Des femmes à poil et un monde meilleur…

par pierref
samedi 13 mars 2010

Qu’est-ce que c’est que cet article dans lequel on évoque tout à la fois Geneviève de Fontenay, un chef de tribu de Papouasie, le voile intégral, Facebook, les César, le thon rouge et les seins de Vanessa Paradis ? Un méli-mélo délirant ? Non, juste le reflet de notre époque…

Voici le témoignage édifiant d’un habitant de la planète France…
 
Je vois à la une du magazine GQ Louise Bourgoin qui cache ses seins avec une paire de chaussures ; Vanessa Paradis, à demi-nue également, cache les siens avec son bras en couverture du magazine Elle.
 
La photo n’a rien d’exceptionnelle mais surtout elle manque de « sens » ; aucune idée sous-jacente dans cette photographie, aucune message. Juste une superstar qui laisse entrevoir sa poitrine.
 
Au moins, quand on voit Sharon Stone seins nus dans Paris Match, le photographe nous raconte l’histoire d’une femme de 50 ans passés, qui revendique le droit d’être encore belle et sexy… Là, en couverture de Elle, c’est le néant.
 
Idem pour le magazine Votre Beauté, qui cette semaine, propose tout simplement en une de voir une jeune femme entièrement nue.
 
Bon, je préfère encore cela aux unes de magazines pour adolescentes qui présentent une fille jeune (voire très jeune) entourée de deux garçons dans une position au minimum équivoque… Cette même fantasmagorie (une adolescente qui flirte avec 2 beaux garçons) est d’ailleurs très en vogue puisque même les chics créateurs de Dolce & Gabbana l’évoquent sans tabou dans une publicité qui passe régulièrement à la télévision…
 
Au kiosque où j’achète mon quotidien, mon regard est immédiatement attiré par 3 affiches géantes pour des magazines de charme (appelés aussi magazines pour adultes, magazines érotiques ou journaux pour public averti ; dans tous les cas, c’est pareil : des filles nues dans des positions très explicites). Ces affiches sont exposées aux yeux de tous et sont devenues en l’espace de quelques années d’une banalité confondante.
 
Le règne de la pornocratie ambiante ne devrait pas me choquer : je suis un mâle, adulte, bobo parisien plutôt tolérant sur l’évolution des moeurs. Pourtant, à chaque fois, ces affiches m’interpellent. Sans doute est-ce que je me souviens qu’à l’adolescence, ce genre de photos me mettaient mal à l’aise et me perturbaient. Sans doute aussi suis-je en train de me demander ce que je devrais répondre à mes enfants lorsqu’ils m’interrogeront sur ce sujet ou -pire encore- lorsqu’ils regarderont sans rien dire…
 
Un autre exemple (mais je crois que vous avez déjà compris où je veux en venir !) : samedi soir, lors de la cérémonie des Césars, Laetitia Casta se présente en tenue -comment dire cela sans passer pour un goujat ?- disons extrêmement dévêtue.
 
Il parait que c’est de la haute couture… Je ne veux pas faire ma Geneviève de Fontenay, mais ça me choque ! Allez, j’ose le dire : quand je vois cela, je comprends mieux ces jeunes filles qui répondent à l’extrême nudité par une autre forme de radicalisme, le voile intégral… Plus nous verrons de people moitié nues à la télé, au cinéma, dans la rue, et plus les islamos-fascistes pourront trouver une audience.
 
Pour la jeune génération (disons les 10-30 ans), ce type de représentation de la nudité fait partie du décor urbain et quotidien de leur vie.
 
Chaque jour ils sont submergées d’images de nudité au sens propre (la télé-réalité, les sites Web X ou même les sites grand public) comme au figuré (on se met « à poil » sur Facebook, Twitter et autres sites communautaires).
Sur ces questions -comme sur bien d’autres- la nouvelle génération s’auto-éduque toute seule.
 
Quel monde allons-nous laisser à nos enfants, se demandent les écologistes ? Sur ce point, je rejoins Eric Zemmour pour me poser la question inverse : quels enfants allons-nous laisser à ce monde ?
 
Doit-on parler de perte de valeurs ? Le dire comme cela, c’est adopter assurément un discours réactionnaire. On ne peut nier par exemple que les jeunes ont vis-à-vis de sujets comme la sécurité routière, le tabagisme ou l’écologie un comportement bien plus responsable et exemplaire que leurs ainés. Pour eux, la « norme » c’est de trier ses déchets, sauver le thon rouge, chatter sur MSN, mettre ses photos (y compris les plus intimes) sur Facebook, tenter sa chance à Chatroulette ou acheter des sex-toys. 
 
Un exemple de ce changement de valeurs ? La Ferme Célébrités en Afrique ! On y voit des bimbos -choisies pour leur tour de poitrine plus gros que leur QI- défendre avec conviction des associations caritatives. Le mélange des genres version 2010…
 
Pour terminer mon propos, je voudrais juste évoquer Mudeya Kepanga. Vous ne le connaissez sans doute pas ; il est issu d’une tribu de Papouasie et accompagne un ethnologue-écrivain sur les routes de France. Il porte sur nous un regard pour le moins original et détaché.
 
Je vous livre ici une de ses pensées : « Vous, la tribu des français, vous êtes des obsédés sexuels ! ».
 

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