De la Gauche en déliquescence, quand l’orage gronde à Droite !!!

par Daniel MARTIN
lundi 16 mai 2016

Il apparait évident que si la situation actuelle de la vie politique Français est en pleine déliquescence, c’est le résultat, à la fois de la politique Gouvernementale depuis le début du quinquennat de François HOLLANDE, ainsi que du spectacle qu’offrent les deux partis dominant de la vie politique Française, le Parti « socialiste » et l’ex-UMP rebaptisé « Les Républicains » qui ont basculé dans une sorte de névrose obsessionnelle, la névrose élyséenne. Le quinquennat avec l’élection du Président de la République au suffrage universel direct qui précède l’élection de la nouvelle législature s’il renforce le Bipartisme, Il fige surtout la vie politique Française autour de cette élection, pour laquelle, les partis politiques sont réduits à une fonction permanente « d’écurie Présidentielle »

Promesses : Entre celles qui sont non tenues et celles particulièrement controversées prises hors catalogue des engagements électoraux, les raisons des échecs successifs… 

François HOLLANDE a beau déclarer : « Nous avons bien redressé le pays depuis quatre ans », on voit le résultat aujourd’hui… Entre 2013 et 2015, les déficits ont atteint 230 milliards d’euros, et ils vont allègrement dépasser les 300 milliards à la fin de 2016. Pour l’année en cours, on en est déjà à près de 5 milliards non financés alors que la « redistribution » ne fait officiellement que commencer… François HOLLANDE s’était engagé lors de son élection à passer sous les 3 % de déficit en deux ans, puis il a forcé la main de ses voisins en leur imposant des délais supplémentaires qu’il n’est même pas capable d’assumer.

Comme je l’ai déjà rappelé, le quinquennat de François HOLLANDE restera marqué par une mise en lambeaux de la Gauche qui résulte essentiellement : D’une part, par des mesures prises, hors catalogue des promesses électorales, particulièrement controversées, mal préparées par un Gouvernement, avec un nombre pléthorique de Ministres, et parfois engagées sans concertation préalable, telle la loi « travail » dite loi EL KHOMRI. Cette loi faite « pour permettre de mieux licencier » afin de pouvoir « mieux embaucher », ce qui est une stupidité fondamentale, remet en cause un équilibre, certes fragile, que constitue le code du travail, lequel institue d’ailleurs la concertation dont le Gouvernement aurait du s’inspirer. Si on y ajoute les lois MACRON sur des sujets aussi divers que le travail le Dimanche, la libéralisation des autocars avec un bilan énergétique et carbone désastreux, la cession de participations de l'Etat ( aujourd’hui privatisations d’aéroports, demain la SNCF), le pacte de responsabilité ou encore la loi sur le renseignement avec le risque d’une « surveillance de masse » généralisée et je passe sur la loi pour « le mariage pour tous « qui fut la première loi vraiment mal préparée et qui avait entrainé des centaines de milliers de personnes dans les rues, avec à leur tête tout ce que compte la France en personnalités les plus conservatrices, voire les plus réactionnaires… Ou encore la réforme de l’enseignement… Dès lors, il ne faut pas s’étonner de la réaction populaire et du cri de désespoir d’une grande partie de la jeunesse …

D’autre part, si certaines promesses ont bien été tenues, c’est aussi à cause du non respect de certains engagements électoraux qui restent essentiels pour le vécu quotidien et la sécurité des citoyens, notamment par rapport aux risques d’origine anthropiques, tel le nucléaire. Mais également une politique internationale à géométrie variable au gré des exigences et intérêts Américains comme on a pu le voir avec l’Iran. Après avoir voulu guerroyer avec ce pays, l’accord avec l'Iran initié par les USA pour la levée de l’embargo économique, soudainement, à Paris c’est presque une lune de miel avec Téhéran, ce qui n’est pas une mauvaise chose, car mieux vaut la paix que la guerre. A l’inverse les sanctions économiques contre la Russie qui ont couté cher aux contribuables, ou le soutien à « l’allié » Turque ERDOGAN qui réprime avec violence, restreint les libertés de la presse et apporte indirectement, mais sans état d’âme, son soutien à DAECH, alors qu’on fustige Bachard El-ASSAD et POUTINE au nom des droits de l’homme, fait de la France la serpillère politique et militaire des USA, avec François HOLLANDE le Président le plus guerrier de tous les Présidents de la 5° République. Non content de mentir aux Français, il a même menti aux Allemands concernant la centrale Nucléaire de Fessenheim…

Entre un traité Budgétaire Européen qui devait être renégocié et « la Finance est mon ennemi » deux exemples extraits du discours du Bourget en 2012 des promesses non tenues

Les exemples de promesses non tenues sont légions, il faut se souvenir des propos très sévères à l’égard de son prédécesseur et son engagement à renégocier le traité budgétaire Européen dit « Merkozy » qu’il a très rapidement validé tel quel, après une brève mise en scène…

Le discours du Bourget le 22 janvier 2012, pendant la campagne électorale où François HOLLANDE déclarait : « … Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses, de menacer des États…  » On connaît la suite, immédiatement après son élection entre un voyage à la City de Londres, temple de la finance mondiale, et deux ans plus tard avec « … la finance est notre ami, nous avons besoin des Banquiers… » Relayé par le Ministre SAPIN. Ou encore, dans le même discours au Bourget : « …Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Il sera mis fin aux produits Financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie. Je supprimerai les stock-options, sauf pour les entreprises naissantes, et j’encadrerai les bonus. Je taxerai les bénéfices des banques en augmentant leur imposition de 15 %. Je proposerai la création d’une taxe sur toutes les transactions Financières ainsi que d’une agence publique européenne de notation… » 

Bilan quatre ans plus loin  : – Séparation des activités spéculatives des activités de banque de détail : la loi sur la réforme bancaire s’est réduite à un simple « isolement » des activités spéculatives dans une filiale spécifique. Pour justifier ce renoncement le Ministre avait alors déclaré : « On souhaite préserver le modèle français de banque universelle, qui fonctionne « … Problème, le modèle Français de « banque universelle qui fonctionne », plutôt que de consentir de la trésorerie aux entreprises pour leurs investissements, ou plus simplement pour leur gestion budgétaire au quotidien, les banques préfèrent spéculer, y compris sur la dette souveraine des Etats, c’est plus rentable pour elles… La dette souveraine englobe l'ensemble des déficits cumulés de l'Etat, auquel on ajoute l'ensemble des dettes contractées par les institutions qui en dépendent (les collectivités locales, les établissements publics...). Le financement de la dette est principalement assuré par le recours à des titres de créances émis par l'Etat sur le marché financier, d’où l’intérêt spéculatif que cela représente pour les banques. – Paradis fiscaux : pas de mesures sur les paradis fiscaux. – Produits financiers toxiques : Pas de loi sur la fin des produits financiers toxiques. – Stock-options : pas de suppression des stocks options. – Taxation des bénéfices des banques : pas de projet de loi. – Agence publique européenne de notation  : il y a eu des avancées sur cette question, mais à l’échelle européenne. Ces avancées ne sont donc pas directement à l’initiative de François Hollande.

Centrale nucléaire de Fessenheim 

Promesse de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) faite le 14 Septembre 2012 qui ne sera pas réalisée, pour le pire à venir !… En septembre 2015, Ségolène Royal a repoussé cette fermeture à 2018, au terme d'un processus censé être lancé en juin 2016. Mais voilà que La ministre indique être « prête à donner son feu vert » pour prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises, qui passerait ainsi de 40 à 50 ans. « Si l'Autorité de sûreté nucléaire donne son feu vert, oui je donnerai l'autorisation de prolongation de 10 ans des centrales qui sont déjà amorties et qui produiront donc une électricité à meilleur marché », a affirmé la ministre sur le plateau du France 3.

Comme par hasard, après la déclaration de Ségolène Royal, Sophie LETOURNEL, chef de la division de Strasbourg de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), déclare qu' « il n'y a pas de raison de fermer la centrale de Fessenheim du point de vue de la sûreté nucléaire. Fessenheim est tout à fait dans la moyenne de l'appréciation que l'ASN porte sur les centrales nucléaires françaises, c'est-à-dire que c'est globalement satisfaisant et que la situation était restée sous contrôle lors d’un incident survenu en 2014 » poursuit-elle. « Après, il y a des décisions de politique énergétique qui relèvent du gouvernement et qui peuvent conduire à des choix différents ».

Cette dame semble oublier que la centrale de Fessenheim s’est caractérisée par une accumulation d’incidents et selon les Allemands celui de 2014 était bien plus grave que ce qui avait été déclaré.

Les promesses électorales non tenues est devenu un phénomène récurent de la vie politique Française. Si François HOLLANDE en est l’exemple actuel, son Prédécesseur Nicolas SARKOZY n’en était surtout pas exempt, il suffit de se référer à ce lien pour s’en rendre compte : http://sarkofrance.blogspot.fr/2012/01/labecedaire-des-promesses-non-tenues-de.html, passons également sur Jacques CHIRAC à qui l’on attribue : « les promesses n’engagent que ceux qui les croient »… Formule, dont la paternité revient à Henri QUEUILLE homme politique de la troisième et quatrième République, lequel déclarait également : « La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. » Visiblement les candidats à l’élection présidentielle se sont tous fixer comme règle de faire usage de ses maximes. Ne nous étonnons pas si de plus en plus de citoyens, dégoutés ainsi de la politique se replient dans l’abstention, ou choisissent par rejet, voire par provocation, l’extrémisme et le populisme du FN… 

Le nouvel usage des primaires pour les élections présidentielles contribue aussi à la déliquescence politique

 Avec l’introduction des primaires, comme nouvel usage pour  » sélectionner » une candidature à l’élection Présidentielle, la vie intérieure des partis politiques est entièrement occupée par cette procédure, avec les déchirements et luttes internes que cela procure… Il suffit d’observer ce qui se passe actuellement aux « Républicains »... Entre les déclarations, parfois au vitriol, des uns vis à vis des autres, bonjour les dégats… Quelle que soit la formule d’élargissement plus ou moins large de l’électorat à Gauche ou à Droite que va choisir le parti, ou coalition de partis politiques, celui ou celle qui aura en final les « préférences » de l’électorat concerné, Sera généralement « l’apparatchik » qui maîtrise le mieux le parti dominant dans lequel il a su tresser les liens utiles, tant à l’intérieur, qu’à l’extérieur, en particulier avec certains lobbys et les médias les plus influents. Mais l’importance des liens tissés à l’extérieur est surtout vrai pour les deux principaux partis, dont sera issu le, ou la futur(e) Président(e). Pour les autres, c’est essentiellement à l’intérieur du parti le plus important, en cas de coalition, que la partie se joue entre les concurrents.

Le problème c’est le risque accru de confier les clés d’un pouvoir politique « puissant », que confère la Constitution de la Ve République, à un « apparatchik » sans envergure et dont les convictions politiques se résumeraient à un opportunisme de circonstance, imposé par les lobbys des puissances de la finance et du monde des affaires, relayés par les médias à leur service. Les deux derniers Présidents de la République, en particulier François HOLLANDE illustrent bien cette situation de faiblesse de la fonction de chef d’Etat face aux lobbys, tant par rapport au décalage entre leur programme et son application, que par des mesures prises en cours de mandat dans le cadre de la gestion du pays au quotidien, souvent sans concertation préalable … Sans compter les comportements à l’échelle internationale avec comme exemple la Libye pour SARKOZY ou la Syrie avec HOLLANDE, ainsi que la gestion calamiteuse de la question des réfugiés. Mais aussi depuis le retour dans l’OTAN, avec l’alignement inconditionnel sur la politique des USA, en particulier le soutien apporté, de fait en Ukraine, aux néo-nazis qui sévissent à Kiev et les sanctions économiques contre la Russie qui relèvent d’une aberration. Il suffit, par ailleurs, d’observer également les réactions justifiées d’hostilité au traité transatlantique de libre échange (TAFTA) dont les négociations se déroulent dans l’opacité la plus totale et s’il était ratifié, aurait des conséquences désastreuses (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tafta-obama-vrp-en-allemagne-pour-180368).

Plus les responsables PS et LR adaptent leurs discours, les uns en direction des autres, plus ils accélèrent la décomposition de la vie politique française.

Après les élections Régionales de Décembre 2015, par exemple, Christian ESTROSI, pourtant proches de SARKOZY, dont il fût l’un des Ministres les plus fidèles a ainsi affirmé, à la suite de son succès électoral dans le Midi, grâce au PS : « Plus on va à droite, plus on fait monter le FN ». Or ce propos ne correspond vraiment pas à son discours traditionnel et encore moins à celui de son mentor. Autre étrangeté de la part Nathalie KOSCIUSKO- MORIZET qui a déclaré, au sujet de ses partenaires des Républicains : « On ne redresse pas la France avec des réactionnaires » ( http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/12/17/31001-20151217ARTFIG00114-recomposition-ou-decomposition-de-la-vie-politique.php). Elle utilise ainsi un terme qui est depuis toujours l'injure de base de la gauche envers la droite. M. RAFFARIN veut « travailler » avec le Parti socialiste. Ce dernier annonce d'ailleurs son intention de se fondre dans une « alliance populaire » ouverte aux Républicains. Certains leaders socialistes déclarent ne pas « exclure une « coalition » droite/gauche, probablement en se référant à un sondage « Odoxa-Le Parisien » qui indique que 68% des Français qui ne voient plus de différence entre Droite et Gauche souhaitent un rapprochement des deux camps…

Embrassons nous Folleville, de la tartufferie pour une seule ambition

Alors qu’avant les élections régionales, comme le soulignait le journal le Figaro le 17 Décembre 2015, le PS fustigeait « le bloc réactionnaire composé de la droite et de l'extrême droite ». Dans les jours qui ont précédé le scrutin Régional de décembre 2015 ce fut les pires injures, touchant notamment à l'accusation de racisme. Et puis soudain, embrassons nous Folleville, il faudrait imposer l'effacement des clivages au profit d'un nouveau souffle unitaire face au péril FN.

Mais au fond, le mythe de la recomposition politique autour d’une sorte « d’alliance populaire Droite-Gauche pour faire face au péril FN, dont ils sont responsables pour mieux l’instrumentaliser, comme d’autres l’ont fait avec les terroristes Islamiste d’Al-Qaïda et Daech, ou ceux « d’en marche » du Ministre Emanuel MACRON qui veulent rassembler les compétence de Droite et de gauche autour des vieilles théories d’un « social libéralisme », comme si le libéralisme pouvait être social, n'est rien d'autre que le masque d'une nouvelle vague d'hypocrisie et de calculs politiciens.

La gravité de la situation écologique avec ses problématiques démographiques, environnementales, énergétiques, mais aussi les difficultés économiques et sociales, dont un chômage massif, auquel s’ajoute le déclin international de la France, la sécurité avec le terrorisme Islamique et sa cohorte de pauvres migrants qui ne cesse de croître disparaissent dans le tonneau des Danaïdes de la tartufferie qui s'est développée autour de la poussée du parti lepéniste. En érigeant cette formation en ennemi public numéro un, le monde politique et médiatique ne fait que la renforcer en permanence. Il se donne un prétexte pour fuir les réalités, avec en toile de fond, une seule perspective, une seule ambition, un seul horizon : être le prochain à pavoiser sous les ors de l'Elysée. La politique française a basculé dans une sorte de névrose obsessionnelle, la névrose élyséenne, qui l'entraîne toujours de plus en plus loin du monde réel et des Français

Lorsqu’une partie de la population ne voit plus de différence entre Droite et Gauche, elle réagit. « Nuit debout » en est un exemple, même si cela reste parfois confus en terme de contenu et de perspectives…

« Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal mais à cause de ceux qui regardent et qui laissent faire ». Albert Einstein 

Commencé le 31 mars 2016 après une manifestation contre la « loi travail », il s’agit d’un mouvement social qui se veut pluriel et se propose de construire une « convergence des luttes ». Sa revendication initiale, le refus de la « loi travail », s'élargit à la contestation globale des « institutions » politiques et du système économique.

Sans leader ni porte parole, Nuit debout reprend les codes des mouvements tels que ceux, en 2011, des indignés en Espagne ou d'Occupy aux Etats unis.

Le conseiller de l'Elysée, Bernard POIGNANT, au conservatisme souriant, trouva que tout cela était finalement « bon enfant » et le numéro deux du FN, Florian PHILLIPOT, salua « une jeunesse qui s'implique, qui débat ». Et ça, oui, on débat. On « libère la parole citoyenne » en étant bien décidé à faire entendre des propositions nouvelles, incandescentes, publiées une première fois sous l'intitulé « plateforme2016 », elles donnent l'impression de sortir d'une ronéo des années 70 : « Embauche des 6 millions de chômeurs ; semaine des 25 heures ; abolition des loyers ; expropriation des grandes fortunes et abolition de la propriété privée... » 

Refus de tout leader et contre toute direction pour mieux conserver la « bonne direction »…

L'absence de tout pouvoir, le refus de tout leader, au nom de l'égalité des participants, c’est très bien, mais à terme, cela peut être un trompe-l'œil qui risque fort de s’enfermer dans un projet sans autre voie d’issue que le recours au cycle « violence – répression »… Quand l'économiste Frédéric LORDON théorise avec préciosité l'absence de direction, il révèle consciemment ou non au fond la vraie stratégie du mouvement, c'est-à-dire de provoquer la grève générale (« La France doit se bloquer pour mieux se débloquer ») et qui relève ni plus, ni moins d'un projet de contestation des institutions. Qu’on le veuille ou non, c’est bien par les institutions et une réforme profonde de la constitution pour une nouvelle République qu’il faudra passer, sans quoi l’avenir de « Nuit debout » n’aura aucun avenir et restera dans les mémoires comme un mouvement de « sympathiques potaches » en quête de détente... Pour le plus grand plaisir des Bernard POIGNANT, Florian PHILIPOT et autres… Cela n'a pas échappé au cinéaste Romain GOUPIL (ex soixante- huitard) : « Je veux bien continuer à faire semblant qu'il n'y a pas de direction du mouvement, mais je sais pertinemment, par vieille expérience, que c'est faux et manipulatoire. La "direction" est contre "toute direction" pour mieux conserver la "bonne" direction. » 

Avec un cahier revendicatif, parfois surréaliste, les participants à « Nuit debout » semblent oublier que nous ne sommes plus à la fin des années 60. Avec 15 millions d’habitants de plus, aujourd’hui avec les défis écologiques du XXIe siècle que cela suppose et qui doivent être placés au centre des préoccupations, car les difficultés d’approvisionnement en énergie, (ce n’est pas l’embellie actuelle du prix du pétrole qui changera la donne), la menace du réchauffement climatique avec le décalage entre les ressources disponibles et la croissance démographique ou la faiblesse des stocks alimentaires avec l’effondrement de la biodiversité rendent la croissance désormais impossible.

Par contre s’il y a une urgence c’est celle d’une réforme profonde de la constitution pour rénover la démocratie, moraliser la vie publique et penser écologie. Cela ne passe pas par une élection Présidentielle au suffrage universel, mais par un changement de République qui suppose une nouvelle Constitution, dans le marbre de laquelle le Président de la République doit être relégué à sa fonction exclusive de chef de l’Etat sans autre possibilité d’intervention sur l’exécutif, à l'instar de nos voisins Européens. Supprimer le Sénat, devenu inutile, interdire tout cumul de mandat qui doivent être limités à cinq ans et renouvelables une seule fois, faciliter le référendum d'initiative citoyenne et instituer le référendum révocatoire. Mais aussi inscrire dans la charte de l’environnement, pour graver dans le marbre Constitutionnel de nouvelles dispositions absolument indispensables compte tenu des problématiques écologiques, ce qui suppose un large débat public préalable et un référendum final.


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