plus pouvoir démontrer qu'on est capable avec son intelligence et ses capacités d'adaptation de se nourrir et de faire vivre sa famille.

Les jeunes qui manifestent contre la réforme du droit du travail n'en trouveront pas si ce dernier n'est pas réformé totalement

Faire croire que les quelques milliers de Français s'opposant à la mondialisation, à la société de la connaissance ou au libéralisme constitue une avant garde sociale est une escroquerie, il s'agit de combat d'arrière garde.
Les peuples qui tout autour de la terre travaillent dur pour nous offrir des ordinateurs, des téléphones, des vêtements ou des aliments bon marché, ne sont pas dupes, ils travaillent pour nous mais ont bien compris que le socialisme (et ses diverses déclinaisons de gauche) ne leur apporterait que misère, déclassement et violences sociales.

Si les chinois mangent aujourd'hui à leur faim, si les pays de l'Est se développent rapidement, si l'Afrique a encore une chance de se développer c'est bien parce que ces pays ont abandonné les ex solutions de gauche, qu'ils ont compris que l'idéologie marxiste n'était plus d'aucune utilité dans la société de la connaissance et de l'information (pas plus d'ailleurs que les anciennes religions monothéistes)

Le Libéralisme n'est pas une idéologie (contrairement à ce que prétendent les idéologues de Gauche) mais la convictoin que l'intelligence et la capacité des hommes et des femmes à s'adapter à leur environnement leur permettra de toujours travailler et vivre.

Le libéralisme c'est la liberté de travailler de jouir des apports de son travail sans être punis par un impôt progressif ou des contrôles incessants d'un Etat qui brise toute velléité d'innovation ou d'expérimentations (si le travail est aussi mal considéré en France c'est aussi parce que le Code du travail empêche toute négociation ou adaptation intelligente).

L'effondrement passé de l'URSS et de ses satellites, la conversion (réussie) de la Chine au libéralisme, les changements d'orientation à Cuba ou l'effondrement économique et social du Venezuela devraient ouvrir les yeux de tous sur notre avenir

Il n'est pas interdit de réfléchir...mais à condition ne pas y passer trop de temps.

 

Fin


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