Découvrez 6 bonnes raisons pour ne plus fêter Noël

par Virginie Yvrard
vendredi 3 décembre 2021

 

Découvrez 6 bonnes raisons pour ne plus fêter Noël

« Tu fais quoi à Noël ? », question faussement anodine qui suscite un panel de réactions. Du sourire radieux à la moue légèrement crispée en passant par le plus rare « Noël ?... pas pour moi ! », les réponses sont plus ou moins assumées. Et pourtant, certaines personnes ont décidé de ne plus laisser le Père Noël descendre par leur cheminée. D’autres, en revanche, invitent la créativité et bouleversent les codes du 25 décembre en fêtant cette journée autrement. Alors, pourquoi tant de rébellion ? Voici 6 bonnes raisons pour ne plus fêter Noël.

 

L’art de la mésentente familiale

Pour certains d’entre nous, l’idée de traverser la soirée du réveillon ainsi que le jour de Noël en compagnie de la famille entièrement réunie, s’apparente à une corvée. Les filles et les belles-filles s’entendent demander « Alors, ce bébé, c’est pour quand ? », les célibataires « Toujours pas de mari ? », quant aux couples avec enfants « Ça y est ? Il fait ses nuits ? ». Eh bien non ! La belle-fille ne souhaite pas repeupler la Terre, la nièce compte devenir une vieille fille et nous n’avons plus dormi une nuit complète depuis… combien de temps déjà ?

Pour les résistants du jour de Noël, les fêtes de fin d’année sont surtout l’occasion de se rendre compte des dysfonctionnements, des mystères et des conflits qui entourent les membres de leur famille. Devenus adultes, ils prêtent volontiers un aspect hypocrite à cette fête. Marion témoigne :

« Quelle hypocrisie quand on y pense ! Je n’avais plus envie [...] de voir les femmes s’affairer en cuisine pendant que les hommes se tapaient sur l’épaule à table. ».

Sans parler des familles séparées, recomposées et homoparentales pour qui l’organisation de ces journées se joue comme un vrai casse-tête. Qu’on se le dise, les discordes familiales et le caractère infantilisant de Noël peuvent en dissuader plus d’un.

Travailler pour échapper aux festivités

Pour éviter les discussions embarrassantes avec la famille, certains ont trouvé la solution : travailler. Quoi ? La veille et le jour de Noël ? Comment est-ce possible ? Eh oui, une bonne partie de l’humanité œuvre le 24 et 25 décembre, pour notre bien-être pendant les fêtes. Boutiques, restaurants, hôpitaux, transports, autant vous dire que ceux-là connaissent bien l’envers du décor.

Et que ce soit en station de sport d‘hiver, en ville ou près de chez nous, l’histoire est toujours la même : ces petits lutins travaillent pendant que nous nous adonnons aux réjouissances traditionnelles. Certains n’ont pas le choix, ils font partie d’un secteur actif pendant les fêtes de fin d’année. Mais d'autres l’ont décidé, tout simplement afin de se donner une excuse pour échapper à l’ambiance de Noël.

Une véritable aversion pour le Père Noël et ses fioritures 

La natalophobie, un nom barbare qui évoque l'aversion pour cette tradition festive ! Généralement, Noël est synonyme de retrouvailles en famille, d’amour et d’émerveillement autour du sapin. Et, gare à celui qui ose penser le contraire ! La culpabilité le guette, le sentiment d’être un paria l’envahit. Vraisemblablement, il risque l'opprobre. Pour sa peine, il déteste encore plus cette période pendant laquelle, son être essentiel est réduit au silence. Il se trouve alors des excuses, se cache, fait le mort. 

Pour autant, certains assument leur différence. Ils clament haut et fort leur incompatibilité avec une fête qui, à les entendre dire, n’a pas le sens escompté par tant d'adorateurs du Père Noël. Pour eux, Noël est destiné aux enfants et seulement à ces petites têtes blondes. Le constat est sans appel, la fête perd clairement sa magie au passage à l'âge adulte. Redevenir pour un soir ou un jour l’enfant de ses parents, très peu pour eux. Sans compter sur l’idée de surconsommation qui ajoute une touche de ressentiment contre les festivités.

Des convictions, toujours des convictions

Outre les illuminations, les rires des enfants et la bonne humeur collective, chaque année, au mois de décembre, un état secondaire nous attend, celui de la dépense frénétique. La course aux cadeaux transforme les festivités en un commerce gigantesque où l’argent détient le pouvoir de dénaturer la magie de Noël. C’est pourquoi certains grincent des dents devant la bûche censée être appétissante. Ils se demandent pour quelles raisons nous guettons ce jour symbolique pendant des semaines, voire des mois ; quelles jouissances nous prenons à préparer des repas gargantuesques que nous avalerons autant avec plaisir qu’avec écœurement. Ils considèrent les dépenses relatives aux cadeaux comme un vaste gaspillage. Pour eux, le choix des présents s’apparente à une oppression tant pour les gâteurs que pour les gâtés.

Voilà pourquoi à l’injonction « Noël doit être une fête réussie ! », se mêle irrémédiablement une grande angoisse. C’est ce sentiment de stress aigu auquel beaucoup ont choisi de ne plus adhérer. Cette obligation de se réunir, de bien s’entendre, d’engloutir des cargos de nourriture et de s’offrir pléthore de cadeaux leur laissent souvent un goût amer. Le consumérisme entourant les fêtes de fin d’année ne fait qu'accroître l'impression d’une ambiance surjouée et enrôlée par des décennies de publicité Coca-Cola. 

Religion, mode de vie : un frein à la fête

Et puis, Noël est avant tout une fête chrétienne. Alors, pourquoi devraient-ils célébrer un rite païen auquel ils n’adhèrent pas ? Pour eux, cela n’a aucun sens. Juliette l’affirme :

 « Fêter Noël alors que je ne suis pas croyante, je ne vois pas l'intérêt. Je trouve même ça très hypocrite. »

En tant que juifs, athées, musulmans ou Témoin de Jéhovah, la soirée du réveillon et le 25 décembre sont souvent symboles de désœuvrement. Tout est fermé, les rues sont désertes, il n’y a rien à la télé. Pourtant, ce sentiment d'exclusion et d’ennui profond est balayé par un malaise à l’idée de célébrer la naissance de Jésus-Christ. Kevin s’insurge :

« Cela participe également pour moi d'un respect envers les croyants : ne pas faire semblant quand eux y placent une grande valeur spirituelle et affective. »

Là encore, leurs arguments ne sont pas toujours les bienvenus. On leur dit que Noël est une fête culturelle et familiale avant tout ! De fait, il va de soi que notre société célèbre la Nativité du Christ, quelle que soit la religion. Un point c’est tout.

Fêter Noël autrement

Alors plutôt que de se tirer dessus à boulet rouge, bon nombre de ceux qui ont une dent contre Noël célèbrent l’arrivée du bonhomme à la barbe blanche d’une autre façon. Ainsi, ils évitent le marathon socio-gastronomique comprenant repas du réveillon, rassemblement du 25 décembre à midi et finition des restes le 25 au soir. Ils se préservent du bain de foule hystérique des centres commerciaux en plein mois de décembre. Ils s’épargnent la bonne vieille déprime de Noël frappant en même temps qu’apparaissent les premières boules, guirlandes et autres décorations scintillantes.

Bref, choisir de célébrer Noël autrement intervient comme une bouée de sauvetage pour ces naufragés du 25 décembre. Ils optent pour un moment simple, à deux ou avec leurs enfants. Ils préfèrent faire la fête avec leurs amis. Cette famille de cœur, ils l’ont adoptée afin d’être entourés de gens qui leur ressemblent. D’autres restent seuls, en tête-à-tête avec leurs séries préférées. Pour eux, il n’y a pas qu’une seule façon d'accueillir la venue du Père Noël. En réalité, il existe autant d’histoires familiales, de personnalités, de convictions et de religions que d’envies de fêter Noël.

 


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