Débat PS sur LCI - « Emmanuel Macron, c’est aussi notre créature »
par gruni
jeudi 8 mars 2018
C'est à LCI qu'est revenue l'organisation du débat entre les quatre prétendants à la direction du PS. Autant dire tout de suite que son concurrent BFM qui était aussi sur les rangs, n'a certainement pas pleuré à chaudes larmes pour si peu. Sans être méchant le moins du monde, il est parfaitement compréhensible que la compétition pour devenir premier secrétaire du parti socialiste soit le genre d'événement qui ne passionne pas les foules. Le débat ne concernait que les adhérents survivants qui voteront les 15 et 29 mars. L'audience devait être assez limitée ce mercredi 7 mars à 21 heures pour ce débat dirigé par les journalistes Arlette Chabot pour LCI, Guillaume Roquette pour Le Figaro et Benjamen Sportouch pour RTL. Les quatre candidats rescapés du naufrage socialiste, Luc Carvounas, Stéphane Le Foll, Olivier Faure et Emmanuel Maurel, étaient interrogés sur 4 thèmes, l'exercice du pouvoir - le modèle de développement - l'Europe et la mondialisation.
L'un d'eux, devra conduire le parti socialiste vers d'autres victoires, comme disait Ségolène Royal un soir de défaite en 2007 sur le balcon de Solférino. Séquence nostalgie en image...
Combien de personnalités socialistes ont quitté le navire qui prenait l'eau pour aller vers d'autres ambitions politiques ou professionnelles, comme les Hamon, Aurélie Filippetti ou Arnaud Montebourg, tous d'anciens ministres comme Valls qui a rejoint La République en Marche avec bien d'autres naufragés à la recherche d'une terre d'accueil plus fertile. Quant à François Hollande, désormais président de "La Fance s'engage", une fondation en faveur de l'innovation sociale, il attend de devenir aussi populaire que Jacques Chirac. Mais après le fiasco de 2017, vous trouverez bien peu d'électeurs socialistes pour lui dire "Merci pour ce moment".
Qu'il semble déjà loin le temps où le PS détenait quasiment tous les pouvoirs. Après cinq ans de flou et de mou et des erreurs à la pelle comme la déchéance de nationalité, la loi travail et le serpent de mer sans dent de la courbe du chômage, sans oublier les frondeurs qui ont précipité le suicide collectif. Une question se pose, le PS a-t-il encore un avenir ? Aujourd'hui, ils sont quatre à se battre pour les restes d'un parti à bout de souffle, pour ne pas dire en décomposition. Il paraît qu'un grand parti ne peut pas mourir, mais tomber dans l'indifférence est encore pire.
Certes, tous les sujets n'ont pas été abordés hier soir, c'était d'abord de l'entre-soi, alors, pour ceux qui dormaient devant leur télé et pour ceux qui avaient autre chose à faire, qu'en retenir et à qui revient la réplique choc qui pourrait toucher le coeur des derniers militants. d'Emmanuel Maurel...
"Il s'attaque à la fois à nos services publics et à notre modèle social (…) ceux qui pensaient qu'Emmanuel Macron était et de droite et de gauche, ils ont la réponse : il est et de droite et de droite. On augmente la CSG pour les retraités et on supprime l'ISF (…) On attaque ce qui est la singularité de la France, c’est-à-dire l'égalité" "Je pense qu'il n'a jamais été de gauche ou alors peut être quand il était lycéen et qu'il faisait du théâtre. Mais je pense que ça fait longtemps qu'il n'est plus de gauche".
"Entre nous, on aurait peut-être dû s'en douter plutôt que de lui donner systématiquement des responsabilités de plus en plus importantes. La vérité, c'est qu'Emmanuel Macron, c'est aussi notre créature", a-t-il attaqué, avant de conclure : "Nous lui avons fait la courte échelle et aujourd'hui, on s'en mord les doigts".
Dans la vie comme en politique la roue tourne, mais pas forcément dans le bon sens. Elire un premier secrétaire c'est bien, avoir un vrai projet serait mieux. Il en pense quoi, lui !...