Deauville USA

par Alain Roumestand
mardi 5 septembre 2023

Le 49ème Festival du film américain de Deauville est ouvert.

 

La grève des scénaristes américains, soutenue par les actrices et acteurs,rejaillit sur le festival. La Mostra de Venise a connu le même sort.

 

Natalie Portman, Peter Dinklage, Jude Law, Joseph Gordon Lewitt ne viendront pas recevoir les hommages prévus, rendus malgré leur absence.

 

Mais les réalisateurs sont là : Rebecca Miller qui arbore le badge de soutien aux grévistes, Todd Haynes, Sophie Barthes, Céline Song, soit 24 metteurs en scène dont 12 en compétition. Guillaume Canet président du jury du festival a rendu un vibrant hommage à l'emblématique Jerry Schatzberg.

 

Bruno Barde directeur du festival affirme soutenir le ralliement des acteurs à la grève des scénaristes, bien que le festival en subisse les conséquences.Malgré ces désistements la programmation est maintenue. « C'est dans ce contexte de résistance que nous avons écrit l'histoire de cette édition où le cinéma indépendant prépare l'avenir dans une industrie en pleine mutation. »

 

La critique des plateformes Netflix, Amazon... bat son plein, face aux mouvements des scénaristes qui veulent une meilleure rémunération en prenant en compte la carrière des films sur ces plateformes.Ils exigent également un encadrement strict de l'usage de l'Intelligence Artificielle qui pose problème aux créateurs et risque d'entrainer une hausse du chômage dans les métiers du cinéma.

 

L' « Alliance of Motion Picture and Television Producers » AMPTP qui représente plusieurs centaines de sociétés de production refuse toute négociation, alors que les petites sociétés de production ont accédé aux demandes du syndicat « Screen Actors Guild-American Federation of Television and Radio Artists ».

 

La SAGAFTRA à la base du mouvement social des acteurs interdit toute campagne de promotion des films, y compris dans les festivals.Le report de la sortie des films est maintenant acté. La programmation sur les écrans de la grosse production« Dune » est par exemple retardé. De nombreuses séries qui alimentent les écrans français peuvent ainsi être impactées. Même si certains tournages peuvent continuer à condition de la signature d'un accord dérogatoire demandé, l' « Interim agreement ».

 

Le nouveau cinéma américain est cependant bel et bien vu à Deauville. Sur les 14 films en compétition générale, 9 sont des premiers films, 8 sont des films de réalisatrices, Et on pourrait faire la liste des femmes productrices, scénaristes, compositrices dont le nom figure aux génériques des films.

 

Avec des thèmes récurrents qui appartiennent bien à ce cinéma, à la vision des nouveaus cinéastes américains : les différences entre les êtres, aussi bien adultes qu'adolescents,une histoire actuelle, violente, anxieuse, nostalgique, rebelle.

 

Tout en cultivant les glorieux souvenirs avec la présence de Kyle Eastwood musicien émérite et francophile, venu présenter un documentaire, « Eastwood symphonic »,hommage aux films de son père Clint, présent à plusieurs reprises sur les planches de Deauville, critiqué pour son conservatisme politique à l'époque.

kyle Eastwood devant la cabine de son père

 

Décidément le festival de Deauville s'inscrit dans un contexte très social et politique, en se frottant aux réalités américaines du momen

 

P.S. Deauville politique avec le vendredi de l'ouverture du Festival la présence du président Nicolas Sarkozy venu dédicacer son dernier livre dans une librairie de la ville qu'il a rejoint à pieds avec applaudissements nourris, selfies, poignées de mains et paroles amicales.

 


Lire l'article complet, et les commentaires