De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (23)

par morice
mardi 20 octobre 2009

Et puis la CIA, on vous l’a dit est présente partout dans le monde et donc aussi en Afghanistan par exemple ; où la aussi, elle est capable de commettre de beaux impairs, par laxisme et absence totale de préparation dans le cas qui nous intéresse. On le sait, les américains, contrairement à ce qu’ils peuvent raconter, ont des contacts depuis toujours avec certains chefs talibans ou certains chefs de village, ne serait-ce que pour garder le contrôle de certains secteurs de la production de pavot ou à une époque pour livrer les dollars réclamés par le commandant Massoud au nom de l’alliance du Nord : cela a commencé il y a longtemps donc. La CIA a toujours arrondi ses fins de mois avec de la drogue, on ne voit pas pourquoi elle agirait différemment en Afghanistan. Alfred McCoy l’a clairement écrit (*1) Encore ça de moins à demander au Congrès. Il fallait donc trouver un moyen de contacter ces fameux chefs de guerre ou ses fournisseurs d’opium le plus discrètement possible : ce ne sera donc pas via des limousines noires blindes ou des SUV 4x4 du même tonneau, même protégés par un cordon de Blackwaters. Non, ce sera par hélicoptère... mais pas les modèles réguliers de l’armée US, les Sykorsky-Boeing YUH-60 Blackhawk bien connus. Non, pour ne pas éveiller les soupçons, ce sera avec d’anciens hélicos russes, des Mil MI-8 ou MI-17. De provenance fort particulière...

 
 
Deux de ces hélicoptères étrangers avaient été achetés à la Russie en 2000, dans le cadre des "blacks operations", à savoir dans le plus complet délire, nous raconte avec humour le magazine Wired  : les hélicos avaient été payés en carte bleue (? ??) dans un bar d’El-Paso, au Texas, le reversement de la taxe locale ayant été transformée en déco de bar (aucune trace d’argent laissée), les acheteurs étaient déguisées en personne privées, et l’avion charter qui devait amener le groupe en Sibérie les avait tous laissés tomber en route sans leur visas (*2)... L’acheteur n’était autre que Maverick Aviation, une société dirigée par William "Curt" Childree. La CIA espérait avec eux faire... avant tout des économies et de sacrées même : l’armée US avait payé 5 millions pour les 2 hélicos ramenés en moins d’un mois, contre 322 pour 22 appareils achetés officiellement quelques mois plus tard.... (soit environ 14,6 millions pièce) après des mois de négociation ! (*3). Les 22 hélicos supplémentaires étaient destinés à l’Irak, où à cette heure, on ne les a toujours pas vus sur place....(*4) pour ajouter au grotesque de la situation, l’opération hasardeuse avait été baptisée "Donovan Aerial Surveys". Un rappel amusé du nom du fondateur de la CIA : William "Wild Bill" Donovan (*5) ! 
 
Les machines, achetées seulement $1.6 million dollars chacune étaient deux Mil MI-8MTV1 construits en 1991 et immatriculés 95716 (ex-CCCP-25100) et 95747 (ex-CCCP-215131) et ont subi des modifications à Ulan Ude, situé en Sibérie, une société de réparations russe historique. Moteurs plus puissants pour fonctionner en altitude (TV3-117MTV), peinture extérieure mat marron très foncé et marron moyen, avec deux numéros US de peints, N393MA (ex-95716) et N353MA (ex-95747). On y a bien surajouté les moyens de communication US : SATCOM, la chaîne d’infos numérique Harris Crypto KY-58, un GPS et un IFF pour éviter les tirs amis (source Air Forces Monthly, June 2003). Ces engins peuvent évoluer aussi en Irak, pour lequel ils reçoivent des équipements supplémentaires (*6). Comme propriétaire, on trouvait une firme nommée R J HARROFF BUSINESS ASSOCIATES LLC située 7315 WISCONSIN AVE STE 800W à BETHESDA, dans le Maryland... un des prête-noms de la société ARINC, en réalité. La firme en possède d’autres : le N393RH, c/n 95716 est un Mi-8MTV-1, le N52173 c/n 95840 un Mi-8MTV également le N8065R c/n 108M06, un Mi-17, comme les deux suivants N8066L c/n 108M13 et N80652 c/n 108M10. Ceci pour les numéros vérifiés. Pour mémoire, Oboron Prom, la firme d’Ulan-Ude qui retape les Mil fait aussi dans le VIP avec son modèle Mip-171 VIP. Le 3 février 2008, la firme vendait au Pakistan deux MI-171 "destinés à la lutte antidrogue", le Pakistan en possédant 30 au total... il n’y a donc pas que les Antonov Ruslan qui rapportent à Vladimir...
 
Ils avaient décollé le 31 décembre 2001 de Sibérie, embarquées dans un de ces fameux Condor dont le rôle éminent dans le transport US a été évoqué ici même. Les 5 millions de dollars payés par l’Armée US l’avaient été au bar du "Cockpit Lounge" à El Paso. Aucun papier n’avait été signé ou presque : quand un journaliste retrouvera plus tard le responsable du deal, Jeffrey Stayton, responsable de l’Aviation Division de l’US Army Test and Evaluation Command, celui-ci l’expliquera par un sybillin "faire le mort", pour lui "dormir, en apnée..." assez éloquent. Pas vu, pas pris. En décembre 2007, les deux signataires, le responsable de l’armée et le directeur de Maverick seront accusés d’avoir tenté de frauder le gouvernement dans cette vente où ils s’étaient bien sucrés à deux, à vrai dire, au passage, Childree ayant reversé deux fois 61 000 dollars à Jeffrey Slayton. Ils seront condamnés tous les deux en 2007, Slayton écopant de cinq ans de prison et Childree de deux.
 
A quoi étaient destinés ces fameux hélicos ?? A transporter discrètement des milliers de dollars.... en petites coupures dans la vallée du Panshir pour arroser les chefs tribaux du coin pour obtenir leur assentiment et leur absence de réactions à l’arrivée de troupes US en 2001, et leur aide pour arrêter Ben Laden, au cas où ! (*7) . Nom de l’opération : "Jailbreaker". On comprend mieux, aujourd’hui, pourquoi ça ne peut marcher dans cette région du monde : le coup de l’hélico ça marche une fois, mais la fois suivante, si l’hélico n’a pas de billets verts, il se fait tout simplement tirer dessus ! Quant à savoir pourquoi de tels appareils, et non d’autres modèles... une information intéressante en brouille les pistes : le Pakistan et surtout l’ISI possèdent les mêmes, et s’en serait bien servi en 2007 au plus fort des combats pour ravitailler... les Talibans ! C’est en tout cas ce dont est persuadé Chris Nash, un des responsables des Marines en Afghanistan !
 
L’opération "Jailbreaker" (en fait il y en a eu 5 du même nom) était destinée officiellement à capturer Ben Laden à Tora Bora. Une opération racontée dans un livre, où l’on découvre que celui qui la dirige de loin s’appelle Cofer Black, le chef de l’antiterrorisme à la CIA. Dans son livre , Gary Bernsten raconte en effet comment il avait repéré et ciblé Ben Laden, et comment il l’a laissé partir sur ordre... venu d’en haut. Nous avions à l’époque déjà raconté les faits (*8) Or, dans cette histoire abracadabrantesque de la fuite de Tora Bora, le nom d’un homme émerge : Cofer Black, celui qui transmet l’ordre du pouvoir de ne pas capturer Ben Laden. Or l’individu, depuis a fait parler de lui. Ayant témoigné à la commission du 11 septembre, en affirmant avoir eu Ben Laden en ligne de mire en 1995 déjà (*9) devenu brièvement "US Ambassador for Counter-Terrorism" du département d’Etat de 2002 à 2004 (sous les ordres de C. Rice, donc), il prend en 2005 le poste de second de la société Blackwater, juste en dessous d’Erik Prince. L’homme qui connaît tous les secrets de la lutte anti-terroriste devient alors responsable d’une société de mercenaires à qui le gouvernement de Dick Cheney propose en 2006 de se charger de la traque d’Al Qaida et de son chef... il y a bien continuité dans l‘externalisation de la lutte anti-terroriste américaine. En 2007, il devient conseiller de Mitt Romney, le mormon candidat à la présidence. Son surnom l’avait précédé : "l’homme qui avait des mouches devant les yeux"... cela provenait d’une de ses sorties théâtrales dont il avait eu le secret en 2004 : selon lui les talibans, dont Ben Laden, pouvaient tous déjà être considérés comme "ayant des mouches sur leur yeux", autrement dit être déjà tous morts, grâce à sa traque ingénieuse en cours. Un peu prétentieux, le Cofer, un peu prétentieux... Jack Rice, ancien de la CIA n’a pas tout à fait la même vision des choses, et surtout de l’efficacité toute relative de Blackwater dans la traque de Ben Laden (*10). Pour ce qui est de l’efficacité propre de Cofer Black le jour du 11 septembre et les mois qui ont précédé... c’est encore plus clair. Il a essayé de se dédouaner de son incurie à plusieurs reprises. Sans jamais réussir à convaincre. L’homme qui n’avait pas su voir venir le 11 septembre incapable d’attraper Ben Laden ? Tout se tient, en fait ! Le lendemain de l’attentat, la seule famille autorisée à quitter le pays alors que tous les avions étaient interdits de vol était celle de... Ben Laden. Même pas interrogée par le FBI. Tout se tient. Merci le prince Bandar, familier de la famille Bush (*11). 
 
Parmi les hélicos obtenus par ce fameux "no bid contract", l’un d’entre eux était destiné au transport personnel d’Hamid Karzaï. Pas exactement le type d’hélicoptère rustique destiné au soldat : à l’intérieur, l’engin avait été entièrement refait cuir , moquetté de partout ("wall to wall carpeting") et décoré de larges écrans LCD. L’engin avait été muni d’un réfrigérateur... mais on avait oublié, à l’extérieur, d’y mettre les indispensables éjecteurs de leurres. Karzaï avait déjà pourtant essuyé plusieurs tentatives d’assassinat, mais personne n’avait songé à équiper son hélicoptère de protections anti-missiles ! Résultat, il ne l’a jamais utilisé tel quel. L’appareil avait dû être refait. L’équipe américaine de Hunstville, en Alabama, qui avait traité l’équipement intérieur l’avait oublié dans sa liste de modifications (*12)... et pourtant : son précédent appareil avait été victime le 8 septembre 2004 à Gardez d’une attaque à la roquette... en représailles, les américains avaient déployé dans la région une compagnie originaire de... Fort Bragg.
 
Trois des hélicos du "no bid contract" avaient été achetés... à une société d’ambulance tchèque ! Qui utilisait il est vrai ce genre d’appareil. Les engins expédiés en Afghanistan étaient trop lourds pour y voler, et peints d’une couleur vert fluo visible à des kilomètres à la ronde : ils furent donc ré-expédiés aux Etats-Unis (imaginons les surcoûts avec l’heure de vol d’Antonov 124 ou de C-17) pour y être transformés et repeints de façon plus discrète. C’est une société du Maryland, ARINC, qui se chargera des modifications.. .une société ne possédant au départ aucune connaissance particulière des Mil Mi-17 : lors d’un redémarrage de moteurs de l’un d’entre eux, ayant oublié de purger les pompes à carburant avant de décoller, et ayant laissé la surpuissance à fond, le pilote avait tout simplement broyé le rotor de queue, endommageant tout l’arrière de l’appareil (c’est la photo qui ouvre ce dossier !). Les transformations avaient été faites au nom du TSMO (Army’s Threat Systems Management Office) à l’intérieur même du camp de Fort Bliss. Pour entraîner les pilotes afghans, les gens de TSMO volaient au bord de la frontière mexicaine : un jour, l’un d’entre eux s’est retrouvé... au Mexique, suite à une erreur de pilotage manifeste. La firme retenue, ARINC, est tout simplement une société du groupe Carlyle : ceci explique cela, on sait qui en est à la tête.... des e-mails retrouvés par des journalistes avaient démontré qu’il n’y avait même pas eu de contrat, en prétextant "l’urgence" de la fourniture. Une urgence commencée en 2006, date à laquelle l’armée avait cherché de nouveaux hélicoptères russes pour l’armée afghane... (*13). Des hélicoptères munis de plaques de blindages, modifiés par un contractant privé travaillant pour la CIA... ARINC, en Colombie fournit le carburant pour les pistes d’atterrissage, aidé par Dyncorp qui se charge des abris et de la logistique. ARINC, Dyncorp, des Mil Mi-17ou des Mi-8... on y est là (*14).... le monde de la CIA est finalement... très petit. C’est à Fort Bragg et à Fort Bliss qu’avaient été testés les fameux M-Gator John Deere, vus partout depuis, en Irak comme à Ramstein. En juillet dernier encore, des documents découverts par un avocat Vénézuelien révélaient que DynCorp et ARINC étaient les deux firmes avec Lockheed-Martin ayant reçu des sommes considérables du département d’état pour soutenir Uribe : la piste de la CIA pour les hélicos de Bétancourt devient de plus en plus nette (*15). Fleur supplémentaire dans cette histoire : le premier hélicoptère russe débarqué en Afghanistan avait reçu une fausse immatriculation (*16) : le numéro 91101, une référence directe au 11 septembre ! L’humour de la CIA, sans doute...
 
Au total, nous révèle un article d’Aviation Week, du 31 août dernier, le Pentagone continue même encore aujourd’hui à faire appel à ses entreprises privées contractuelles : 525 encore, pour un total de contrats de 208 millions de dollars. En 2007, le Pentagone a dépensé 2,7 milliards de dollars en contrats dont les bénéficiaires ne sont pas identifiés.... dont 2,4 milliards allant vers le conflit irakien et le reste pour l’Afghanistan. La plupart des contrats non identifiés étant bien pour des opérations "discrètes", celles de la CIA en réalité (*17). A Fort Bliss, en mai 2007, on a eu au moins une petite idée de ce à quoi servait cet argent, lorsque le Maj. Gen. Virgil L. Packett II, commandant de l’ U.S. Army Aviation Warfighting Center inaugurait le 3rd Battalion, 210th Aviation Regiment .. équipé entièrement de Mi-17, mais aussi de Mi-24 Hind et même d’Antonovs Colt... (*18)... des biplans soviétiques ! Fort Bliss, sympathique camp qui avait accueilli en 1945 une si sympathique équipe... celle des ingénieurs nazis de Von Braun. Fort Bliss, ou on apprécie tant les déguisements depuis quelques années... Fort Bliss, l’aéroport préféré des Antonov 124...
 
Un contrat secret, donc, parmi tous les contrats cachés existants, que vient juste de découvrir Léon Panetta, nouveau directeur de la CIA, et qui provoque de sacrés remous : depuis le rapport Church, les Etats-Unis se sont engagés à ne plus délivrer de permis de tuer à la CIA sans contrôle du Congrès : or, visiblement, le programme Blackwater était bien un accord secret entre Porter, Prince et Cheney dans le but d’assassiner et non de simplement capturer. En résumé aussi, on demandait dans ce programme à celui qui connaissait le plus Ben Laden de le traquer à nouveau, contre espèces sonnantes et trébuchantes, alors que ses services l’avaient laissé filer de Tora Bora : on comprend beaucoup mieux pourquoi on n’a jamais cherché et encore moins trouvé Ben Laden depuis.... le but n’étant pas de le trouver, mais bien de s’en mettre plein les poches avec l’argent du contribuable US en faisant semblant de le chercher...
 
 
(1) "In most cases, the CIA’s role involved various forms of complicity, tolerance or studied ignorance about the trade, not any direct culpability in the actual trafficking ... the CIA did not handle heroin, but it did provide its drug-lord allies with transport, arms, and political protection. In sum, the CIA’s role in the Southeast Asian heroin trade involved indirect complicity rather than direct culpability."
 
(2) "As with many “black” programs, the contract had elements of craziness : Contracting officials paid the multimillion-dollar contract on a credit card at a local El Paso bar and then used the credit card rebate to redecorate their office ; the team traveled under the guise of being private contractors ; and the charter crew transporting the group abandoned the team in Russia in the middle of the night."
 
(3) "Maverick Aviation was paid$5 million for two freshly overhauled Mi-17s and spare parts, as well as travel and logistics for team of Army/CIA personnel, and got the helicopters out of Russia in under 30 days. In 2008, ARINC, a major U.S. defense contractor, was paid $322 million dollars to buy 22 Russian helicopters under a U.S. foreign military sales contract." 
 
(4) "Les 22 appareils russes avaient eux été achetés par la société ARINC, originaire du Maryland. Vendus normalement entre 6 et 8 millions de dollars chaque, ils avaient été payés 14,6 pièce par le Pentagone. Dix exemplaires de plus avaient été ajoutés à la commande, faisant parvenir celle-ci à près de 500 millions de dollars pour 32 appareils. A cette date, en avril dernier encore aucun n’a été livré aux Irakiens, mais la somme a bien été versée entièrement par le Pentagone... à ARINC... Alors que sur Internet, on pouvait trouver directement les mêmes, en 2008, "livrés par Antonov 124"... l’escroquerie est de taille, et le manque de réaction du Pentagone laisse augurer d’une magouille de haut rang."
 
(5) "The real question was : Did anyone not know it was a CIA trip ? The CIA team had traveled under the amusingly obvious cover name of Donovan Aerial Surveys (William "Wild Bill" Donovan is regarded as the father of the CIA). The Russians in Ulan Ude were wondering what a group of private Americans were doing in Siberia in the middle of winter buying helicopters".

 

(6) "CIA hips spotted in Iraq were equipped with various extra antennae (e.g. Bat-wing SATCOM) and countermeasures such as flare launchers and AN/ALQ-144 infrared jammers". 
 
(7) "The CIA needed Russian helicopters because of its clandestine operations in Afghanistan. On Sept. 24, 2001, a Russian-made helicopter loaded with $10 million in cash carried a small CIA team into Afghanistan’s Panjshir Valley. Code-named "Jawbreaker," the mission was to cement support among tribal leaders and pave the way for US military operations. It was the first entry of Americans into Afghanistan after the terrorist attacks of Sept. 11." 

(8) "Berntsen recounts very credibly how he and others pleaded with Gen. Tommy Franks and the Pentagon brass to put in blocking forces so that bin Laden and the remnants of al Qaeda’s leadership could not flee into Pakistan. But for reasons that remain unclear to Berntsen (and, indeed, to this reviewer), the Bush administration or Franks decided to depend instead on local Afghan warlords rather than put U.S. forces on the ground to block bin Laden’s escape. The CIA and Berntsen, who had many years of experience with these militiamen, warned that relying on them, with their many personal agendas and family and tribal ties, would mean letting al Qaeda’s leader cross easily into Pakistan. Ignoring their counsel was a huge blunder — one we continue to pay for as we are taunted by bin Laden, who remains alive and well, probably in the mountains of Pakistan, continuing to inspire jihadists worldwide and helping organize the increasing counterattacks on the fragile democratic government in Kabul."

 

(9 ) "When I served in the Sudan from 1993 to 1995 we were certainly well aware of bin Ladin. We watched him closely, his people and his facilities. Some believe that he was enough of a threat by the time he was leaving the Sudan that we should have picked him up. However, the US did not have a warrant. No other country would accept him before he left the country and then he fled to Afghanistan. As an.aside, I will note that speculation suggesting that bilateral political relations could have provided us bin Ladin from the Sudan are simply mistaken".

(10) "What we know now, if this is true, is that Blackwater was part of the highest level, the innermost circle strategizing and exercising strategy within the Bush administration," Schakowsky told The Nation. "Erik Prince operated at the highest and most secret level of the government. Clearly Prince was more trusted than the US Congress because Vice President Cheney made the decision not to brief Congress. This shows that there was absolutely no space whatsoever between the Bush administration and Blackwater."

(11) "Following a secret flight inside the US that is in violation of a national private airplane flight ban, members of the bin Laden family and Saudi royalty quietly depart the US. The flights are only publicly acknowledged after all the Saudis have left. [BOSTON GLOBE, 9/21/2001 ;NEW YORK TIMES, 9/30/2001] About 140 Saudis, including around 24 members of the bin Laden family, are passengers in these flights". 

 

(12) "Here’s the full list of extras included on the VIP helos

Main VIP cabin :

-Two each leather high-back exeuctive chairs (include seat belts)

-1 each leather sofa with seating for 4 people (include seat belts)

-2 each end tables

-1 each center table

-2 each 17 inch flat panel TV monitors

-1 each DVD player (connected to both monitors)

-1 each sound system (connected to DVD player & monitors)

-1 each small refrigerator

-set of shelves for storing glasses/plates, etc.

-carpeting throughout

-wood paneling throughout

-wood paneled door dividing the forward seating area

-1 each toilet, dry chemical

-Forward Seating Area (behind cockpit but in front of VIP area)

-5 each leather, high backed passenger seats (include seat belts)

-1 each fire extinguisher

-carpeting throughout."

 

(13) "One e-mail from ARINC written to Army officials over the summer of 2007 says the ARINC "proposal addresses the requirements you recently identified to us." The ARINC official, in the e-mail, also helpfully tells the Army about its acquisition by the Carlyle Group, which it promised would be "a tremendous boost for ARINC since it brings to us all the resources and clout of a huge conglomerate corporation...." In fact, ARINC, according to e-mails it sent, was well aware that other companies were getting price quotes from the Russians. "Other agencies are attempting to get verbal quotes (not formal written quotes) under the guise of a commercial buy, even though the intended purpose is not commercial," an ARINC official wrote to the Army. "Our team is the only recognized team that is being honored as a military related purchase and that will have reach back into the factories and design bureau for modification and engineering support."

 (14) "Il existe en Colombie des SMP pour tout, la plus polyvalente étant DynCorp, qui fournit jusqu’à des cuisiniers. Arinc construit des systèmes d’approvisionnement en carburant des pistes d’atterrissage. Le Groupe Rendon enseigne aux officiers de la police et de l’armée comment expliquer le plan Colombie. ACS Defense apporte un appui logistique et conseille le personnel de l’ambassade américaine impliqué dans le plan (...). Entre autres prestations, la Lockheed-Martin offre un soutien aux hélicoptères de combat et aux avions de transport de troupes. Northrop a installé et gère sept puissants radars coordonnés avec un puissant système aérien d’espionnage. Cette compagnie entraîne également des militaires et des paramilitaires pour des « opérations spéciales."


(15) "Deriving 96 percent of its $2 billion annual income from the U.S. government, DynCorp International will gain $164 million to pay for pilots, technicians and logistical support. DynCorp has achieved notoriety for aerial fumigations gone awry. Arinc Company, at a cost of $8 million, provides training, signal-collecting equipment and other espionage devices for the Colombian police. Controlle
d by the Carlyle private equity group ― a favorite of high Washington officials ― Arinc is, according to its web site, “a world leader in communications, engineering, and integration investment.” 

(16) "The first Russian helicopter in Afghanistan was painted with the fictitious tail
number 91101 — a reference to the 9/11 attacks." NY Post 2009.

(17) "Analysts say the transactions appear be classified or related to intelligence operations and the proper congressional overseers have received the names of the contractors and know the type of work they did".

(18) "The 3rd Bn., 210th Aviation Regt., owns Russian aviation assets like the M17 and MI 24 helicopters and AN2 Colt airplanes. The primary mission of the 3rd Bn., 210th Aviation Regt., Stewart said, is to conduct training in the M17s for foreign students. The training that will be conducted at Fort Bliss is an extension of what they do at Fort Rucker, where they train U.S. Army and allied forces in U.S. Army helicopters."

PS : pour les hélicos, les américains auraient pu faire pire et tomber sur des Ukrainiens : certains d’entre eux ont essayé de voler des hélicoptères MI-8 ayant servi à Tchernonbyl : parqués sans trop de surveillance, il atteignent encoe 30 fois la dose normale d’irradiation des engins terrestres. Selon la presse, ce n’était pas pour en faire un objet volant à nouveau, mais pour le transformer en bar.

 

 

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