De Bibracte, Gergovie, Taisey à Jésus ; M. le Ministre de la Culture, MM. les élus. Pourquoi ?...

par Emile Mourey
vendredi 6 septembre 2019

En Saône-et-Loire, dans cette fresque antique de l'église de Gourdon, pourquoi avez-vous effacé le messie guerrier qui descendait du ciel ?

Cela s’est passé en 1993. C’est, pour moi, une année noire. C'est l'année où j'ai publié mon premier ouvrage "Histoire de Bibracte, le bouclier éduen". Arguments incontournables à l'appui, j'y contestais la localisation de Bibracte au mont Beuvray tout en y présentant une traduction plus exacte du texte de César. Seul et sans soutien, j'avais investi mes économies dans cette opération, comptant sur la vente de ce livre pour restaurer un château historique en ruines que je venais d'acheter à Taisey. Hélas ! le journal local m’écrasa en présentant quelques mois plus tard "le vrai livre de Bibracte" d'un professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales. La médiatisation qui accompagna cette publication m’enleva toute crédibilité. Ensuite, les archéologues me tournèrent en dérision, ce que je vis très mal.

La restauration de l’église de Gourdon est une réalisation exemplaire qui devait montrer à l’opinion l’action de Jack Lang au ministère de la Culture dans le domaine du patrimoine. J’en veux pour preuve, les fréquentes visites à Gourdon de Mme Maryvonne de Saint-Pulgent, directrice du patrimoine, pendant les travaux de restauration.

Dès que j’ai constaté la mutilaton, j’ai demandé à mon épouse de mener l’enquête. Il s’avère que l’affaire s’est jouée entre trois personnes : le restaurateur, spécialiste venu du Japon, la directrice du patrimoine précitée et un habitant de Gourdon ayant la confiance de cette dernière. Il semble que ces trois personnes soient tombées d’accord sur l’idée que le personnage en armure avait été rajouté au XV ème siècle et qu’en l’enlevant, on allait retrouver, dessous, la fresque originale. La grande surprise est que, dessous, on ne trouva que du blanc.

Mon épouse a ensuite eu un entretien téléphonique direct avec madame de Saint-Pulgent qui, manifestement, était au courant de la dégradation. Madame de Saint-Pulgent a été très claire. Elle a affirmé à mon épouse que c’est le restaurateur japonais qui avait pris sous son bonnet de supprimer la partie en question. « Sous son bonnet », ce sont ses termes.

Située sur un site touristique, l’église dite romane de Gourdon, en réalité temple gaulois, se dresse sur une hauteur remarquable, au pied de Mont-Saint-Vincent, là où je situe Bibracte, ancienne forteresse des comtes de Chalon (en tant qu'ancien militaire, je crois à la permanence des points forts du terrain).

Dégagées de l’enduit grossier qui les recouvrait, les fresques antiques de Gourdon sont parmi les plus belles et les plus anciennes de la Bourgogne du sud.

Regardez attentivement le petit personnage représenté, à gauche, sur le côté visible de ce qui est, manifestement, un tombeau. Il s'agit du roi David jouant de la lyre. Au centre du panneau, le fresquiste a représenté le même personnage, mais, cette fois, sortant du tombeau, la jambe en avant. Il s'agit d'une espérance dans la venue d'un nouveauu David. Cette espérance messianique est confirmée par le geste d’accueil du personnage à l’extrême gauche et par le ventre entrant dans le tombeau de la vierge qui a enfanté cette espérance...

Cette colonie juive éduenne, cette Vierge sans péché, est une nouvelle Marie. Voyez, ci-dessous, l'enfant sauveur espéré, en pointillés, qu'elle vous montre dans son berceau.

Dès lors qu’on a compris que les fresques de Gourdon tournent autour d’une espérance messianique symbolisée par le retour d’un nouveau David, je ne pense pas qu’on puisse hésiter non plus quant à l’interprétation de la fresque ci-dessous. Nous y voyons la mule du roi qui se dirige vers la ville sainte de Jérusalem, plus précisément vers le Cénacle où repose le corps du célèbre roi... pour y chercher un nouveau David ou un nouveau Salomon. Le roi David avait dit : Prenez avec vous les serviteurs de votre seigneur, faites monter mon fils Salomon sur ma mule, et faites-le descendre à Guihon. (1 Roi, 1, 33).

Voici ci-après une fresque encore plus étonnante. Les spécialistes y voient la scène des pèlerins d’Emmaüs. Laissez-moi rire ! Comme l'indique le monogramme IHS qui figure au-dessus de l’auréole, c'est par ce signe "In Hoc Signo" que le messie se fera reconnaître quand il viendra. Ce signe, c'est l'offrande du prépuce et du clitoris.

Ce messie a pour nom "Cléopas". C'est un messie juif éduen de Bibracte/Mont-Saint-Vincent d'avant le Jésus des évangiles.

Ainsi s'explique le nom de Cléopas inscrit sur quelques tombes de légionnaires gaulois morts au combat, en Palestine. Il leur suffisait de montrer leur pénis circoncis - in hoc signo - pour se faire reconnaître juifs... et sauveurs.

Ainsi s'explique la guérison par Jésus du centurion Corneille relatée par les Actes des Apôtres mais son auteur se trompe sur le nom de l'oiseau ; il s'agit d'une unité de la légion gauloise des Alouettes.

Ainsi s'explique le langage guttural de ces Gaulois qui, selon Simon Pierre, avaient reçu l'esprit mais pas l'eau du baptême. Ils parlaient bourguignon.

Ce messie éduen juif espéré a-t-il disparu du courant de l'Histoire ? Non ! Il se retrouve à Jérusalem, je cite : À Jérusalem, commémoraison de saint Siméon, évêque et martyr. Fils de Cléopas, selon la tradition, et proche parent du Sauveur, il fut ordonné évêque de Jérusalem après le martyre de saint Jacques, frère du Seigneur ; au temps de l'empereur Trajan, l'an 107, il fut accusé d'être un descendant du roi David, torturé et enfin mis en croix.
(Martyrologe romain).

Inutile de perdre son temps dans les débats stériles ! Tous ces liens entre Cléopas, alias Clophas, ef le Jésus de l'évangile sont des liens de parenté spirituelle, de conversion, de rivalté ou d'alliance.

Ces Éduens juifs n'auraient-ils pas eu queques liens de parenté avec les Iduméens de Palestine ? Fils d'Edom, fils d'Isaac ? Il faut s'interroger sur Hérode et sur son père iduméen Antipater. Etonnant cet Hérode le Grand, maître de Nazareth, qui, au début de son règne, est présenté, lui aussi, comme un messie par ses disciples hérodiens. Etonnant, le fait que deux Hérode de sa descendance aient choisi de venir s’exiler en Gaule, dont l'un à Lyon sous protection éduenne. Etonnante, cette amitié entre Antipater et César, comme si ce dernier avait puisé dans ce peuple iduméen/éduen des combattants pour ses opérations de conquête...

Je récapitule. Voyez mes ouvrages et mes articles.

An - 88 : effroyable crucifixion de 800 juifs esséniens en Palestine. 8000 esséniens s'exilent en Gaule, une partie en Auvergne, à Mozac, non loin du Crest, vrai site de Gergovie, une partie en pays éduen, à Gourdon, au pied de Mont-Saint-Vincent, vrai site de Bibracte. Sur le tympan de Mozac, le migrant porteur de la petite croix rappelle leur crucifixion. À Gourdon, c'est l'agneau sur le chemin symbolique du ciel qui l'évoque.

Nouvelle Marie, population vierge sans péché, les exilés prophétisent que sortira d'eux un nouveau David qui les vengera.

An - 4 : naissance prophétisée d'un Jésus vengeur dans le livre de Jacques. Je lui donne le titre de "prophétie de Jacques" L'auteur reprend l'image d'une naissance entre le boeuf et l'âne de la fresque de Gourdon.

M. le Ministre de la Culture, MM les professeurs, experts et spécialistes, pourquoi repoussez-vous ce texte au II ème siècle alors que son auteur dit l'avoir écrit à la mort d'Hérode, donc en l'an - 4, avant les évangiles ? Pourquoi lui donnez-vous ce titre trompeur de Protévangile qui ne veut rien dire alors qu'il semble avoir porté des titres plus évocateurs tels que Nativité de Marie. Révélation de Jacques ou Évangile de Jacques ? La vérité est qu'il s'agit d'une prophétie... une prophétie que Jacques demande à ses compatriotes d'accomplir ... d'où les quatre évangiles qui suivent.

An + 30 : Ce Jésus prophétisé arrive aux portes de Jérusalem dans l'évangile de Jean. Il est crucifié. La colonie juive de Gourdon, Marie, mère du Cléopas de la fresque, soeur de la Marie galiléenne, est invitée au pied de la croix (Jn 19, 25). C'est un appel au ralliement lancé à la diaspora gauloise de Bibracte et une récupération du mouvement "Cléopas".

An + 34. L'évangile de Marc confirme l'appel au ralliement. La Marie qui est au pied de la croix est mère de Jacob (Israël) mais aussi de Joset, le Joseph de la fresque de Gourdon. Les femmes regardent de loin (Mc 15, 40).

An + 38. Sur le chemin d'Emmaüs, l'évangile de Luc invite Cléophas - le Cléopas de Gourdon - à reconnaître le Christ Jésus qui est descendu dans les évangiles précédents. Ce Christ Jésus fait le signe essénien de la fraction du pain, et aussitôt, Cléophas/Cléopas, qui se rappelle ses textes de Qumrân, reconnaît le signe (Lc 24, 18).

An + 38. Invité par le centenier Corneille, Simon Pierre se rend à Césarée. Il y fait un long exposé, depuis le début, Jésus parlant par sa bouche (Act 10, 1-48). Un centenier, c'est un officier qui commande cent hommes, cent hommes originaires de Cabillodunum, du plateau des Alouettes de Taisey ? Au lieu de Corneille, il faut lire "Alouette", le nom de la légion gauloise. Ces Gaulois parlent une langue rude que Simon ne comprend pas. Deux idées de Christ mais une tentative de conciliation : « Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui, comme nous, ont reçu l’esprit saint ? »

An + 177. Tentative de saint Marcel pour convertir l'agglomération de Chalon-sur-Saône à l'Évangile. C'est un échec.

An + 268. Un rétable sculpté de l'église/temple de Mont-Saint-Vincent/Bibracte stigmatise et condamne le livre des évangiles. Les empereurs gaulois Postumus et Victorinus maintiennent la croyance essénienne - juive - en un christ à venir.

 

IIIème siècle après JC. Construction du temple de Chalon, actuelle cathédrale ; cf carte de Peutinger. C'est le troisième grand temple des Juifs, après celui de Salomon et celui d'Hérode. Toutes les cités gauloises ont alors leur édifice religieux. Au siècle suivant, le rhéteur Eumène qualifie le temple de Chalon de temple d'Apollon, le plus beau de l'univers. Sur le chapiteau du choeur, messie essénien faisant le signe de reconnaissance du pain consacré.

III ème siècle après JC., tympan essénien de Sainte-Foy de Conques prophétisant la fin des temps et le jugement dernier. ENS REX IUDEORUM, L'étant roi des Juifs (traduction E.Mourey), qui n'était pas descendu du ciel pour sauver les 800 crucifiés apparaîtra dans le ciel au pied de la croix des martyrs. Inscription SANCTORUM CETUS... l'assemblée des Saints des textes de Qumrân !!!. Rien à voir avec le martyre de Sainte Foy.

Début IVème siècle, cathédrale d'Autun. Constance-Chlore est un nouveau Joseph, son épouse Hélène, une nouvelle Marie, leur fils, Constantin, le nouveau sauveur espéré suivant la prophétie de Jacques. Au centre du tympan, Constance-Chlore, le visage divinisé, trône sur le théâtre d'Autun.

An 325, concile de Nicée. Débat sur la nature du Christ. 

Milieu IVème siècle, église de Saulieu, Magnence, nouveau sauveur.

Vers 360, basilique de Vézelay, empereur Julien, nouveau sauveur.

Vers 450. Église Notre-Dame du Port, empereur Avitus, nouveau sauveur toujours suivant la prophétie de Jacques. Aucune évocation des évangiles L'enfant espéré de Mozac rappelle l'origine essénienne des migrants.

Monsieur le Ministre de la Culture, MM les élus, quand est-ce que vous vous déciderez à mettre vraiment en valeur notre fabuleux patrimoine religieux antique, et ceci, en l'expliquant correctement ? Quand est-ce que vous comprendrez qu'il est complètement débile de faire commencer notre histoire sur le mont pelé du mont Beuvray ?

Au sujet des évangiles, voyez mes deux "Histoire du Christ" publiés en 1996 et mes articles Agoravox.

Textes fondateurs, ce n'est pas la faute de leurs auteurs si nous avons été incapables de les comprendre. Dans son évangile, Mathieu affirme que Jésus est descendu dans le corps et dans l'esprit de la communauté essénienne, mais il laisse au lecteur la possibilité de croire, soit que le mystère a pu s'accomplir jusque dans un membre de la communauté, soit qu'il va s'accomplir par l'apparition apocalyptique d'un Jésus glorieux à forme humaine. N'oublions pas que cet évangile est le fruit d'un concile, donc le résultat d'un compromis. Et l'épître aux Hébreux semble aller dans ce sens. Hélas, l'évangéliste s'est trompé dans son estimation du temps. Cet événement extraordinaire qui devait se produire avant que sa génération ne meure s'est trouvé en effet précédé par tous les signes auxquels on pouvait s'attendre - les premiers troubles, puis la guerre de Jérusalem de 70 - mais il ne s'est pas produit. Jésus n'est pas venu ou revenu “en gloire”. Mais attention ! Tant que le monde est monde, qui peut dire aujourd'hui qu'il ne viendra pas. (extrait de mon Histoire du Christ, tome 2, chapitre 15, publié en 1996 sous le pseudonyme de Jean. Cela fait 23 ans).

Ceci dit, bonne journée à tous. À 86 ans, tronçonneuse à la main, je ferme mon ordinateur et je retourne dans mon parc.

Emile Mourey, écrit au château de Taisey, le 6 septembre 2019

 


Lire l'article complet, et les commentaires