De Profundis Sarkozairbus

par emile wolf
jeudi 11 novembre 2010

Après avoir enseveli la France sous une avalanche de dettes, Sarkozy enterrera-t-il le programme présidentiel ? Encouragé par la fustigation de Dominique de Villepin prendra-t-il enfin congé du Trésor vide ? Nenni ! Son dernier jouet vient à peine d’arriver.
 
Il s’agit plus précisément d’un airbus A 330 -200. Ce coucou de 12 ans d’âge est du même type que celui du vol AF 447. Nous comprenons pourquoi notre sous-marin nucléaire a recherché pendant si longtemps une boîte noire au large de l’Amérique du Sud. Rassurez-vous les sondes « pitot » fabriquées par Thales ont été remplacées et les réacteurs Rolls Royce ont fait place à des CFM de G.E et Snecma.
 
Comme l’annonçait, le Figaro de Serge Dassault, le 29 mai 2009, sous la plume de l’inénarrable Jérôme Bouin : « Il va être aménagé par la société belge d’entretien aéronautique Sabena Technics. » Hélas contrairement à ce qu’indiquait le Figaro, Sabena Technics est, depuis 2006, la marque unique du groupe TAT Sabena Technics, le groupe français TAT étant propriétaire à 100% de cette société, cette dernière est donc française et non belge. En supplément, le coût de la transformation de l’appareil prévu pour 28,5 millions €, selon les renseignements de cette honorable gazette, a été un peu plus élevé que prévu. Le coût neuf d’un tel avion de ligne est aujourd’hui de 136,75 millions €.
 
Avec l’achat, pour une bouchée de pain, de l’avion à la société de leasing américaine Inter lease finance corporation, le montant de l’addition s’élève à la bagatelle d’un peu plus de 180 millions € qu’il va falloir payer en cotisant davantage pour nos retraites et en fumant plus pour plus cher afin de subventionner le «  coin fumeur  » réservé aux havanes de Nicolas pour ne pas indisposer Carla en clopant en douce dans les toilettes.
 
L’augmentation s’expliquerait par la difficulté rencontrée par les spécialistes de Sabena Technics pour développer l’hyperpolateur de densité. La capacité nautique du couple présidentiel étant, malgré l’entraînement sur le Yacht de Vincent Bolloré, des plus réduites, ce dispositif malin évite que l’eau de la baignoire n’alunisse au plafond en cas de looping imprévu. Les techniciens « belges » n’oublient pas celui qui emporta, par un beau dimanche houleux, Lech Kaczynski, un président polonais dans une lointaine toundra russe. 
 
En supplément, il fallait permettre à l’avion présidentiel d’échapper aux escadrilles de Chasse terroristes d’Al Qaida et le doter de leurres anti-missiles, d’un système de communications cryptées ultra sophistiquées imperturbables, et d’une salle d’op équipée de bistouris magnétiques et de laser-scalpels en cas d’heureux évènement à bord. Comme le sieur Ceausescu, un autre Nicolas, ne se déplaçait jamais sans une ambulance, mal aimé de son peuple ingrat, le nôtre a prévu le pire quand il s’envoie en l’air.
 
Joint au mode d’emploi, le communiqué de l’Etec (Escadron de transport, d’entraînement et de calibration) chargé de surveiller, tester et bichonner la flotte présidentielle ne dit pas si des niches sont prévues pour les cercueils blindés dans la soute à bagages. Toutefois cette charge pourrait être superflue, le Chef des armées n’a pas dans son emploi du temps une prochaine visite surprise en Afghanistan. Il ne s’élancera pas au combat à la tête de ses troupes. Il préfère, dit-on, les accueillir et les décorer dans la cour des Invalides, après la messe. 
 
En attendant que vont devenir les 2 airbus A 319 achetés en 2002 ? Au prix catalogue ces avions coûtent neufs 53,5 millions € pièce. Seront-ils vendus à bas prix comme l’immobilier de l’Etat ou serviront-ils aux transports des ministres du futur Gouvernement qui ne valent pas plus cher pour le Président ?
Seul l’avenir le sait déjà, le Président, lui, s’en fout.
 
Ce qui est certain, selon Alain Joyandet, c’est que, le 28 mars 2009, l’un des deux A 319 a eu un problème. L’un des moteurs a grillé une cigarette lors d’une tentative de décollage à Villacoublay. Une heure plus tard la délégation, conduite par le Président, a décollé dans le second appareil validé non fumeur. Sabotage ou défaut d’entretien ? Secret défense et de profundis !

Lire l'article complet, et les commentaires