De Bayrou à Sarkozy ou le choix de la raison

par afmh
jeudi 26 avril 2007

François Bayrou est arrivé en troisième position du premier tour de la présidentielle. Du même coup son électorat devra au second tour se prononcer entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Les très nombreux soutiens apportés à Nicolas Sarkozy montrent qu’aujourd’hui il est le candidat qui prendra le mieux en considération les valeurs et les idées du centre.

Premier élément symbolique : mardi 24 avril, Pierre Albertini, député-maire UDF de Rouen, a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy.

Or, Pierre Albertini n’est autre que le coauteur du projet présidentiel de François Bayrou !

Voici ce qu’il a pu déclarer : "Sans renier en aucune manière ni mon parcours, ni mes valeurs, je voterai pour Nicolas Sarkozy" car "le 6 mai, c’est le choix de la raison que dicte l’intérêt supérieur du pays et cet intérêt supérieur dépasse les clivages politiques".

"Jean Lecanuet (fondateur de l’UDF) m’a appris une chose : ne jamais se tromper d’adversaire. J’ai regardé dans le projet de Ségolène Royal et de son équipe, et j’ai trouvé beaucoup de propositions qui me heurtent".

"Même si je n’approuve pas dans la totalité les propositions de Nicolas Sarkozy, je constate une très forte convergence sur les grands objectifs : redresser économiquement le pays, créer une société de confiance, privilégier la solidarité et non pas l’assistance, rénover la vie politique".

Pierre Albertini a donc décidé de faire vivre au sein de la majorité de Nicolas Sarkozy, le pôle centriste, tout comme déjà onze parlementaires UDF qui ont apporté leur soutien à Nicolas Sarkozy pour le second tour après avoir participé à celle de François Bayrou. André Santini et Christian Blanc soutenaient Nicolas Sarkozy dès le premier tour. Valéry Giscard d’Estaing, fondateur de l’UDF, a déjà eu également l’occasion d’apporter son soutien à Nicolas Sarkozy.

En effet, il y a beaucoup d’amis de l’UDF qui ont toute leur place dans la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy et qui ne souhaitent pas se retrouver au milieu de l’extrême gauche, du Parti communiste et des Verts et qui ne rentrent pas dans les négociations d’appareils.

Nicolas Sarkozy entend mettre en place un gouvernement ouvert à d’autres sensibilités s’il est élu.

Plus que jamais, il est le candidat du rassemblement et de l’avenir, celui du nouveau rêve français, qui rassemble au-delà des sensibilités le peuple de France.

Citons comme autre témoignage de ce rassemblement, la tribune que Lionel Stoleru, ancien ministre de Michel Rocard, avait publié avant le premier tour et où il déclarait :

« Il faut donc se rendre à l’évidence : la droite a choisi un meilleur candidat que la gauche, meilleur pour notre pays et c’est pour cela que j’ai décidé de lui apporter mon soutien. [...] Il y a des moments où l’intérêt national doit primer sur l’intérêt partisan. Tel est bien le cas aujourd’hui si l’on veut que la France rassemble l’ensemble de ses forces pour se mettre enfin à vivre à l’heure de la planète et pour rejoindre le peloton de tête des nations en progrès. » Le Figaro, 21 février 2007

Finalement, c’est dans la même veine qu’Eric Besson, ancien secrétaire national du Parti socialiste et membre de l’équipe de Ségolène Royal avant de démissionner à cause d’un désaccord sur le chiffrage du projet, a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy, déclarant :

"Je suis un homme de gauche qui va soutenir et voter pour un homme qui se revendique de droite. Je suis un progressiste, convaincu que pour cette élection, c’est un républicain de droite qui porte le mieux les valeurs auxquelles je crois" : "le rayonnement et la place de la France", "la nécessité de l’action et de la réforme", "le lien entre l’efficacité économique et la protection sociale".

"Ce discours de vérité, c’est toi, Nicolas Sarkozy, qui le tiens aujourd’hui. Nous avons besoin de réformes profondes, volontaristes, d’une action déterminée pour retrouver la confiance de la France, celle qui donne beaucoup, qui souffre, qui est exaspérée."

Eric Besson est par ailleurs revenu, pour la dénoncer, sur la campagne de diabolisation menée par le PS et les partis de gauche :

"Il y a quatre mois à peine, je participais au début d’une entreprise délibérément conçue de diabolisation du favori de l’élection présidentielle. Dès l’automne 2006, il était déjà limpide pour beaucoup d’entre nous que si la confrontation portait sur (...) les idées et sur la capacité à gouverner, alors Ségolène Royal n’avait guère de chance de l’emporter face à Nicolas Sarkozy. Il fallait donc, pour espérer le battre, le diaboliser, le caricaturer en espérant parvenir à ce qu’il fasse peur. Dans cette entreprise, j’ai pris ma part, trop largement ma part, et je suis reconnaissant à Nicolas d’avoir bien voulu, parce que nous nous connaissions, mettre cela sur le compte du combat partisan.

Cette entreprise de diabolisation, ce scepticisme quant à la capacité à faire élire l’une sans diaboliser et sans susciter la peur de l’autre, n’en doutez pas, vous allez la voir à l’oeuvre pendant toute la durée de cet entre-deux-tours. Alors il faudra dire trop c’est trop, et j’aurai peut-être l’occasion de le dire dans d’autres contextes."

Nicolas Sarkozy rassemble donc au-delà des clivages partisans. Il pratique l’ouverture d’esprit contre l’ouverture politicienne.

« Je veux être le candidat de l’ouverture parce que je veux être le président de l’ouverture, mais d’une ouverture qui n’a rien à voir avec la politique politicienne, d’une ouverture qui n’est pas l’ouverture vers les appareils.
L’ouverture dont je veux être le candidat c’est l’ouverture d’esprit. L’ouverture d’esprit c’est être capable de prendre en considération les raisons de l’autre, c’est être capable de penser que l’autre pourrait avoir raison, c’est être capable d’échanger avec l’autre et de le respecter même quand on pense qu’il a tort. L’ouverture dont je veux être le candidat, c’est l’ouverture vers les autres, vers ceux qui ne pensent pas la même chose que moi, qui n’ont pas le même parcours, pas la même expérience de la vie, pas la même histoire, vers ceux qui n’ont pas voté pour moi, vers ceux qui parfois m’ont combattu.
[...] Ce n’est pas le marchandage, ce n’est pas la négociation des places. Je ne marchanderai pas, je ne négocierai pas mais je ferai preuve d’ouverture d’esprit et d’esprit de tolérance, et je serai compréhensif et respectueux. Je serai fraternel. Tout en continuant d’être sincère, d’être loyal vis-à-vis de tous ceux qui m’ont d’ores et déjà fait confiance. »

« Le rôle d’un président de la République c’est de rassembler. Pour moi, dans cette campagne du second tour de l’élection présidentielle, il n’y a pas deux camps, il n’y a pas deux partis dressés l’un en face de l’autre. Parce que pour moi il n’y a qu’un seul peuple qui est le peuple français. Il n’y a qu’une seule France qui est le bien commun de tous les Français. Comme il n’y a qu’une seule histoire de France qui appartient à tous les Français. »

Dans ce rassemblement, les électeurs de François Bayrou, tout comme ceux des neuf autres candidats, ont toute leur place !

François Goulard a ainsi déclaré que « tout responsable politique se doit de faire des choix et de les expliquer aux Françaises et aux Français. Ayant soutenu François Bayrou au premier tour de l’élection présidentielle, je voterai au second tour pour Nicolas Sarkozy. »

Chaque électeur devra dimanche 6 mai faire lui aussi son choix pour que vive la démocratie.


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