Dérapage d’Hortefeux : démission du ministre !

par Olivier Bonnet
vendredi 11 septembre 2009

Scandale : Quand il y a beaucoup d’Arabes, il y a des problèmes...

A l’université d’été de l’UMP, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur anciennement titulaire du portefeuille de l’Identité nationale et de la Persécution des étrangers, pose à côté d’un militant arabe, scène filmée par une vidéo mise en ligne par Le Monde : "Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup (d’Arabes) qu’il y a des problèmes." Du racisme pur jus, inadmissible dans tous les cas et a fortiori pour un ministre de la République. A force de souffler sur les braises de la haine communautaire - quelques jours après avoir fustigé le communautarisme, justement, dans une affaire qui n’avait apparemment rien à y voir ! -, on récolte un bel incendie. Mais Hortefeux ne fait que marcher sur les traces de l’apprenti-sorcier de l’Elysée.

Où l’on repense à la phrase du préfet hors cadre Paul Girot de Langlade, qui dénonçait une cabale orchestrée par le ministre de l’Intérieur après qu’on l’a accusé d’avoir tenu des propos racistes - ce qu’il nie -, protestant qu’Hortefeux voulait "faire oublier son passage au ministère de l’Intégration où il a mené une politique plus sévère que dans le passé" et "se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste". Eh bien après sa brillante saillie de l’université d’été, la virginité de parfait antiraciste repassera ! Girot de Langlade a finalement été mis à la retraite d’office : on rêve de pareil traitement pour le locataire de la place Bauveau ! En attendant, on imagine déjà qu’il va être obligé de présenter des excuses en se contorsionnant pour expliquer que ce n’est pas ce qu’il voulait dire, qu’il a été maladroit ou dieu sait quelle foutaise. Parce qu’au fond, que signifie la phrase incriminée ? Quels sont les problèmes qui surviennent quand il y a trop d’Arabes ? Ils violent les femmes ? Ils pillent les magasins ? Ils sentent mauvais ? Hortefeux aura beau prétendre tout ce qu’il veut, ce dérapage est gravissime. Après avoir tenu de tels propos, indiscutablement racistes, répétons-le encore une fois, il est impensable qu’il ne démissionne pas. Mais nous sommes en Sarkozie...

PS : Image empruntée à Cpolitic.com

Mise à jour : Hortefeux prétend qu’il parlait des... Auvergnats, en plaisantant. L’Obs.com résume ainsi sa position : "le ministre a dénoncé "une vaine et ridicule tentative de polémique". Selon lui, la phrase sur ceux qui sont trop nombreux ferait en réalité "référence aux très nombreux clichés qu’il venait de prendre avec la délégation auvergnate et alors qu’il s’apprêtait à partir". Quant au terme "prototype", Brice Hortefeux a affirmé qu’il faisait référence au profil auvergnat. Le jeune militant "ne correspond pas au prototype auvergnat, pas plus que moi d’ailleurs, puisque le prototype auvergnat c’est plutôt petit et rablé, originellement", a-t-il déclaré sur France-Info. "Ni ce jeune ni moi ne correspondons à ces critères". Pathétique ! L’Obs précise : "Tandis qu’une femme lui dit : "C’est notre petit Arabe", le ministre poursuit : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes". Il parlait donc bien des Arabes.


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