Défenseurs du loup et bergers, entre incompréhension et colère
par ouragan
samedi 7 novembre 2015
Ce sont les propos diffamatoires, blessants et inadmissibles des défenseurs du loup envers les ruraux qui, en 2012, m'ont décidé à entreprendre le rétablissement de la vérité : toute cette haine a été le détonateur qui m'a transformé en Ouragan !
Toutes les diffamations, proférées au nom des prédateurs, renvoient à leur condition les éleveurs traditionnels qui ont été les seuls à essayer de vivre en harmonie avec la nature, abandonnés de toute la population qui à fui la campagne pour se réfugier dans le soit disant "confort des villes". Certes, les ruraux ont commis des erreurs, livrés à eux-mêmes, abandonnés des institutions, montrés du doigt par les bien-pensants. Ils se sont laissés quelquefois appâter par le miroir aux alouettes....
Lorsque je me suis installé en Septembre 1975, dans le Haut Diois, dès le printemps, le voisin, ancien immigré Italien, ayant fui Mussolini, ayant été jusqu’à cacher des armes pour les partisans au péril de sa vie et de celle de sa famille, ayant perdu un enfant dans la misère et l'abandon de la population locale méfiante envers "l'ennemi italien", ce voisin donc, est venu chez moi avec un sac de 50 kg de patates et m'a dit "tu me rendras la semence".
Paix à ton âme, Voisin, l'émotion me serre le cœur en y repensant.
Lorsque je me suis installé en Septembre 1975, dans le Haut Diois, dès le printemps, le voisin, ancien immigré Italien, ayant fui Mussolini, ayant été jusqu’à cacher des armes pour les partisans au péril de sa vie et de celle de sa famille, ayant perdu un enfant dans la misère et l'abandon de la population locale méfiante envers "l'ennemi italien", ce voisin donc, est venu chez moi avec un sac de 50 kg de patates et m'a dit "tu me rendras la semence".
Paix à ton âme, Voisin, l'émotion me serre le cœur en y repensant.
Aujourd'hui, que devrais-je dire à ses 2 fils, tous deux revenus à la ferme avec leurs parents, dans les années 70, après leurs études ? Ils subissent fréquemment des attaques.
Aujourd'hui on me demande de ne pas instrumentaliser le problème du loup ?
Que dois-je dire à ceux qui subissent les prédations dans le mépris de ceux qui savent ?
Qu'ils ont tout faux ?, que la biodiversité c'est désormais l'affaire d'écologistes qui se réveillent en se prenant pour le "peuple élu", chargé de réparer les erreurs humaines ? Que leurs terres conviennent à un ensauvagement propice à l'épanouissement du loup et de l'ours ? Que tout le travail pour maintenir une activité reconnue d’intérêt général par le parlement Européen devient obsolète car le loup était là avant eux ?
L'aîné a jeté l'éponge en 2013, après que sa compagne se soit vue dans l’obligation de passer le permis de chasse pour la garde armée du troupeau ! Un de ses neveux a passé les trois mois d'été dans sa voiture, fusil à l'épaule, pour protéger ses brebis.
Aujourd'hui on me demande de ne pas instrumentaliser le problème du loup ?
Que dois-je dire à ceux qui subissent les prédations dans le mépris de ceux qui savent ?
Qu'ils ont tout faux ?, que la biodiversité c'est désormais l'affaire d'écologistes qui se réveillent en se prenant pour le "peuple élu", chargé de réparer les erreurs humaines ? Que leurs terres conviennent à un ensauvagement propice à l'épanouissement du loup et de l'ours ? Que tout le travail pour maintenir une activité reconnue d’intérêt général par le parlement Européen devient obsolète car le loup était là avant eux ?
L’Europe est en train de leur interdire la distillation de la lavande qu'ils assument eux-mêmes, en complément de l'élevage.
Que dois-je leur dire ?
Que dois-je leur dire ?
"Késauvé", brebis que les enfants de l'éleveur n'ont pas voulu euthanasier suite a une attaque en novembre 2012. Elle a mis bas d'un beau petit agneau malgré sa boiterie !
Que dois-je dire aux épouses qui trouvent la force de lutter en tremblant pour leur progéniture ? Et à celle qui partent, car la vie devient impossible ?
Sinon me battre pour qu'ils puissent continuer, eux, à s'épanouir sur leurs fermes et sur leurs terres !
Me battre car je n'ai pas d'autre choix, ma conscience ne me le permettrait pas. Me battre contre ces fous qui n'ont jamais abordé la question de la cohabitation, de la détresse, du désespoir qu'engendrent leurs fantasmes !
Me battre contre les instances, scientifiques, politiques ou environnementales, qui sous couvert de biodiversité, délocalisent dans le monde entier des autochtones pour s'approprier leurs territoires qu'ils ont su conserver riches en biodiversités.
Eleveur spécialisé dans la chèvre alpaga en France, dans le diois, il a pris sa femme et ses enfants pour vivre une autre vie après des attaques à répétitions et ce malgré la mise en place des mesures de protection.
Moi-même, j'ai débuté avec 40 chèvres traites à la main pendant des années. J'ai hérité d'une ferme sans fenêtre, ni eau, ni électricité, de champs abandonnés depuis plus de 20 ans, que les pins avaient plus que commencé à envahir, qu'il a fallu défricher, remettre en état...
J'avoue que j'aurais du mal à être obligé de partir pour laisser la place au loup ! Aujourd'hui à la retraite, la structure caprine et fromages en commercialisation demi gros, chez des fromagers du 06 d'où je suis originaire a été transmise à des jeunes du village voisin qui tremblent pour leurs avenir, car une attaque pourrait compromettre l'ensemble de l'activité en cas de perte de lactation due au stress.
Actuellement, il me reste des poneys de trait avec lesquels je fais mon maraîchage et divers petit travaux de ferme. Poneys qui ne peuvent plus rester en liberté après la journée de travail car victimes des loups !
Actuellement, il me reste des poneys de trait avec lesquels je fais mon maraîchage et divers petit travaux de ferme. Poneys qui ne peuvent plus rester en liberté après la journée de travail car victimes des loups !
J'ai cru moi aussi à la cohabitation, mais plus aujourd'hui, après 20 ans de mensonges, de diffamations et d'animosité dirigée contre le monde rural à qui on n'a jamais demandé son avis. Non, aujourd'hui, ce ne sera plus possible. Le pire étant les sous-entendus relatifs aux dédommagements, sous entendus qui poussent les éleveurs à vouloir l'éradication du loup afin de faire cesser cette ignominie. Car sachez-le : nous culpabilisons à l'idée de toucher cette indemnité. Nous culpabilisons une fois parce que nous n'avons pas su protéger nos animaux, nous culpabilisons une deuxième fois de toucher de l'argent qui serait mieux employé ailleurs, et nous culpabilisons une troisième fois car cet argent ne nous sauvera pas de cette idée du tout sauvage qui anime les écologistes desquels beaucoup d'entre nous étions proches, au Larzac ou à Malville...
photo confédération paysanne http://rhone.confederationpaysanne.fr/gerer-le-foncier-autrement_409.php
.Cet argent qui sert à acheter la cohabitation !
Ouragan