De l’impasse d’une France Racialiste et communautaire

par barbouse, KECK Mickaël
lundi 7 septembre 2009

Bonjour, dans notre époque communautaire où l’appartenance idenditaire fait office d’argument qui se veut intellectuel, probant, fiable et explicitement explicatif, voire excusatoire, il n’est pas inutile de rappeler l’énorme oeillière réductrice que représente la racialisation, l’éthinicisation ou la communautarisation idéologiques des explications de soi, des autres, et son interaction dans notre espace de citoyenneté commune.

Cela commence à l’école, avec le fameux prof qui note mal parce que raciste, où au contraire privilégie parce que sensible à l’intérêt identitaire et communautaire des uns plutôt qu’à d’autres. Et même idéologique, maintenant c’est "Ma prof est une féministe, elle ma saqué parce que je suis trop viril...."

Arguments bien pratique pour le narcisse flemmard et pseudo contestataire de certains qui ne travaillant pas à l’école puise dans cette explication de quoi adoucir la réaction de leurs parents ou supporter la meilleure note des autres en se postulant victime.

C’est ainsi que l’on commence a mélanger qui on est à ce à quoi on ressemble dans la glace, ou de quelles identités composées on est issue et ce que l’on veut devenir, et bien d’autres confusions qui engendrent le fait qu’un matin certains se lèvent en partant du principe que non, ils n’en sont pas là parce qu’il n’ont rien fait pour ne pas y arriver, mais parce qu’ils sont nés ceci ou cela, et que cette explication à elle seule explique tout et dédouane de tout.

Pire encore, elle fait admettre que l’identité et la communauté ont une telle importance qu’elles décident ou prédestinent à vivre cette vie et pas celle là. Quand bien même on souhaite, et fait des apparents bons efforts pour vivre la première et finalement subi la deuxième.

La société tourne aussi son miroir médiatique pour déformer l’image de la projection de soi que l’on se construit adolescent dans son reflet. On se sait de telle couleur de peau, alors on peut se rêver faire tel métier et pas celui là. On se sait croire en dieu de telle manière, alors on peut s’imaginer plus tard participer à telle émission mais pas à celle là, du moins pas habillé comme ça....

On se sait de telle situation géographique, du centre ville, de banlieue, du quartier résidentielle ou de la ruralité, alors on rentre dans ce rôle là, pas celui que l’on se choisit, mais celui que l’on imite dans le miroir racialisant des médias. Et chacun y ajoute sa pincée de défense géographique, ainsi les parisiens deviennent parigos, les banlieusards racailles, les ruraux cul terreux, le résidentielle bobos, etc...

Puis arrive le moment où l’on se confond avec ses identités ainsi affirmées, aussi pénibles à porter soient-elles, et où on rentre de plein pied dans la sensiblerie identitaire et ses pièges, afin de supporter sa vie, se l’expliquer devant la glace et croire que l’on défend ses intérêts. Enfin, son idée exclusivement identitaire de son intérêt. Et puis ainsi tout s’explique facilement.

J’ai raté cela à cause de l’appréciation des autres, c’est à cause de mon identité. Et jamais parce que je n’ai tout simplement pas été bon. C’est pratique, aucune remise en cause, c’est la faute à ce que je suis depuis que je suis né, et quels que soient mes efforts, le résultat est le même, alors pourquoi en faire ? Et pourquoi faire fonctionner, évoluer et pérenniser une société qui fonctionne de la sorte ?

On m’accuse de cela, c’est à cause de mon identité. Méthode Bernard kouchner face à Pierre Péan. L’autre n’est pas juste, il est raciste même s’il l’ignore, c’est dans son subconscient, en fait il est malade mental. (Il faut savoir qu’être accusé délivre automatiquement un brevet en psychanalyse des autres.)

Il n’a pas donc aucun principe valable que je partage avec lui en commun dans une même citoyenneté puisqu’il est raciste. Il ne peut donc être ni honnête, ni dans le vrai, ni avoir recours à l’idée de justice commune ou des valeurs morales simplement humaine partant du principe qu’un même mal n’engendre pas moins de peine chez les uns que chez les autres. Non, c’est l’autre le mal, et mon identité m’en protège, même si mes crimes sont avérés et que j’ai aussi nui à ma communauté...

Untel réussi cela, mais pour les autres, jaloux ou frustrés, c’est forcément grâce à son identité. En aucun cas Harry Roselmack est d’abord un bon journaliste, Rachida Dati une politicienne qui a mieux compris la réalité du monde politique que d’autres pour s’y frayer un trajet enviable, et untel passe à la télévision non pour son talent mais parce que juif. Pour le sport c’est différent, là le talent d’un Zidane pour n’en citer qu’un, se voit directement. Et encore, on trouve des théoriciens pour expliquer que ce sont ces identités et origines qui expliquent ce talent...

Mais pour toutes les autres formes d’intelligences non directement corporelles, de talent, de génie même, là par contre... L’explication est souvent forcément plus communautaire que toute autre...

Zidane n’a pas des heures et des heures d’entraînements professionnels notamment en Italie. Aimé Césaire des heures et des heures d’étude et de réflexions, et bien d’autres dont la compréhension du succès par la logique identitaire nie la part d’effort intensif individuel et la qualité des formateurs s’ils ont "autres" pour ne retenir que l’explication communautaire et le semblable...

En même temps il faut bien comprendre que la logique identitaire est basée sur la fainéantise d’où elle puise sont son assise sur les esprits . On a aucun effort à faire pour avoir une couleur de peau puis imiter son entourage humain de naissance. Et même pour comprendre "la réalité". Mon identité c’est le bien, celle des autres le mal.

Ce qui arrive au mien est bien, c’est bien, si cela arrive aux autres c’est contestable. Je souffre c’est de la faute des autres et si je vais bien c’est grâce a moi et aux miens. Finalement ma fierté collective s’arrête à ceux qui me ressemblent et la vérité et les principes d’une société ne sont La vérité ni les bons principes, mais uniquement ceux qui arrangent les miens ou me sont imposés par les autres pour uniquement leurs intérêts qui par définition ne sont pas les miens...

Bref, de l’infantilisme binaire qui ne nécessite aucun effort pour comprendre au delà du préjugé de base, dans une liberté citoyenne qui se résume à celle accessible à des esprits d’enfants narcissiques, qui se confondent et confondent leur intérêt comme leur souffrance avec celle de leur communauté, comme si c’était soluble, et ce même dans des corps d’adultes censés être formés, autonomes, indépendants...

"Donc" dans cette vision communautaire, le citoyen ne réussit pas par ses efforts individuels et la façon dont il se lance dans la vie et s’inscrit dans son travail scolaire, ça c’est dans les illusions d’idéologies égalitaristes "à l’ancienne" du temps de l’entre blancs. Maintenant c’est uniquement et bel et bien en fonction du rapport de force identitaire auquel le citoyen participe. Et ce qu’il le veuille ou non, puisque de toute façon on est né avec ses identités sans les choisir.

Ainsi, on peu lire les aventures du monde des people avec la loupe identitaire : Pas assez de noirs à la télévision, il faut donner une image plus américaine de TF1, hop, Harry Roselmack. Trop de violence en banlieue, pas assez de maghrébins juges et avocats, ça sent la justice de blanc du temps des colonies, hop, Rachida Dati. Non pas lui pour le job de garde des sceaux ou de ministre de l’intérieur, il est juif, cela va rajouter de l’huile sur le feu, ils vont y voir un pro israelien et se voir en palestiniens fantasmés encore un peu plus... Et ce Untel, blanc et catholique fan de rap et qui veux... non, là par contre, il a pas le profil...

Mais à force de se confondre et de comprendre sa citoyenneté française avec pour seule grille l’identité ethnique et la communauté, on finit par réagir uniquement en fonction. Coupat n’est que blanc, il fait de la prison pour rien, cela ne pose pas de problème pour cet Untel. Par contre si Coupat était sexuellement, ethniquement ou religieusement différent, là , ce serait un drame en isme, en phobe, et des réactions virulentes obligatoires...

Pourtant on vit sous un même régime politique et une personne privée de liberté de cette façon, pour rien, ça devrait faire réagir bien au delà du " je ne réagis que si mes identités sont en cause...", ne serait ce que parce qu’en cherchant bien, des prisonniers "pour rien ou presque pendant 6 mois" on en trouve d’autres, loin des caméras et de l’attention médiatique.

Et puis, une identité, c’est aussi l’appartenance à la continuité d’une histoire, avec ses guerres, ses victimes, ses bourreaux, ces moments de grâce, de foi, d’espoir et de misère... En cherchant bien et plus ou moins loin dans le passé de chaque identité, on y trouve de quoi nourrir une fierté historique, un grand nom qui flatte l’orgueil et inspire au courage.... A un moment on y éprouve la définition d’une humanité forte, profonde, mais toujours à un moment où à un autre outragée, offrant ainsi toute les bonnes raisons d’être utilement victime, ainsi que ce goût pour les dettes historiques des autres qui ne se soldent jamais.

Et puis chacun y va de sa compréhension du pourquoi il est né là, ici et maintenant, et cette "merveilleuse" façon de se dire qu’on en est que là aujourd’hui à cause des autres. Finalement on inscrit son individu dans une histoire collective dont on hérite, sans en faire le choix, et qui finit inexorablement par exiger d’être en lutte, de faire payer les autres et de se protéger des souffrances du passé.

Et oui, héritier d’une mémoire, pour que jamais l’esclavage, jamais la dictature, jamais l’holocauste, jamais le djihad, jamais l’inquisition, etc... Bref, on se retrouve embarqué dans une "lutte", même si elle n’a plus de raison d’être, même si elle n’a aucune chance de se reproduire dans la réalité moderne, et ce même si les idéologies qui créent des passages à l’acte organisés et mortels pour les civils d’aujourd’hui s’appellent toutes défense et guerre pour la liberté....

Peu importe, on est en lutte. Et les autres doivent payer pour le passé pour laisser passer notre intérêt communautaire d’aujourd’hui...

Evidemment, étant donné que chacun vit sa propre histoire et finalement l’écrit du temps de sa vie, si on ne trempe l’encre de ses choix que sur les pages de son histoire identitaire, il n’y a pas de place pour une histoire commune. Pas de place pour une communauté nationale de destin, où alors dans la marge... avec les ratures des négociations spécifiques...

Ainsi, on obtient une société où si le potentiel d’un génie Français né dans le 9 3, ou à Jouy en Josiane, petit village méconnu, ses chances de le devenir réellement dans la France communautaire de 2009 sont prisonnières des enfermements identitaires et communautaires qui composent le Pays.

Nul Louis Pasteur ne viendra demain émerger en France et trouver le vaccin qui sauve toutes les vies, surtout s’il s’appelle pas louis mais... Et puis il est né à...Et ses parents sont... alors autant crever des maladies dont il ne trouvera pas le remède...

Aprés tout, si nous n’avons plus d’espace commun, si finalement l’intérêt d’une communauté n’est pas de fournir à la "France" de maintenant son meilleur potentiel mais de le garder pour elle... Pourquoi le ferait- elle ?

Pourquoi prêter foi et espoir d’un avenir meilleur pour les siens, ni voir quoi que ce soit de motivant et d’engageant dans la société des conflits communautaires, de choc des cultures larvées, de prosélytisme rampant, de crimes impunis et de haines cachées sous des mépris réciproques ?

Et à quoi bon faire autre chose à part juste tirer un maximum sur la corde en regardant s’épuiser les autres a essayer de faire perdurer leur idée de " La France", de son leadership de puissance déclinante aux vieilles entreprises technologiquement dépassées, son "aura", son modèle social surendetté, son histoire aux gloires qui resteront passées maintenant que ces lumières sont éteintes et que son illettrisme augmente, son "importance" dans le monde qui n’est publié en argument que dans la presse Française, et autres prétendus nationalistes dont les définitions du patriotisme et des notions d’intérêt général se limitent à ce qui arrange prioritairement leur communautés...

Et puis pourquoi donc faire de son mieux et payer des impôts pour une société dirigée pour faire cohabiter et prospérer "ensemble" tous ces sionistes, ces racistes, ces descendants de colons ou de collabos et ces nazis nostalgiques dont on annonce si souvent le come back médiatiquement en les éloignant des caméras...Ou encore ces sectes musulmanes qui prospèrent sur la peur du terrorisme et ces bandes de racailles prosélytes pour qui tu es sous eux ou contre eux.

Il y a aussi ces féministes castratrices pro divorce qui nient la responsabilité et la criminalité des femmes et ont pris le pouvoir médiatique, judiciaire, scolaire et l’aide sociale, Ces hétérophobes dont certains veulent voir des homosexuels refoulés partout en période d’envie de séduire. Ces athées qui ne croient "pas" pour ne pas avoir à se poser la question de dieu officiellement et dont certains ne se font pas moins enterrer religieusement au cas où...

Ces royalistes rentiers pour ne pas avoir à se fâcher avec les politiques et garantir la pérennité de la rente quelque soit les élus. Ces inemployables qui ne parlent, n’aiment pas et ne veulent pas être ni devenir des soumis à des face de craie Français, ces polygames croqueurs d’allocs, Ces trafiquants qui continuent leur business en prison et ont de belles retraites au soleil après une vie pas toujours à l’ombre.

Et puis tous ces sales machos dans nos rues, jugés et condamnés "anti liberté" de la femme dès qu’ils franchissent la ligne émotive des lois du "matriarcat" bien pensant, ces braqueurs traders en col blanc qui servent de tondeuses aux actionnaires pour se faire la laine sur les moutons de salariés et le fruit de leur travail. Quitte à lâcher quelques os de temps en temps aux chiens de berger syndicaliste et en leur montrant les méchants loups "sans papiers" qui veulent devenir moutons eux aussi...

Ces politiciens corrompus, qui travaillent pour les états-unis, le moyen orient, le monde anglophone, les lobbys, les multinationales, le grand complot, le nouvel ordre, les patrons du CAC 40 qui achètent les pubs qui font vivre le monde des médias et des "stars". Tous ces responsables mais pas coupable qui n’ont que la mondialisation et ces crises comme arguments à tout ce qui se passe ici pour proposer les changements qui les arrangent...

Ces flics ripoux, racistes ou même pas foutus de savoir utiliser un Karcher, suivant l’angle idéologique et communautaire avec lequel on regarde ces fonctionnaires de l’état censés faire appliquer la loi de façon indistincte pour tous les citoyens sur l’ensemble du territoire national...

Et ces autres fainéants de rmistes parasites (moi), escrocs et j’en passe, ces inutiles, ces "gens" que l’on entretient à rien faire, qui rechignent à perdre toute dignité en racontant suffisamment de fois leur malheur pour justifier l’aide qu’on leur donne, et qui ne disent jamais assez merci, ne baissent jamais assez la tête et ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont dans la gamelle sans rien foutre... Etc, etc, etc, ...

Ce qu’il y a de terrible, c’est la part de vrai qui bizarrement est toujours plus importante à pointer du doigt chez l’autre, forcément toujours un peu plus coupable, toujours plus vrai et plus important que ce dont on est collectivement accusé au travers de son identité. Parce qu’ "évidemment", le crime des uns excuse le crime des autres, et la victime de l’un est moins victime à crime égal si le coupable est un semblable et plus victime si le coupable fait partie des autres... 

Voilà, au plus on creuse dans la pensée du préjugé raciste, communautaire et idéologique, au plus on se demande bien comment on fait pour vivre ensemble et quelle est le projet pour la France...

Voire même pourquoi nous ne vivons pas tous d’un côté ou de l’autre d’un shotgun, d’une chaine, d’un fouet, d’un policier ou mieux, d’un militaire, notre chez nous près d’une maison de dieu et de Son livre, avec son bucher d’impie à côté prêt à s’allumer pour organiser des soirées barbecues dans son quartier de semblable, qui lui même est entouré de vigile, de caméras, de miradors et de barbelés...

Au lieu de cela, décidément c’est à n’y rien comprendre, on arrive même, quand on veut... à rire des mêmes choses, travailler et oeuvrer ensemble, et même se parler sans s’insulter...

Etonnamment on peu encore souvent survivre à un trajet aller ET retour jusqu’à sa boulangerie, et faire la queue à côté de cet autre qui lui aussi mange une baguette...

Mais parfois le Français est décidément un incorrigible dangereux et perfide haineux, il pratique le comble des actes de prosélytisme, cette façon d’affirmer sa supériorité outrageante et méprisante pour "convertir l’autre" et le prendre de haut... il donne un coup de main à ces voisins, et pourtant ces voisin là, ils sont si différents...

Mais Heureusement n’avons-nous pas tous notre "pas raciste" de service ? Si si, celui qui est sympa et n’est pas " comme les autres auxquels il ressemble"...

 

amicalement, barbouse.


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