DCRI et Pakistan : l’agence touristique du Squale

par morice
jeudi 29 mars 2012

L'évidence est aujourd'hui devant nous. Le services secrets de la DCRI sont en échec. A force de vouloir tout régenter à sa façon, le pouvoir en place a commis de grossières erreurs et a tenté de manipuler trop de choses et trop d'esprits. En faisant fi des acquis de la décennie précédente portant sur le suivi des filières jihadistes allemandes et françaises, le système Squarcini a fini par produire son attaque de Mumbaï version toulousaine. Aujourd'hui, il convient de mettre à jour ses failles évidentes, qui ne peuvent conduire qu'à une demande de démission pour faillite complète d'un service qui n'a pas su empêcher de pareilles horreurs. Dans n'importe quel pays civilisé, le responsable, ici en l'occurence Bernard Squarcini, aurait apporté au président sa démission. Il n'en est rien, l'homme est même venu "expliquer" dans une tribune ses méthodes, sans faire le moindre mea-culpa, mais en révélant ouvertement que le phénomène Merah était pourtant connu depuis longtemps par ses services. Ce document restera dans l'histoire au même titre que la déclaration de Robert McNamara sur l'attaque du Golfe du Tonkin. A lire son explication des faits, on aura crû le rapport Warren sur l'assassinat de Kennedy. Des tentatives pour manipuler l'opinion et transformer une réalité qui se heurte, on le voit bien à Toulouse, à un flot ininterrompu de contradictions. L'affaire Merah, débarquée en pleine campagne électorale, est loin d'être terminée.

Nous sommes en avril 2010. Une dépêche nous apprend que deux français ont été arrêtés au Pakistan, et qu'ils sont même en prison depuis plusieurs mois, soupçonnés d'avoir voulu rejoindre des zones où s'entraînent des talibans par la police pakistanaise. "Il est trop tôt pour dire si Sharaf Din et Zohaib Afzal avaient ce projet" nous annonce la presse, qui précise aussitôt que "les services secrets français contredisent leurs homologues pakistanais. « Ils n’ont aucun lien avec le terrorisme international », assurent-ils. Beaucoup de questions restent sans réponse : dans quelles circonstances ont-ils été arrêtés ? Ont-ils été inculpés ?" En fait, on les accusait d'être en liaison avec un groupe ayant commis des sanglants attentats à Bali il y a plusieurs années (en 2002). La réponse française à ses accusations avait été assez surprenante, sinon sentait l'improvisation et le non-professionnalisme , voire la dissimulation : "Les enquêteurs français ne font absolument pas le lien avec l'attentat de Bali car les deux personnes interpellées avaient à peine une dizaine d'années à l'époque", a de son côté indiqué à l'AFP un responsable de l'ambassade de France à Islamabad". C'est l'ambassade qui répondait, ce qui est à noter, preuve que les services français suivaient de près les deux ressortissants. Un suivi qui semblait effectif en effet : "'l'ambassade de France à Islamabad a transmis jeudi aux autorités pakistanaises une demande de visite consulaire des deux détenus" apprenait-on également ce jour-là. Une telle diligence pouvait étonner. Ce à quoi avaient répondu les pakistanais : "selon les sources pakistanaises, l'appartenance présumée des deux hommes au groupe d'Umar Patek ne signifie en aucun cas qu'ils soient impliqués dans les attaques de Bali". Ce qu'il était reproché, c'était l'appartenance au réseau, pas à la réalisation des attentats passés. À ce stade on hésite entre incompréhension mutuelle ou coup tordu en préparation.

La DCRI avait manifestement tapé à côté de la plaque. Résultat, les deux "touristes" avaient été retenus plus longtemps par les autorités locales. Les pakistanais n'étaient pas idiots : ils savaient qu'en France, en novembre 2009 le livre du juge Jean-Louis Bruguière était sorti, qui exprimait une idée fort dangereuse pour eux. Celle comme quoi c'était bien l'armée officielle qui entraînait les jeunes recrues européennes, dont une forte majorité d'allemands et assez peu de français, d'ailleurs. Et que ce même juge avait expliqué que Ben Laden avait été "protégé" par les américains lors de sa fuite de Tora Bora, selon lui une extraction complètement organisée par la CIA, et et que ce même Ben Laden était aussi, très certainement le protégé également de l'ISI. Tous les camps d'entraînement recevaient les subsides du leader d'Al-Qaida, qui fournissait armes et vivres et cela, les français le savaient désormais grâce au témoignage de Willy Brigitte, recueilli par le juge Bruguière (cf notre épisode précédent). Logique, à ce stade, que l'ISI soit devenue extrémement méfiante sur l'arrivée de volontaires "talibanisés" en provenance de France. La diffusion, le 26 Octobre 2011, du documentaire Secret Pakistan sur BBC News, un documentaire en deux parties ajoutant une épaisse couche supplémentaire, en mettant en évidence le soutien que les services secrets pakistanais apportent aux talibans afghans. Un ancien de la CIA, Bruce Riedel, en aurait paraît-il informé dès 2008 Obama. Dans le film, il est clairement énoncé que les USA savaient depuis 2006 que Ben Laden, ou celui présumé comme tel, résidait dans une ville située à 12 miles d'Abbottabad. Ce qui ruinait complètement la politque de Bush depuis cette date, ayant alors déclaré qu'il ne savait pas où il était et que ce n'était plus sa priorité ! Obama pouvait alors mettre fin à un mythe. Qui, comme chacun sait, n'a pas de cadavre.

Les deux individus retenus par la police étaient ainsi décrits par les pakistanais. "L’un s’appelle Sharaf Din. Le 14 janvier, l’ambassade du Pakistan à Paris lui a accordé un visa touristique d’un mois. Il veut aller à Lahore avec son ami Zohaib Afzal. Ce Franco-pakistanais a de la famille sur place. Les deux hommes affirment être venus pour le mariage d’un proche de Zohaib". Un visa accordé qui se termine à peine le pied posé sur le sol pakistanais par un interrogatoire en règle : visiblement, ces deux-là avaient dès le départ un dossier sur le dos, dans les bureaux de l'ISI. Mieux encore quand la presse nous révèle les circonstances de cet imbroglio diplomatique : "Complot terroriste ou séjour touristique qui vire au cauchemar ? Le 25 janvier, les services de renseignement pakistanais arrêtent deux Français à Lahore, dans l’Est du pays. L’opération a lieu dans le plus grand secret. Ni la police locale, ni l’ambassade de France ne sont mis au courant. Pendant plus de deux mois, les deux hommes sont interrogés"." L'ambassade de France n'a donc été prévenue que tardivement, après plus de trois mois d'emprisonnement. L'administration pakistanaise, adepte des tampons à l'anglaise, a beau faciement battre celle de France, le maintien en détention des deux amis laisse une drôle d'impression. Garde-t-on de simples touristes en prison sans avoir quoi que ce soit à leur reprocher ? Ils avaient éte suivis dès leur arrivée à Peshawar par les services spéciaux pakistanais, donc, obligatoirement, qui devaient donc être au courant de leur appartenance à une mouvance islamiste.... indique le journaliste de France Info (ou de les supposer appartenir aux services spéciaux français !). L'ISI en savait davantage que Squarcini ? À noter que ce sont les pakistanais qui avaient annoncés leur identité véritable, le quai d'Orsay s'étant contenté de "deux français". Selon le site de la Libre.be, les deux jeunes hommes étaient bien des futurs jihadistes : "les deux hommes faisaient partie d’un petit groupe qui s’était radicalisé en consultant la propagande islamiste sur Internet. Ils projetaient de se rendre dans les zones tribales pour apprendre à manier les armes et les explosifs." Des Merah bis ? Des prototypes de Merah ? Des... collègues ?

Le mystère s'épaissit plusieurs mois après, quand on apprend à quel retour ils vont avoir droit. "La direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) suit attentivement les personnes qui sont allées dans des camps d'entraînement de Djihadistes, en Afghanistan ou au Pakistan. Un travail souvent mené en collaboration avec les autorités pakistanaises. C'est ainsi que, en mai dernier, la DRCI a intercepté deux personnes, une à Toulon, et une à Saint-Omer. Elles ont été interrogées puis relâchées, ce qui n'a pas été le cas d'autres." Sont-ce nos deux loustics renvoyés en France ? Relâchés, après être rentrés par leurs propres soins et tardivement interrogés ? Déclarés au départ pas jihadistes, mais dangereux à leur retour ? Mais relâché quand même ? Ne peut-on pas déjà parler de gaffe, à leur égard ? Pour un Squarcini qui affirme avec un incroyable aplomb en interview à la même époque (en 2010) que, je cite, « Si nous intervenons après le drame, cela veut dire que nous avons échoué dans la détection de la menace » !!! A l"époque, rappelons-le, le Pakistan est secoué à Lahore même par de terribles attentats kamikazes (sur la photo l'un de ceux de 2009) !

Le mystère n'en est plus vraiment un en novembre, quand on apprend l'arrestation d'un groupe de jihadistes , dont deux cueillis lors de leur retour d'Egypte, là où Abdelkader Merah faisait ses fameux "stage de langue" : "Deux d'entre eux ont été interpellés lundi soir, à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à leur descente d'un avion en provenance d'Egypte, et les trois autres dans la matinée du mardi 9 en banlieue parisienne, selon des sources concordantes, rapporte l’agence AFP, confirmant une information de RTL. Il s'agit de « cinq interpellations majeures », selon le directeur du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini. Des « interpellations majeures dans le cadre des menaces des jihadistes de retour de la zone pakistano-afghane et d'une menace d'assassinat du recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur », commente-t-il". Les deux envoyés spéciaux de Squarcini, revenus, auraient-il servi d'appâts au restant du groupe ? En tout cas, si les deux premiers étaient plutôt d'origine pakistanaise, tout le reste est bien... d'origine algérienne. "Les cinq jeunes hommes, Français d'origine algérienne, arrêtés sont « des gens intéressants dans le cadre de la menace globale (contre la France) récemment évoquée », a déclaré à l'AFP une source proche du dossier. Ils sont soupçonnés de faire partie des réseaux de candidats au jihad formés dans les zones tribales de l'ouest du Pakistan, à la frontière afghane, où combattent des talibans alliés à Al-Qaïda, a ajouté cette source. Ces interpellations ont été réalisées dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge antiterroriste, a-t-on précisé de source judiciaire. Certains suspects avaient menacé le recteur Boubakeur, lequel fait l'objet depuis cet été d'une protection rapprochée, selon une source proche de l'enquête". Etrange reminiscence d'un projet qui date de douze années, à vrai dire....

Un réseau allemand qu'avait pourtant démantelé en effet le juge Brugière en 1998 et par Roger Marion, et qui avait déjà en tête d'assassiner Boubakeur  : "sous l'impulsion des juges Bruguière et Le Vert, responsables de la lutte antiterroriste, le contre-espionnage français, la DST, signale aux Belges la présence, à Bruxelles, d'un lieutenant de Hassan Hattab, Farid Mellouk. Son groupe est démantelé les 5 et 6 mars dernier. Ces arrestations vont provoquer des réactions en chaîne en France. On les connaît aujourd'hui grâce au coup de filet du 26 mai, coordonné à Paris par la division nationale antiterroriste de la PJ, dirigée par un spécialiste, le commissaire Roger Marion, qui suit ces dossiers depuis plusieurs années. Omar Saiki, le correspondant en France de Hassan Hattab, avait établi ses quartiers à la mosquée Omar, rue Jean-Pierre Timbaud, à Paris. Surveillé par les Renseignements généraux depuis janvier 1997, il exerçait ses talents de propagandiste et de recruteur pour le compte du GIA. Il avait, par ailleurs, mis en place une structure de soutien aux maquis algériens. Dès l'annonce de la chute du réseau belge, il avait trouvé plus prudent d'aller se mettre à l'abri en Allemagne, dans la région de Cologne. La permanence du réseau demeure cependant assurée. Et pas par n'importe qui, puisqu'il s'agit du sergent recruteur de l'ancien réseau de 1995, Youssef Zemmouri. Cet agent de la liaison entre l'Italie, la Belgique, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, se charge de trouver un successeur à Omar Saiki. Il fait venir un nouvel émir, Abdallah Kinai, dit « cheikh Abdallah ». Lors du coup de filet du 26 mai, ce dernier est arrêté à Mantes-la-Jolie. Dans le coffre de sa Mercedes, immatriculée à Cologne, on découvre des documents relatifs au recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur" nous avait alors expliqué l'Express. Les services secrets français auraient-ils fait table rase du travail effectué par l'équipe de Marion ?

Un Marion grand rival de Squarcini, évincé par ... Nicolas Sarkozy à cause de sa gestion du cas Colonna, mais qui avait manifestement obtenu des résultats en anti-terrorisme islamiste. Un homme ainsi portraitisé : "basques, corses... il multiplie les jolis coups de filet et devient un habitué et un intime des juges anti-terroristes de la galerie Saint-Eloi, au palais de justice de Paris, Jean-Louis Bruguière et Laurence Le Vert –que l'on retrouvera dans l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac– tous les deux bluffés par ce fin procédurier, ce travailleur infatigable et ce séducteur né. Cinq ans plus tard, en 1995, les bombes islamistes explosent à Paris. La guerre civile algérienne s'exporte de l'autre côté de la Méditerranée et terrorise la France. C'est Roger Marion et sa 6e division, brillament aidés par le SRPJ lyonnais quoi qu'il en dise, qui vont démanteler les réseaux et faire cesser les attentats. Dès lors, « Roger le Dingue » devient le flic le plus puissant de France. Intouchable, il dicte sa loi à ses supérieurs directs et fait briller les yeux des ministres de l'Intérieur Pasqua puis Debré. Peu importe que plusieurs dizaines d'hommes de son groupe demandent au fil des ans leur mutation, excédés par l'autoritarisme, le goût du pouvoir et la paranoïa de leur patron."

Car il s'agissait bien des mêmes menaces sinon des mêmes armes : des menaces effectuées par un islamiste de la branche allemande venu s'installer en France à Mantes-La-Jolie, etl iée au réseau algérien. "Interrogés sur ce document et sur des « coupures de presse » plus actuelles concernant le recteur de la Mosquée de Paris, des gardés à vue auraient lâché que ce projet ancien d'éliminer Boubakeur aurait été remis à l'ordre du jour cette année par Cheikh Abdallah Kinaï, 53 ans, chef présumé de la branche française. Ce dernier a quitté l'Allemagne au début de l'année pour s'installer à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Vétéran de la lutte armée dans son pays, il y a passé cinq années en prison ­ de 1987 à 1992 ­, où il a partagé un temps la cellule d'Ali Benhadj, l'un des leaders du Front islamique du salut (FIS, dissous). Les enquêteurs tiennent ces aveux de « membres de l'entourage direct de l'émir Kinaï », le « correspondant » supputé de Hassan Hattab, 30 ans, alias Abou Hamza, émir des GIA pour la 2e région (est d'Alger), opposé aux massacres des civils en Algérie et partisan de porter le jihad (guerre sainte) en Europe". 

Une opération menée alors par les services secrets français qui avait alors touché la France, l'Allemagne et l'Angleterre : "le 26 mai, l'opération est donc lancée dans cinq pays d'Europe. Adel Mechat et Omar Saiki sont interpellés en Allemagne. La police judiciaire procède à 53 arrestations en France autour du cheikh Abdallah. La chance aidant, les policiers français interpelleront, le mercredi 3 juin, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), une autre vieille connaissance : Gouah Whaled, déjà arrêté en 1993, dans le cadre de la découverte d'une cache d'armes à Villeneuve-Saint-Georges. Il est porteur d'un pistolet automatique 9 millimètres et de munitions dissimulées dans ses chaussettes".

Un Squarcini à la méthode radicalement différente, donc, qui n'en aurait pas été au premier ainsi suivi et cueilli à sa descente d'avion : "samedi, un Français d'une trentaine d'années, soupçonné de s'être rendu en 2009 dans la zone pakistano-afghane et d'en être revenu au début de cette année, a été mis en examen et incarcéré pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Aucun nom n'avait alors été cité, hélas. En tout cas, celui-là avait été directement envoyé au trou. "A Naples, le 2 octobre (2010) dernier, un autre jeune Français, Ryad Hannouni, avait été arrêté, lui aussi alors qu'il venait de rentrer de cette zone tribale". Le gouvernement français en obtenant peu après l'extradition d'italie. Un gouvernement où pouvait alors parader Brice Hortefeux, juste sorti un peu rougi du yacht de Takkiedine pour nous jouer le grand rôle du Dick Cheney français de la menace islamique avec une déclaration à faire peur à tout l'hexagone : « Tous les scénarios sont envisagés. On sait depuis longtemps qu’Al Qaïda cherche à fabriquer des bombes virales mais ne parvient pas à isoler les virus ni à les faire durer. Selon nos analyses, la menace en France est triple : le Français converti qui se radicalise et monte son opération seul ; Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui dépêche un commando pour commettre un ou des attentats en France ; et les djihadites, ces Français qui partent en Afghanistan ou au Yémen, demain en Somalie et qui reviennent clandestinement, aguerris, pour poursuivre leur combat sur le sol français ». Bigre, voilà qui sonnait fort comme une "menace de septembre" à la Cheney ! Un Hortefeux dont les services précisaient que "lors de son arrestation, ont été saisis un kit pour l’emballage d’explosifs, un ordinateur portable et un téléphone mobile. C’est grâce à l’analyse de ce dernier – transmise à la France par les autorités italiennes – que la brigade antiterroriste a pu procéder aux arrestations" , tout cela se passant donc le 5 octobre 2010. Avec à la clé la menace d'une bombe virale explosée dans une grande ville de France !

A ce stade, vu de l'extérieur, on se dit donc qu'il est quelque peu efficace, le Squale, en octobre 2010 (mais beaucoup moins que Marion en pleine coupe du monde de foot !). Il a même un téléphone saisi de responsable terroriste, avec, on peut l'imaginer, plein de numéros dedans, et un ordinateur avec des schémas de réseau et des listes de mails. Oui, à part qu'au même moment un autre français d'origine algérienne, le jeune toulousain Mohamed Merah, effectue un séjour semblable au même endroit... et rentre sans encombre ni cueillette à sa descente d'avion après un périple qui l'a fait aussi passer par l'Egypte. Un jeune qui récidive l'année suivante, pour se rendre dans les mêmes zones tribales et dans les mêmes zones d'entraînement. Des endroits que les services de Squarcini qui cherchent à le joindre finissent par trouver, au Pakistan, toujours, lui aussi, des services à qui le futur terroriste répond très poliment au téléphone le 13 octobre 2011 "Dès que je rentre, je vous contacte". "Dès que je sors, je viens vous voir" avait-il répondu, était venu raconter Squarcini dans les colonnes du journal Le Monde. Depuis quand prévient-on un candidat au terrorisme parti se former aux techniques de guerre d'un rendez-vous avec lui dès son retour ? Comment fait-on pour être aussi sûr de sa prochaine venue au rendez-vous donné ? A moins de bien le connaître, cela semble aventureux !

Surtout que lors du premier voyage, si pour Merah le retour s'était très bien passé, il n'en avait pas été de même pour un jeune du même âge que lui ou presque : "ce n’est pas la première fois que des Français sont emprisonnés pour terrorisme au Pakistan. En septembre 2010, un adolescent de 19 ans originaire du Var avait été interpellé près de Peshawar, dans le Nord-Ouest du pays. Il a finalement été relâché quelques mois plus tard" nous avait dit la presse. A moins que dans ce cas, la presse n'ait été victime, justement, d'une confusion, et que ce soit le même dont on parlait. Ou que des services secrets aient laissé fuiter l'info, une fois révélée par les pakistanais, mais en trompant la presse sur la "marchandise", avec le nom de l'endroit où elle aurait été arrêtée et à quel réseau français elle se rattachait. Le "varois de Peshawar", impossible d'en retrouver depuis la trace en effet. N'était-ce pas en effet plutôt un... toulousain, surpris à Kandahar, en Afghanistan et non au Pakistan, car lors de son premier séjour, en 2010 effectivement, à la même date, rappelons-le, le fameux Mohamed n'avait rien trouvé de mieux que de se faire raccompagner au bercail par la police pakistanaise, via les américains, qui l'avaient alors taxé d'interdiction de vol sur les lignes US : "après un simple contrôle routier à Kandahar, en Afghanistan, en novembre 2010, qui est effectué par la police afghane. Ils le remettent aux Américains qui l'ont forcé à remonter dans l'avion pour rentrer à Kaboul. La direction de la sécurité et de la protection de la défense (DPSD), un des services de renseignement des armées, nous a signalé l'incident". Un jeune baignant dans un milieu salafiste (toute la famille de Merah est fichée depuis longtemps comme tel !) se fait raccompagner par des militaires américains qui le jugent assez dangereux pour lui interdire de remonter dans un avion, en somme en le présentant comme un Richard Reid potentiel, l'homme à la chaussure piégée, et le responsable français de la sécurité du pays nous présente ça comme un simple "signalement" ? Au fou ! A l'irresponsable !

Surtout encore que parmi ceux que croise la DCRI, figurent des personnes qui ont des liens avec d'autres groupes dangereux, notamment celui des supporters allemands des talibans, qui fournit, on l'a dit, le plus fort contigents de combattants dans les camps pakistanais. Et parmi eux figure quasimment un "ancien combattant" des réseaux jihadistes. Un français, encore un, mais établl en Allemagne, à Hambourg, et d'origine algérienne lui aussi : Naamen Meziche (en photo à gauche). A Hambourg, comme membre de la même cellule que Mohammed Atta en effet. L'homme a été pisté depuis longtemps via les coups de fil donnés à Zacarias Moussaoui. Un Meziche qui bénéficiera lui aussi d'une étrange mansuétude de la police allemande, jusqu'au jour du 5 mars 2009 où il s'envole sans être inquiété... pour le Pakistan. Certains policiers allemands, depuis, regrettent de ne pas avoir pu l'interroger. Car aujourd'hui il est trop tard pour le faire : un drone américain l'a transformé en bouillie. Un de ceux qu aurait eu tant à nous apprendre sur le réseau de Hambourg de Mohammed Atta, cet islamiste fêtard et buveur d'alcool qui terrorisait tant sa petite amie. Juste avant de s'envoler vers son funeste destin, Meziche avait eu le temps de laisser derrière lui quelques "recommandations" à suivre. Parmi celles-ci ; l'organisation en Europe d'attentats du type de celui de Mumbaï... auquel ressemblent passablement ceux de Toulouse. Celui qui effectue ce genre de choses ayant au final fort peu de chances de s'en sortir vivant.

C'est à quoi était arrivé comme conclusion le Dr. August Hanning, ancien responsable des services secrets allemands, qui était persuadé que le successeur de Meziche, Ahmed Sidiqi, lui aussi de Hambourg, était sur le point de commettre le même type d'action suicidaire. Sidiqui avait été formé spécialement pour ça dans les camps du Lashkar-e-Taiba en mars 2009, selon le spécialiste. Le même camp où avaient été formés les attaquants de Mumbaï et Mohamed Merah ! Sidiqui, heureusement, avait été arrêté en juillet 2010 à Kaboul même par les américains. En juillet 2010, Der Spiegel avait déjà prévenu de la possibilité d'attentats de ce type en Allemagne, en Angleterre... et en France. Deux fidèles de Sidiqi avaient été cités comme possibles candidats : Shahab Dashti, un allemand d'origine iranienne qui fanfaronnait dans une vidéo en 2009 en prêchant de rejoindre al-Qaida et Rami Makanesi un allemand d'origine syrienne ancien bon vivant cocaïmane depuis peu converti. Sa trajectoire incroyable peut servir d'exemple de jihadiste raté. C'est en effet sur un forum jihadiste tenu par un serbe, Irfan P. qu'il tentera de changer de vie. Pour s'apercevoir une fois arrivé au Pakistan que son mentor serbe, qui avait été arrêté par la police à l'été 2009 était devenu le principal informateur de cette dernière. Il avait alors rejoint Assadullah M, ancien prêcheur de Hambourg venu s'installer à Peshawar dès 2004. La police allemande le pistera de façon fort particulière ce Makanesi : sa femme restée en Allemagne ayant décidé de le rejoindre avait mis en vente son ordinateur sur Internet, en l'achetant de manière anonyme, un policier allemand retrouvera au fond du disque dur toute les correspondances du réseau ! Celles notamment avec le Sheikh Muhammad Yunis al-Mauretani, nouvel homme fort d'Al Qaida au Pakistan. Mais Rami Makanesi, qui aimait plus manger que faire ramadan craquera, et le 15 juin 2010 donnera un coup de fil à l'ambassade d'Allemagne en demandant l'ilmmunité s'il racontait tout ce qu'il savait sur le réseau allemand, qui se retrouvait décapité. Hélas pour lui, le 26 juin alors qu'il tentait de fuir le pays déguisé en femme sous une burka des membres de l'ISI l'arrêteront. Pour le relâcher deux mois après et le renvoyer en Allemagne, après une bonne série d'interrogatoires musclés. C'en était fini des espoirs de Mumbaï en Allemagne, en tout cas.

Un réseau effondré mais comportant toujours au Pakistan des hommes actifs. "Deux otages suisses, David Och et Daniela Widmer, détenus par les talibans pakistanais pendant huit mois et qui sont parvenus à s’échapper le 15 mars dernier, ont expliqué aux autorités suisses qu’ils avaient été en contact avec des combattants islamistes parlant l’allemand durant leur détention au Waziristan, près de la frontière afghane. Les deux otages étaient détenus par le TTP, le mouvement des talibans pakistanais, qui accueille de temps à autre des Européens dans ses rangs et qui les envoie combattre l’Otan en Afghanistan". Des jihadistes recrutés sur le net, comme avait pu le faire en suisse et en belgique la veuve de l'assassin de Massoud. "En mai 2010, la justice belge a ainsi condamné à 8 ans de prison Malika Al-Aroud. Cette femme incitait des musulmans bruxellois à faire la guerre dans la zone afghano-pakistanaise. Mais les Belges ne semblent être qu’une poignée à tenter le coup. Même chose pour les Français : les services secrets identifient moins d’une quinzaine de cas chaque année". Voilà qui n'est pas sans rappeler non plus Forsane Alizza, où semblait s'épancher un membre du réseau de Toulouse, qui avait visiblement versé indicateur... de la police. "En revanche, les Allemands étaient une centaine à s’entraîner sur place l’année dernière. La plupart du temps, les candidats au jihad quittent le continent européen en petits groupes. Agés d’une vingtaine d’années, ils partent en voiture et à pied, passent par la Turquie, l’Irak, l’Iran puis entrent clandestinement au Pakistan avec l’aide de contrebandiers". Une vraie fabrique à loups solitaires ? Pas vraiment : quand bien même leur groupe est dissous, ils s'en retrouvent un autre . "D’après les services secrets pakistanais, d’autres débarquent au Pakistan avec un visa de tourisme ou d’étudiant. Arrivés à destination, le parcours du combattant commence. Certains sont pris en charge par le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO), un groupe terroriste très présent dans les zones tribales, ou par l’Union du jihad islamique, née d’une scission avec le MIO. On leur confisque leur passeport et ils doivent payer les armes et les munitions." le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO), le mouvement contacté par Adbelkader Merah bien avant 2007 à Toulouse, l'organisateur de la filière syrienne d'entrée en Irak !

Il y a manifestement deux sortes de jeunes visiteurs du Pakistan ou de l'Afghanistan pour Bernard Squarcini : ceux qu'il cueillent à leur descente d'avion pour les présenter à un juge et ceux qu'il convoque dans son bureau pour parler benoîtement tourisme. "En 2010, 94 personnes ont été interpellées en France dans le cadre d'opérations antiterroristes et 36 ont été écrouées" précise la presse. Visiblement, Merah était un privilégié, puisqu'il avait échappé au 38% de statistiques de personnes arrêtées. Un gars connu, dirons-nous, qui avait déjà de sacrées habitudes dans la maison. Lors du rendez-vous avec le fonctionnaire (la fonctionnaire, la fameuse "Audrey"),"il vient à l'entretien avec sa clé USB qui contient ses photos de voyages", nous a appris Squarcini en personne. Un système à la fois moderne et rustique qu'affectionnent semblent-il les talibans. Michael Yon, formidable photographe de presse, se verra ainsi confié les photos des cadavres des soldats français tombés à Saroubi sous cette forme. Yon en avait retrouvé d'autres, de clés USB, tout un lot, même.. sur les corps des talibans morts. Une méthode de communication rôdée, nous confirmait alors un responsable local, le gouverneur du district de Saroubi, Sayed Sulaiman, le 6 septembre dernier 2009, parlant d'un de ses talibans fait prisonniers : "nous avons trouvé une clé USB sur lui. Elle contenait des photos de soldats français morts et de civils exécutés ou décapités par les talibans". " Les soldats pouvaient être identifiés en tant que Français "d’après leurs uniformes". "D’autres photos trouvées montraient l’homme arrêté, identifié comme étant de nationalité pakistanaise, tirant une roquette et "entraînant des candidats à l’attentat-suicide". Selon le gouverneur du district, "des documents et des indices indiquaient que cet homme envisageait un attentat-suicide". A partir de là, on voudrait continuer à nous faire croire que Mohamed Merah avait apporté ses photos de vacances aux services spéciaux français ? Impossible à croire ; ou difficile à gober.

Car pour dénicher les responsables talibans, ce n'est pas la peine de s'appeler le Squale. Des poissons pilote en forrme de journalistes sont bien plus efficaces. Je vous avais conté jadis comment les journalistes français dont Sarajh Daniel dès 2009, avait fait un meilleur travail que la DCRI de Squarcini en ramenant les photos des talibans portant les uniforrmes français et manipulant un Famas devant nos yeux, en vidéo, une séquence recopiée sur une simple clé USB encore, mais surtout en "logeant" un des cadres talibans, le responsable de la communication, à un endroit inattendu à l'époque :

"On les imaginait bivouaquant dans leurs campements d’Uzbin, près du lieu où ils ont tendu l’embuscade meurtrière du 18 août aux soldats français, ou allant chercher leurs ordres plus à l’est, dans les grottes du Kunar, dormant à même le sol dans leurs chadar, les châles de laine afghans, autour des feux de camp, leurs armes serrées contre eux. En guérilleros des montagnes habitués à l’altitude et à la poussière, troupe de guerriers vivant de rapines dans ces villages où ils trouvent des refuges temporaires. Comme dans les films que le « département médias » des talibans diffuse sur internet ou distribue dans toutes les bonnes librairies de la région « spécialisées » dans le djihad. La réalité, on le sait, n’a souvent rien à voir avec la propagande de guerre. Les commandants talibans et une bonne partie des hommes qui ont lancé l’assaut contre les soldats français et tué dix d’entre eux ne vivent pas en Afghanistan mais... au Pakistan. Ils habitent de confortables maisons avec leurs femmes et leurs enfants dans le centre embouteillé d’une grande ville proche de la capitale, Islamabad, entre un supermarché et le fast-food d’une célèbre chaîne américaine. C’est là que nous les avons trouvés alors que nous ne les cherchions pas, en remontant la piste d’effets très personnels ayant appartenu aux soldats français et que l’on nous a proposé d’acquérir, sans la moindre gêne, dans cette région où tout se marchande". Pas la peine d'envoyer nécessairement un jeune candidat au suicide de 19 ans pour le cuisiner à son retour ; ou lui demander de vider ses poches pour qu'en tombent des clés USB.

Des talibans que les journalistes rencontraient et interviewaient sans peine, mais que les services secrets de Squarcini auraient eu de la peine à comprendre ou à localiser ? Ça semble surréaliste, surtout que l'homme parderera aussi bien au Nouvel Obs que dans Paris-Match ! De quoi ridiculiser les services spéciaux français : les talibans, sur les photos, poseront avec les uniftormes volés sur les soldats français morts. "Il n’était pas nécessaire d’aller loin pour les rencontrer. Ils étaient là, à quelques pas de notre hôtel, proprement mis dans leurs shalwar kamiz immaculés, la barbe bien taillée et un topi, une petite calotte blanche sur la tête. "Nous étions trois commandants talibans dans l’attaque d’Uzbin : le mollah Zabihullah Mujahed de Saroubi, le commandant Farouqi, de la région de Laghman, et moi". Lui ? C’est Omar Khattab, 25 ans, mais qui a l’air d’en avoir dix de plus, commandant taliban de la région d’Uzbin, confortablement installé dans un fauteuil de prince saoudien orné de volutes de stuc doré. L’attaque contre les Français, c’est ma onzième opération. La dernière fois, c’était contre les Italiens" avait précisé Sarah Daniel. Les images des armes et des uniformes volés aux cadavres français avaient été diffusées le 16 octobre 2008, la vidéo ayant été mise en ligne ce jour-là à 15:05:07 précisément sur le site du Nouvel Observateur... un jour de honte, sans aucun doute, pour Squarcini et toute l'armée française, sans compter le choc pour les familles des malheureux jeunes tués !

Squarcini a-t-il failli ? Oui, et ses propres "employés" lui ont fait sentir, que cela suffisait, ces errances et ces manipulations  : "hasard troublant du calendrier" note aujourd'hui Slate : "vendredi 16 mars, alors que Mohamed Merah s’apprête à commettre d’autres meurtres, une manifestation inédite se tient au siège de la DCRI. Ce matin-là, plusieurs dizaines de policiers expriment leur « ras-le-bol » dans le hall du bâtiment, à Levallois-Perret. Une mini-révolution tant les contre-espions, soumis au secret défense, sont théoriquement tenus à une discrétion absolue. Officiellement, il s’agit simplement de protester contre une nomination controversée, qui a ravivé de vieilles querelles maison entre officiers et commissaires. « Simple conflit interne », relativiseront les syndicats. Le rassemblement n’avait d’ailleurs pas vocation à être ébruité". Juste au moment des meurtes de celui que connaissait parfaitement la DCRI, cette même DCRI était secouée par un mouvement inédit de protestation contre sa direction, jugée à priori aventureuse sinon même dangereuse ! La DCRI qui avait alors fait préciser que La Direction centrale du renseignement intérieur est chargé de lutter contre "toutes les activités susceptibles de constituer une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation...inspirées, engagées ou soutenues par des puissances ou des organisations étrangères et de nature à menacer la sécurité du pays." Elle est en pointe contre le terrorisme", ce qui laisse aujourd'hui plutôt songeur. "A la manoeuvre, la section du syndicat d'officier SNOP. Pour un responsable syndical, c'est un "ras-le-bol général" qui est en cause : "Cela fait des mois que ça bout." Des problèmes de "gestion humaine", dans une direction où "tout est opaque" pouvait-on lire côté policier. Les gens de la DCRI n'auraient-ils pas essayé, entre les meurtres, de nous faire comprendre ce qu'avait dit Léotard à propos du meilleur ami de Squarcini comme quoi cela allait "mal finir" (*) ? N'auraient-ils pas des choses à dire, ces policiers, sur cette "opacité" Squarcinienne ? A quand un texte révélant leurs états d'âme ? Peuvent-ils laisser ainsi derrière eux huit cadavres en raison d'une faillite manifeste de leur organisme sans exprimer autre chose qu'une simple question de "gestion de personnel" ?

Car quatorze ans après le coup de filet de 1998, il n'est pas normal en France de retrouver les mêmes filières avec les mêmes objectifs (celui d'assassiner des musulmans modérés comme Boubakeur entre autres) : " La menace Af-Pak (pour Afghanistan-Pakistan) ne s’est pas tarie, même si le flux de ces jeunes jihadistes s’est réduit depuis 2009 en raison des attaques des drones de la CIA, des offensives de l’armée pakistanaise et de l’appel d’air des révolutions arabes ", estime un expert interrogé par l’AFP, qui considère toujours les zones tribales comme "le réacteur nucléaire du terrorisme international". "Le drame de Toulouse vient nous le rappeler ", dit-il" nous rappelle la Libre.be. En ce sens, on peut parler de faillite complète de l'agence de voyages du Squale ; présent sur place à Toulouse comme le révèle la photo d'Alexandre Marchi/MaxPPP empruntée à Télérama. Le système Squarcini est un immense gâchis, et représente à ce jour un danger pour la République, tant il contient de formes de manipulations manifestes.

 

(*) extrait du livre de Léotard :

"Prenons l'exemple de ses rapports avec la police. Ils ont séduit une droite qui ne plaisante pas avec ces choses-là, ils ont alimenté ses nombreux discours, et sans doute, comme pour tous les enfants, marqué son parcours. Voilà une institution qu'il aime. Il s'y plaît. [...] Sarkozy ne parle pas de la police. Il est la police. Il est l'ordre. L'ordre seulement, mais l'ordre complètement. Sa doctrine est faite : les loubards des banlieues n'ont pas de problèmes sociaux, ni de logement, ni de culture, ni d'emploi. Les pédophiles n'entrent pas dans la catégorie de l'acquis mais dans celle de l'inné, les récidivistes que la prison a largement amochés doivent y retourner le plus vite possible. Ils ont été jugés ? Aucune importance. Pour le même délit, déjà purgé, on va inventer 'un suivi' en milieu fermé, c'est-à-dire une deuxième prison qui s'ajoute à la première, mais sans jugement. A quoi bon ? C'est l'Etat qui doit décider, c'est-à-dire l'exécutif, c'est-à dire la police. Il semble que notre président n'ait lu ni Tocqueville, ni Montesquieu, ni Benjamin Constant, il semble que la séparation des pouvoirs lui soit une énigme. Si l'on rend la justice Place-Beauvau, ce sera plus rapide. Et surtout plus près de l'Elysée. [...] On se souvient qu'il répétait volontiers qu'on ne faisait appel à lui que dans les moments désespérés. Alors il arrivait, soulevait le RPR et l'exaltait en quelques jours, redressait le budget de la nation, rendait à la police la confiance qui lui manquait. [...]"

En complément, on peut relire :

sur Mumbaï :

1) http://www.agoravox.fr/actualites/i...

2) http://www.agoravox.fr/actualites/i...

3) http://www.agoravox.fr/actualites/i...

4) http://www.agoravox.fr/actualites/i...

http://www.agoravox.fr/tribune-libr...

Sur Michael Headley :

http://www.agoravox.fr/tribune-libr...

http://www.agoravox.fr/tribune-libr...

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