Des services secrets dépassés et conformistes : l’avis de Xavier Raufer

par Coeur de la Beauce
lundi 22 février 2016

Trois mois après les évènements sanglants qui ont endeuillé la capitale, le criminologue Xavier Raufer revient sur les causes et le contexte qui ont permis à une bande de jihadistes-racailles d'assassiner cent-cinquante personnes en plein coeur d'un pays que l'on pensait moderne et capable de se protéger. Mais c'était sans compter sur le conformisme, l'autisme et les négligences à la française, dignes de ce fameux syndrôme de la déroute de 1940 qui ne cesse de nous poursuivre.

Son fascicule terreur à Paris, édité chez TV liberté, résume en quelques dizaines de pages et surtout confirme ce que pensent les esprits avisés. Les grandes lignes sont les suivantes :

- Les terroristes n'avaient rien de professionnels type "brigades rouges". Il s'agissait de délinquants, convertis souvent au passage, endurcis en Syrie et difficiles à "tracer". Les services secrets turcs auraient prévenu de leur présence sur le territoire français, en vain. Pour nos services, Abbaoud était à Raqqa... le 13 novembre 2015 !

L'auteur tire à boulets rouges sur nos James Bond nationaux. Vieux, dépassés, conformistes et frileux. Plus grave, atteints du syndrôme de refus des réalités face à un danger imminent. M.Raufer s'appuie sur les témoignages qui, encore une fois, attestaient de la préparation des attentats et même de l'identité de leurs auteurs. 

- Il préconise le recrutement de jeunes flics de terrain, des officiers connaissant le 9-3 par exemple, familiarisés à l'islamo-délinquance et plus compétents pour détecter des profils de radicalisés que des encravatés de salon... 

- Un point est en outre rappelé. Personne n'a été poursuivi ou révoqué pour négligence après le 13 novembre ; on ne change pas une équipe qui perd, en sommes. Ni Cazeneuve, ni son entourage n'ont été inquiétés. Plus grave, l'incroyable regain de popularité à l'égard du pouvoir en place, pourtant plus soucieux des élections que de la protection de peuple.

- On remarquera le zèle et l'omniprésence des forces de l'ordre lors des "manifs pour tous" ou pendant celles contre la réforme des retraites. Mais il est vrai que les mouvements sociaux de masse sont une menace pour nos princes républicains, contrairement au terrorisme salafiste qui ne s'en prend qu'au bas peuple... Vous avez dit "démocratie" ?

- Concernant les risques réels de nouveaux attentats, l'auteur rappelent la terrible réalité du conditionnement des djihadistes, dont les enfants, dont nombres se sont inflitrés dans le flot des migrants. Cartables piégés, avions détournés sur des centrales nucléaires... autant de scénarios qui font froid dans le dos, mais qui sont pourtant plausibles. Face à des fous et des lâches qui méprisent la vie humaine, tout est possible. Avec 8000 radicalisés recensés, il est primordial d'essayer d'anticiper les passages à l'acte... vaste tâche.

Enfin, Xavier Raufer revient sur la nécessité de l'intervention militaire contre Daech, revenir en arrière serait une fatale marque de faiblesse. Il rend hommage au travail de l'armée russe et à la détermination de Poutine, qui a contribué à faire reculer les forces islamo-fascistes.

En conclusion, c'est surtout l'impression d'avoir en permanence un coup de retard sur les terroristes qui revient en parcourant le fascicule. Conformisme, autisme, manque d'esprit d'adaptation, mentalité bisounours et soucis de sauver des places avant l'intérêt général : comme quoi l'affaire des attentats n'est qu'un révélateur des maux qui rongent, dans tous les domaines, la société française...7

A visionner : une entrevue avec Xavier Raufer publiée sur youtube :

 


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