L’histoire de "
Tora Bora Jack", de son vrai nom Jonathan Keith Idema, est là pour servir en exemple édifiant.. le jour où on l’a arrêté, dans sa maison del Kaboul, cet ancien mercenaire devenu bistrotier au Mustafa Hôtel, les militaires américains dépêchés ont eu un choc : au mur de son salon trônait en bonne place deux horloges : l’une donnant l’heure locale, l’autre celle de .... Fort Bragg ! (*1). En avait-il fait partie un jour, c’est ce qu’il clamait, en tout cas. Son cas est exemplaire : en janvier 2002, il avait tenté de vendre aux médias un reportage de sept heures d’enregistrement sur les camps d’entraînement de Ben Laden en Afghanistan au magazine "60 minutes" (*2). Des journalistes, dont le célèbre Dan Rather, doutant de l’authenticité des documents, les feront examiner par des spécialistes qui auront des avis assez différents : pour certains ils étaient authentiques, pour d’autres pas du tout. Dan Rather lui-même se
fera piéger en 2002, en croyant finalement à leur authenticité. Certaines chaînes les achetèrent, pour dit-on environ 150 000 dollars, montant minimum figurant sur un fax envoyé par l’avocat du détenteur des vidéos :
"Tora Bora Jack" est devenu riche à ce moment là, et une figure respectée au sein de la ville. Il l’était déjà dans les médias américains, ayant hanté les studios de télévision après le 11 septembre comme "conseiller spécialisé", comme le montre les captures d’écrans ajoutées ici en fin de dossier.
Idema a toujours été flou sur ses sources, à
propos de ces vidéos, indiquant qu’il les a avait trouvées à Mir Bacha Kot, un centre d’entraînement abandonné de Ben Laden (devenu
terrain scolaire depuis, ou
dispensaire, une fois déminé !) ou les ayant reçus de talibans : or le centre de Mir Bacha Kot avait été passé au peigne fin par l’armée US bien avant son arrivée. Les documents fournis participent donc très certainement à une opération d’intox de la CIA, qui a apporté son soutien pour qu’ils paraissent davantage authentiques, très certainement en puisant dans ses propres réserves cinématographiques, celles du temps où elle entraînait elle-même les troupes de Ben Laden... De vieux documents mêlés à des mises en scène assez grossières, où certains "talibans" font dans le Yamasaki parfois, façon Besson, et se promènent avec des masques de plongée comme lunettes contre les tempêtes de sable. L’important étant de bien cacher les visages, on ne sait jamais. Sur certains documents observés par Dan Rathers, les démonstrations montraient ces fameux "talibans" parler entre eux en anglais ! Selon le commentateur, un peu benêt sur ce coup-là, cela prouvait seulement
"qu’ils voulaient séduire l’Ouest" !!! Le mercenaire présomptueux est en fait l’ instrument de déstabilisation de la presse, tout simplement. La presse souhaite avoir des talibans à l’entraînement, à défaut de les prendre à l’œuvre même ? On lui propose servi sur un plateau. Avec de sérieuses incohérences que relève un général américain : le maniement des armes est celui que l’on montrait en 1970 mais qui ne se fait plus depuis longtemps, les personnes montrées sont mal encadrées et parlent américain entre elles, etc. Ça sent le fake à plein nez. Idema, lui, va voir dans ce soutien médiatique un blanc seing à sa démesure fondamentale : à partir de là, il va, comme on le dit "péter les plombs" et avoir un comportement de plus en plus incontrôlable. En quelques mois, la marionnette Idema va échapper au contrôle de la CIA, obligeant même le pouvoir afghan à l’arrêter, au final. Celui qui avait aidé le pouvoir commençait à lui nuire : il fallait lu trouver une porte de sortie, la moins compromettante possible. Une arrestation, et un enfermement dans une prison bien spéciale d’où il pouvait téléphoner comme bon lui semble ou faire des interviews de plusieurs heures... au pays enchanté d’Idema, tout était faisable semble-t-il.
En quatre mois peine seulement de présence afghane, il va en effet ruiner lui-même tous ses efforts pour devenir célèbre. Non sans avoir auparavant hanté tous les studios de télévision comme "ancien béret vert" ou comme "conseiller militaire". Il avait été invité en effet partout au lendemain du 11 septembre pour délirer en racontant en fait les thèses officielles attendues :
"oui, il y a bien un lien entre Saddam Hussein et Al-Quaida", "oui, Ben Laden s’est fourni lui aussi en armes de destruction massives quand il était au Soudan"....(*3) Tout est bon alors pour charger la barque du terrorisme et de Saddam Hussein... exactement ce que souhaite entendre le pouvoir ! C’est exactement la même chose que le cas de Philip Sessarego, avec lequel il présente bien des similitudes. On se doute bien qu’il est complètement givré, mais on le laisse occuper les écrans, car sinon on a peu de personnes pour venir tenir des propos aussi grotesques avec un tell aplomb. Idema est le jouet d’une idéologie. Incapable de s’apercevoir lui-même qu’il est manipulé : de 2002 à 2004, il va fanfaronner partout sur tous les plateaux télé, puisque qu’il a le champ libre. Quand les télévisions n’ont rien à se mettre sous la dent, elles font venir Idema sous les projecteurs et le font passer pour un "spécialiste" : en fait le spécialiste du discours officiel de W. Bush, à propos de Ben Laden "qu’il traque" ou de l’Afghanistan, "où Ben Laden se cache bien à Tora Bora". Un Ben Laden que d’aucuns disent avoir été aidé pour s’échapper de Tora Bora : "la pêche est meilleure quand l’eau est trouble", dit pour résumer un chef de guerre afghan interviewé, qui a été empêché de capturer ce même Ben Laden... alors que le COS français l’avait "ciblé" semble-t-il, plusieurs témoignages recoupent l’idée. Mais les américains ont bel et bien décidé de le laisser filer... "Eaux troubles", l’expression ne décrit pas le marigot dans lequel baigne cette histoire depuis le début.
La meilleure du genre des prestations télévisuelles délirantes de Jack Idema, ce sera le coup des talibans qui empoisonnent la nourriture des afghans, déversée par l’aviation américaine. Il tiendra des semaines sur les plateaux télés avec cette idée sans fondement aucun. Jusqu’au jour où Colin Powell en personne demandera une enquête officielle sur ses racontars. Une enquête où l’on découvrira que les talibans n’y étaient pour rien et que américains avaient encore une fois fait dans la dentelle dans leur "aide" aux démunis. Désireux de venir en aide l’hiver aux afghans affamés, ils leur déversaient en effet des tonnes de rations de l’armée, normalement jetées sans autre formalités, à très basse altitude normalement. La paranoïa des lance-missiles ayant fait son chemin, les colis étaient toujours jetés, mais de plus de 2000 m de hauteur parfois, les pilotes de C-17 ayant une confiance toute relative dans leurs lance-leurres. Les colis largués arrivaient au sol, explosaient et mélangeaient nourriture et... produit desséchant, mis à l’intérieur des colis, comme on peut le faire aujourd’hui pour des meubles d’origine chinoise (et dont on
a vu les ravages chez les gens)... Sur les boîtes, des étiquettes en anglais, espagnol ou chinois.... indiquaient de ne pas ingurgiter le contenu des sachets desséchants. Aucune en pachtoune, évidemment. Résultat, les afghans arrosaient de ce qu’ils croyaient être du sel les plats largués, quand ceux-ci, explosés ou broyés à l’impact, n’avaient déjà pas tout mélangé eux-mêmes... Les afghans en tombaient malade, obligatoirement, surtout les enfants. Non pas d’une action talibane d’empoisonnement mais bien de l’incurie caractérisée des largages américains. Décision fut donc prise de retirer les sachets desséchants, et les envois se firent à nouveau à basse altitude avec davantage de précaution. Idema avait raconté de parfaits bobards, mais personne n’est venu expliquer après lui aux américains, à la télévision, que les méchants talibans n’étaient pas des empoisonneurs de population... ça, il l’avait fait pendant des semaines, et c’était bien ce que souhaitait le pouvoir en place ! Mentez, mentez, il en restera bien quelque chose...
En 2004, attiré par les scoops annoncés par Idema, notamment l’arrestation imminente par lui d’un caïd d’Al Qaida, CBS envisage alors de se rendre sur place, quand elle apprend que "Tora Bora Jack"
vient d’être arrêté et condamné sur le champ à 10 années de prison par la police afghane pour séquestration et tortures. Dans la cave de son établissement, on vient de retrouver huit personnes vivantes, scotchées de la tête aux pieds et une chambre de torture à côté de laquelle Abou Ghraib passe pour un havre paradisiaque. Parmi les huit détenus, pas un seul membre d’Al-Quaida, mais des personnes capturées contre rançon par Idema, ses deux "assistants", un ancien militaire et un cameramen, formant avec quatre interprètes afghans un groupe d’allumés appelé "Task Force Sabre 7". Le gag, dans l’histoire, c’est que pour vérifier et authentifier les bandes du soi-diant entraînement de’Al-Quaida fournies par Idema, CBS avait fait appel... à la CIA. Les siennes, à l’origine, sans doute, qu’elle ne pouvait que difficilement ne pas affirmer être "authentiques " !!! Quant à savoir comment Idema avait pu pendant des années se faire
passer pour un militaire, alors qu’il n’avait fait qu’un ancien séjour dans les forces spéciales, qu’il avait quitté depuis 1986 (il avait été versé dans la réserve en 1981 avec d
e très mauvais rapports de ses supérieurs le concernant !) , se promener dans les ambassades et visiter un camp d’entraînement de la police en Lithuanie, mystère. Le pays est devenu un tel far-west, abandonné à tellement de contractants privés tous déguisés en militaires, qu’il est devenu impossible de savoir s’il s’agit de vrais ou pas (*4). Idema était un autre
Philip Sessarego/Tom Carew, tout simplement. Et il n’est pas le seul comme nous le verrons un peu plus loin...
En fait l’armée et la CIA manquaient sérieusement d’archives le concernant. En 1992, de retour du Kosovo et de Lituanie, il avait pourtant déjà défrayé la chronique en clamant lors d’un conférence publique qu’il possédait la preuve de l’existence de bombes atomiques miniaturisées, celles qu’il aurait justement vues en Lituanie lors d’un de ses séjours de mercenaire (déjà). Evidemment, le discours étonnant à peine terminé, deux hommes étaient venus le voir en douce : un du FBI et un de la CIA en lui tenant un discours simple :
"ok, bel exposé, c’est très possible, mais il nous faut maintenant les sources". Idema s’étant refusé à les donner, avait alors été envoyé directement en prison pour fraude et trahison.... pendant trois années ! On ne rigole pas avec la fausse dissémination nucléaire, visiblement, à la CIA ou au FBI. Et pourtant : Idema avait pourtant réussi à harponner une chaîne de télévision sur le sujet, qui en avait fait plus tard une émission (*5). Intitulé
"Le pire cauchemar", il évoquait ses fameuses "bombes-valises" pakistanaises jamais vues, dans l’émission 60 minutes, diffusée le
15 octobre 2000, qui n’avait rien vérifié des dires d’Idema. Quelques années auparavant, il avait déjà fait dans le mensonge, avec une escroquerie sur de la vente de matériel militaire cette fois, sans que personne n’aille ressortir le premier... à peine sorti de prison, il avait foncé vers l’Afghanistan, pour y rejoindre le camp paraît-il de l’Alliance du Nord, où personne ne se souviendra de lui, en se faisant passer pour membre d’une ONG, et en se retrouvant ainsi à Kaboul.... via l’Inde, en train de créer un autre personnage comme durant
son enfance... (*6). Un
grotesque personnage.
En épilogue de se parcours désastreux, en avril 2007, sur on ne sait quelle pression, le président Hamid Karzai commue sa peine et le libère au bout de trois ans après d’emprisonnement. Pour quelles raisons, nul à ce ce jour ne le sait... à part ces liens évidents avec l’ancien ministre afghan
Yunus Qanooni, (et rival de Karzaï) qui était un de ses proches semble-t-il. Le gouvernement afghan lui ayant subtilisé ses armes et ses ordinateurs lors de son arrestation, il se verra offrir 500 000 dollars en compensation (certains disent que cela a été réduit à 13 000 dollars seulement)... En quoi consistait cet équipement... c’est une bonne question, car cela ressemble assez à l’argent nécessaire à un studio de production informatisé qu’autre chose. Les jeunes afghans restés sept ans à Guantanamo sortant sans le sou.... ce qui peut paraître plus qu’inacceptable, en comparaison, pour sûr. Les bandes vidéos lui appartenant lui furent rendues, mais avec des portions effacées. Son avocat le fera logiquement et facilement remarquer (*7). Qu’avait-on cherché à masquer ce faisant ? Son implication réelle avec l’armée, qu’il embarrassait ? A qui il servait pourtant r
égulièrement de figurant ? Ce
cow-boy mercenaire ? Un ces nombreux
cow-boys d’opérette qui sévissent toujours là-bas ? Pourquoi un tel cadeau de sortie ? Quelle tâche exacte lui avait-on confiée là-bas ? En quoi consistait son suréquipement informatique ? La carrière et le comportement de Tora Bora Jack ne cessent de questionner, tant toute sa trajectoire est confuse.
Visiblement,
Idema connaissait du monde dans le pays... que venait-il faire par exemple en compagnie du vice-présiden
t Khalili à Bamian ? Pour qui travaillait-il exactement,
cet allumé notoire ? La réponse on s’en doute un peu : Idema, incontrôlable, a bien dû être manipulé, tout simplement, par des gens qui en avaient besoin pour fabriquer les images qu’ils n’avaient pas, où qu’ils ne pouvaient eux-mêmes fournir aux télévisions sans passer pour des manipulateurs. On songe obligatoirement... à la CIA, et à ses fameux "NOCs" (voir épisode précédent). L’homme est effectivement un affabulateur de première, se faisant passer pour un membre des troupes américaines en "mission spéciale". Dans le civil, aux USA, une fois démobilisé, il tenait en réalité une boutique de Paint-Ball et de surplus militaires, chez qui venait parfois Robin Moore, l’auteur de "Green Berets" et de "
La traque de Ben Laden"….. A son contact, il avait appris beaucoup de choses et surtout se les avait appropriées, comme cet autre affabulateur Philip Sessarego : les deux cas sont assez similaires en défintitive. Ayant déclaré qu’il venait de découvrir tout un réseau de taxis américains prêts à poser des bombes partout, le voilà parti en Afghanistan remonter la filière, paraît-il. En réalité, ayant passé trois ans en prison pour avoir tenté de tromper le FBI il était depuis longtemps interdit de séjour dans les troupes américaines, il ne pouvait donc qu’embrasser la carrière de mercenaire et graviter autour des soldats véritables, un lot commun en Afghanistan étant donné le nombre de mercenaires sur place. Comme en prime ils ont tendance à s’habiller pareil, la confusion devient... totale.
Les liens de Jack avec l’auteur
Robin Moore (décédé
en 2008) étaient devenus étroits, au point que pour son éditeur le livre
"La traque de Ben Laden" avait été écrit aux deux tiers sinon davantage par Idema seul : Moore, auteur âgé, était alors atteint de la maladie de Parkinson, n’écrivait plus lui-même et dictait ses aventures. Evidemment, au final, dans le livre un véritable héros émerge, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à... Jack Idema ! Il en avait profité pour s’enrichir le portrait, et fabuler, la chose qu’il sait visiblement le mieux faire. Le livre avait fait un carton, plus de 150 000 exemplaires dès sa sortie, et longtemps quatrième meilleure vente au New-York Times. Sur la couverture, au milieu,
il y avait... Jack Idema.
Et surprise encore, alors qu’on le croyait sorti de prison et rangé des coups tordus, on le retrouve par hasard ses derniers temps sur Internet, et cette fois, ça commence par un une vidéo proposée par… Agoravox TV, le 25 septembre dernier, une vidéo reprise de Daily Motion. Intitulée "La CIA torture un civil afghan : info ou intox ?", elle propose une scène dite de torture qui serait celle d’un "taliban interrogé par la CIA". C’est le Scoop assuré, parlez-donc : la vidéo a déjà été mise en ligne pourtant en septembre 2008 sur le Net, et vient juste à nouveau de figurer dans un long document fourni paraît-il par Al-Quaida a ses filières habituelles de diffusion américaines.. En fait de scène "d’info", on est bien en face d’un scène d’intox… car très vite on découvre l’évidente supercherie : jamais la CIA n’a interrogé de la sorte, il existe des directives strictes chez elle de conduites d’interrogatoires, surtout depuis le rapport Church. Mais pour cela, en dehors des détails qui "clochent", dont principalement une scène de waterboarding sans planche et sans serviette mouillée, il faut chercher un peu plus loin. Mais ce n’est pas pour autant cet épisode qui va nous monter la tromperie manifeste. Sur Daily Motion, la vidéo proposée s’intitule exactement "La CIA torture un civil Afghan en live ! - 2", ce qui augure donc d’un épisode qui précède : bingo, il y en a bien un à visionner, où l’on a droit cette fois à une scène d’étranglement au lacet de rétention en nylon, du modèle utilisé par les sauveteurs de Bétancourt pour remplacer les chaînes… avec au premier plan notre homme, les cheveux toujours teints pour paraître plus jeune... on y distingue alors un individu proprement et simplement sadique, au comportement contraire à toutes les directives reçues par les militaires en ce qui concerne les interrogatoires de prisonniers, fortement encadrées depuis la commission Church de 1976. (Enfin, c’est ce qu’on pensait jusqu’ici, avant qu’on ne découvre l’horreur des tortures à Abou Ghraib, commises... par des mercenaires pour la plupart !).
Or, que voit-on dans cette seconde vidéo, en plus des scènes de torture, sinon un studio de montage rudimentaire, composé de deux machines PC chargées de traiter les vidéos et le son… tout le monde a alors en tête le deal passé avec les télévisions américaines : et le fort soupçon de traficotage d’images qui va avec. Les images des fameux "entraînements" avaient été soupçonnées d’être des montages d’archives… et rien d’autre. Le studio de montage de Ben Laden aurait-il été conçu dans l’arrière cour de la maison d’Idema ? C’est bien possible, les vues récentes du studio As-Sahab étant dans de cas celles d’une maison.. américaine ou européenne, avec un Idema libéré de sa prison afghane. Selon beaucoup, cependant, les studios d’As-Sahab seraient en fait situés à ... Quetta, au Pakistan, le fief de Ben Laden depuis sa fuite protégée de Tora Bora.
Une fuite racontée de façon bien particulière à "60 Minutes" par un prétendu colonel des Delta Forces, surnommé "Dalton Fury", venu expliquer en long et en large que Ben Laden avait été quasiment attrapé.... mais que les troupes "amies" de l’Alliance du Nord, à qui on avait versé des millions de dollars, indique le reportage, qui étaient aussi à sa recherche avaient empêché sa capture... en faisant défection un soir. Un joli mensonge de plus, avec d’autres "preuves" comme quoi un Ben Laden "blessé" à l’épaule par des bombardements avait réussi à s’enfuir. L’opération se serait appelée "operation Jackal" (en fait c’est une des cinq opérations "Jailbreaker" !). Une très étrange séquence d’excavation de corps "dans un cimetière dAl-Quaida" avec comme commentaire "nous avons prélevé les doigts pour la recherche de l’ADN" tenterait à appuyer l’idée comme quoi tout avait été tenté pour vérifier qu’il n’était pas mort. Une insistance que l’on trouve bien forcée, avec le recul. Pourquoi montrer le 5 octobre 2008 seulement des images des ces "recherches" ? Dans le reportage, elles sont suivies juste après de la vidéo du Ben Laden à la barbe noire, cette vidéo que beaucoup estiment entièrement trafiquée à partir de la précédente. Un ancien des forces spéciales portant la barbe longue, six ans après encore (c’est là où c’est grotesque !) pour faire plus vrai ("nous étions déguisés en talibans") venu raconter une énième fable pour faire croire à un Ben Laden encore vivant ? Non, Tora Bora Jack ment, certainement t évidemment, mais il ne semble pas être le seul dans cette histoire !
Avant son arrestation, en tout cas, un phénomène hyper-intéressant s’était produit : les chaînes de télévision qui avaient acheté ses vidéos avaient eu un doute sur leur contenu. Et avaient pour vérifier… demandé l’aide de la CIA ! Qui s’était empressé de le faire, sans porter de verdict franc à vrai dire. Et de fabriquer on s’en doute les doubles nécessaires pour des investigations plus poussées. La CIA détient donc toujours aujourd’hui les images que vous voyons aujourd’hui sur ces deux épisodes, celle des tortures réelles ou simulées d’un fêlé notoire qui se fait passer pour un agent de la CIA. Ce qui laisse également la possibilité à cette même CIA de les réintroduire dans le circuit médiatisé de la grande peur entretenue quand bon lui semble...
Jusqu’ici, ce n’est pas le premier à faire ce genre de choses, via une société de production propre, dont les droits sont détenus par.. sa femme, me direz-vous. Certes, mais ce qui intrigue le plus, en fait, c’est le circuit par lequel ses délires de psychopathe notoire passent. Les voilà aujourd’hui sponsorisées par As-Sahab, soi-disant le studio de réalisation d’Al-Quaida, où un autre gugusse, le célèbre Adam Gadhan avait posé avec un mug ayant comme logo celui d’Al-Sahab, justement. Le tout filmé dans une maison aux confort évident, avec prises de courant aux normes européennes, aux lavabos en inox de supermarché et à la poubelle Ikea en plastique : comment croire un seul instant que ces vidéos puissent avoir été fabriquées au fond du bunker de Ben Laden ? Comme ne tient pas plus debout la version avancée de "cassettes " de la CIA trouvées par enchantement et tombées entre des mains talibanes... en fait, les télévisions, à l’époque mordaient à n’importe quel hameçon, à Kaboul ! C’est pourquoi Idema aura ce rôle grotesque, celui du porte parole télévisé d’une équipe qui a déguisé une guerre en épisode des sept mercenaires : demain, je vous propose d’en étudier d’autres ravages, toujours signés "Tora Bora Jack".
(1) "There was an office with two clocks, one showing the time in Kabul and the other the time in Fort Bragg, North Carolina, where the US special forces have their headquarters. A piece of paper pinned to the wall was headed “Missions to Complete”. Number two was “Karzai”. Number four was “Pick up Laundry”.
(2) "In January 2002, As U.S. Forces in Afghanistan were hunting down Al Qaeda suspects, theCBS news show 60 Minutes II got its hands on some sensational footage : seven hours’ worth of videotape showing Al Qaeda terrorists training in an Afghan camp."
(3) "He told MSNBC that the link between Iraq and al Qaeda was "common knowledge" on the ground in Afghanistan, and claimed in an interview with WNYC radio’s Leonard Lopate that "Iraq has been involved in supporting al Qaeda and other terrorist organizations with money, with equipment, with technology, with weapons of mass destruction. He told other wide-eyed journalists that there was ample evidence linking "Iraq, Iran, and Saudi Arabia to al Qaeda and to the attacks on September 11," and professed to have firsthand knowledge of nuclear weapons being smuggled from Russia to all three members of the "axis of evil" – Iraq, Iran, and North Korea. Few in the media questioned Idema’s claims, much to the alarm of some who knew him. "
(4) "Of all the networks, CBS had the longest-standing relationship with Idema. It had used him as a source or consultant on two projects before his arrival in Afghanistan. The first was the 1995 nuclear-smuggling story, called "The Worst Nightmare," which was produced by Scurka and aired on 60 Minutes."
(5) "This is where the longer answer comes in. The war on terror has been a “Wild West” insofar as a loose—and growing—cohort of freelance military subcontractors is concerned. To this day, many veterans are in Afghanistan in the employ of private companies, as volunteer U.S. forces have been depleted or reassigned to Iraq. Even for uniformed soldiers, it can be difficult to tell who is and is not working for the government."
(6)" In civilian life Idema ran a paint-ball/military surplus store and created the “US Counter-Terrorist Group,” which gave traveling exhibitions. He became friends with Robin Moore, the author of “The Green Berets.” During this time Idema created his “Jack” persona, a no-bullshit, terror-fighting super patriot who can’t even see red tape, perhaps because he always wears shade".
(7) "When the men were arrested in early July, the tapes were confiscated by the FBI. Caraballo’s lawyer, Michael Skibbie, claims that he was only allowed to access a portion of the tapes weeks after he requested access. Several of the tapes were used ; however, Skibbie said several important tapes were damaged, missing or partly erased after the FBI took custody of them. Some of the footage Skibbie obtained was shown in court. The court tapes showed Idema being greeted at an airport by high level Afghan officials, Idema being thanked by Yunus Qanuni, Qanooni’s troops working with Idema, captured suspects confessing during interrogation, and ISAF forces helping Idema".