Des inégalités dans l’espérance de vie...
par rosemar
mercredi 7 août 2024
L'espérance de vie varie en fonction du milieu social : une étude récente vient encore de le démontrer...
"Le cadre supérieur et l'ouvrier ne vivent pas le même nombre d'années : les opposants à la réforme des retraites l’ont beaucoup répété, et c'est désormais confirmé par une étude publiée par l'INSEE il y a quelques jours. Malgré des progrès, les inégalités d’espérance de vie entre les catégories professionnelles et sociales restent fortes, tout particulièrement chez les hommes...
L'INSEE a comparé les espérances de vie selon les niveaux de diplômes et les emplois : les cadres sont parmi les hommes ceux qui ont l'espérance de vie la plus longue... à 35 ans, ils vivent en moyenne 5,3 ans de plus que les ouvriers, soit 48,9 ans, ils vivent aussi 4 ans de plus que les employés et près de 2 ans de plus que les agriculteurs...
Le risque de mourir entre 35 et 65 ans est 2,5 fois plus élevé pour les ouvriers que pour les cadres.
Plus le niveau de diplôme est élevé, plus l'espérance l'est aussi.
L'écart atteint 8 ans entre les diplômés du supérieur et ceux qui n'ont aucun diplôme.
On retrouve ce type d'écart chez les femmes, même s'ils sont un peu moins importants : 3,4 ans de moins pour les femmes ouvrières que pour les cadres.
Ces différences ont plusieurs explications : la nature des professions, bien sûr, les cadres sont moins exposés que les ouvriers à un certain nombre de risques professionnels, comme les accidents, la pénibilité ou les maladies liées au travail.
Autre raison avancée par l'INSEE : les différences de modes de vie selon les catégories sociales avec plus ou moins de comportements de santé à risque, de prévalence de l'obésité ou encore un inégal accès aux soins.
Ce que souligne l'INSEE, c'est aussi que le lien de causalité peut être inverse : l'appartenance à une catégorie sociale est parfois la conséquence d'une mauvaise santé, car elle peut empêcher la poursuite d'études, le maintien en emploi ou l'accès aux emplois les plus qualifiés."
Et que dire de l'espérance de vie des SDF ?
L'âge moyen des femmes SDF mortes en 2022 était de 46 ans, contre 50 ans pour les hommes SDF, alors que les femmes ont une espérance de vie supérieure (85 ans en 2022) à celle des hommes (79 ans) dans la population française globale.
Ainsi, les inégalités persistent dans nos sociétés, quoi qu'on en dise... comme l'écrit Jean-Claude Guillebaud, "Les mots employés pour désigner les perdants sont comme autant de maquillage pour mieux dissimuler la blessure. On ne parle plus des pauvres, mais des "plus modestes". Et quand on évoque le "seuil de pauvreté", c'est en usant d'un code qui définit la pauvreté comme une quantité arithmétique. Fatal contresens ! Quantité de composantes de la pauvreté ne peuvent ni se compter ni se calculer. Par exemple, l'humiliation, le mépris, la relégation."
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