Destruction des radars et « prix du sang »

par gruni
mercredi 12 décembre 2018

Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, est très en colère. Pour cause, depuis quelques semaines la moitié des radars du territoire ont été mis hors service. "Nous allons payer le prix du sang" prévient-elle. 

Avant de continuer il faudrait régler un petit détail au sujet de Madame Perrichon. Elle est probablement l'une des femmes la plus détestée du pays. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour l'insulter. Certes, Chantal Perrichon n'est pas commode et ne cherche pas vraiment à se rendre sympathique. Débattre avec elle, c'est accepter d'avance de ne pas avoir le dernier mot. C'est ainsi, mais au moins pour aujourd'hui essayons de faire l'effort de la respecter. Car, même si elle est souvent insupportable dans l'affirmation de ses certitudes sur la sécurité routière, elle n'a quand même pas toujours tort. 

Donc, les "machines à sous" de notre douce France ont quelques soucis. 250 radars massacrés et irrécupérables et 1.500 autres "pompes à fric" du gouvernement aveuglées par divers procédés. Mais qui va payer les dégâts ? Sans compter le déficit de rentabilité des "machines à cash" inactives, suite au soulèvement populaire des Gilets Jaunes qu'il nous faut remercier chaudement pour cette contribution violente mais bénéfique au pouvoir d'achat de certains conducteurs. Oui, il y a ceux qui oublient de lire la vitesse sur le compteur de leur auto et puis les autres ; les chauffards récidivistes qui ne vont pas se gêner pour profiter de l'aubaine qui s'offre à eux.

Bon, maintenant parlons fric. Combien rapportent les radars automatiques... 1,01 milliard d’euros. Pour combien de vies sauvées grâce à eux ? Personne ne peut le dire, c'est inchiffrable et c'est bien là le problème. Mais on sait que 3 456 personnes ont perdu la vie en 2017 mais évidemment pas uniquement en raison de la vitesse. Mais que fait l'Etat avec les 1,97 milliard d’euros de recettes des infractions routières en 2017 ?

Comme presque tous les chauffeurs qui ont par inadvertance le pied droit un peu trop lourd, je suis fier, après avoir été photographié sans mon autorisation, d'avoir participé involontairement au financement des transports de France qui a "investi 780 millions d’euros pour améliorer le réseau routier français en 2017".

Grâce à nos talents de pilote de course ou notre étourderie, nous avons également contribué à la lutte contre l’insécurité routière. Et, cerise sur le gâteau, nos contraventions vont également servir à financer la généralisation des voitures radars privées. De toute façon il faudra toujours renflouer en permanence le tonneau des Danaïdes des caisses de L'Etat. Taxes, contraventions et impôts sont les trois mamelles de Bercy. Franchement, elle n'est pas belle la vie sur nos routes piégeuses. Parfois, le conducteur Français fait penser à une bête traquée et mitraillée par les chasseurs du fisc, sauf s'il respecte scrupuleusement le code de la route. Mais, comment expliquer à une machine et à Mme Perrichon qu'aucun conducteur ne commet jamais d'erreurs

Madame Perrichon qui imagine déjà "une remontée du nombre de morts sur les routes". "Tout citoyen ne peut être qu'atterré devant cette casse systématique des radars", disait-elle mardi sur Europe 1. "Nous oublions que ces technologies ont sauvé 40.000 vies depuis 2003. Nous serons obligés de les remplacer bien évidemment. Nous le paierons économiquement, mais nous allons le payer au prix du sang, car il y aura une remontée du nombre de morts sur les routes". Gilets jaunes, "Devenez responsables ! Il y a des problèmes pour vivre au quotidien, mais ce n'est pas en détruisant les radars que ces problèmes seront réglés."

N'a-t-elle pas raison, au moins sur la destruction des radars ?

 


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