Déterminisme et Libre arbitre

par christianhyerle
lundi 4 février 2019

‘’s’élever soi-même pour élever l’autre, élever l’autre pour s’élever soi-même’’

Il s’agit peut-être d’une extrapolation abusive mais le mouvement des GJ me semble faire apparaître une question ontologique et de sens, plus profonde que les seuls problèmes de pouvoir d’achat et de revendications démocratiques.

Parmi d’autres considérations, il est possible de convenir que chaque vie humaine est unique, et en cela qu’elle est sacrée et doit avoir un sens singulier, auquel s’attache éventuellement son honneur et sa dignité.

Encore faut-il pour cela que le quotidien de chacune et chacun assure un temps de liberté qui peut lui permettre de réfléchir et choisir sa vie et son destin.

Le citoyen du 21e siècle se trouve en effet à l’étroit dans son temps libre et par conséquent dans une quasi impossibilité de trouver et construire le sens de son passage sur terre.

Entre ses activités de producteur-consommateur auxquelles il est contraint, ses obligations diverses, ses temps de transports, le matraquage d’une télévision et autres médias chargés de « voler du temps de cerveau disponible », et un système politique qui le circonscrit dans un utilitarisme économique, il a forcément d’énormes difficultés pour se rappeler que sa vie est à lui et qu’il lui appartient d’en faire ce qu’il veut.

En fait, il se pourrait qu’un examen attentif le conduise au constat que l’ensemble de son existence est déterminé par un système qui s’impose à lui et l’inscrit dans une insidieuse et douce (pas toujours !) servitude.

Il pourrait même soupçonner que par des moyens informatiques puissants, des algorithmes permettraient de calculer précisément les variations de courbes de désespoir et de peur, accompagnées de dérisoires satisfactions matérielles qui contiendraient solidement toutes véritables résistances au SYSTÈME. Et donc définiraient les moyens de gérer et cadrer les ‘’écarts’’.

Abasourdi, il pourrait découvrir dans une libre pensée retrouvée, que ses principaux ‘’dirigeants’’ qui devraient être à son service, sont en réalité le résultat de très précis calculs définissant profils de personnalité, ‘’premiers de la classe’’ cooptés, compétences, tendances, éducation et même apparence physique. Il se demanderait si une majorité gouvernementale ne serait pas basée sur ce modèle mathématique…

Emmené dans ce que lui-même dénommerait délire complotiste, il supposerait peut-être que quelques dizaines de milliardaires, fondateurs et garants d’une mondialisation économique, détenteurs de ces puissances de calculs, assumeraient en toute conscience la prédation criminelle de la planète, et la suppression programmée de la vie.

Ce ne serait pas ‘’1984’’*, mais réaliser brusquement qu’une vie prédéterminée, ce serait ‘’no futur’’, plus d’avenir, plus de vie…

Il prendrait alors du recul, et se risquerait à revendiquer la propriété de son existence…

Le système lui dirait alors : mais enfin , ce déterminisme est ce qui fonde ta sécurité, il définit ce qu’il te faut et ce qu’il ne te faut pas, il t’entoure de protections multiples, et te garantit un lendemain le plus certain qui soit !!!, il te libère de l’incertitude et bientôt de l’impermanence !!!

En plus, il t’économise le pénible exercice de la pensée !! Voudrais-tu te livrer au hasard, pire, au désordre pour toi et les tiens !

Allons, voyons, soit raisonnable, reste tranquille...

Il conviendrait peut-être qu’effectivement, l’échange serait équitable et que sa sécurité vaut bien le prix de sa liberté. Il sera peut-être convaincu que la valeur travail est plus importante que la vie elle-même... il retournerait alors servir diverses machines et robots, fidèles exécutants du ‘’capitalisme libéral’’.

Peut-être aussi entendrait-il une petite voix qui lui chuchoterait : Mais ta conscience, et ton cœur, qu’en fais-tu ? Et tes rêves ? Et tes espérances ?

Choix cornélien, dirait-on…

Pourtant, la complémentarité et l’harmonie entre ces ces deux voies peuvent se réaliser et les joindre en une seule. Les besoins globaux et les pouvoirs régaliens seraient déterminés et mis en œuvre dans une démocratie représentative d’une part, et les parcours de vies individuelles et locales facilités et stimulés par une démocratie de délégation décentralisée et contrôlée.

Mais les enjeux et intérêts d’un petit nombre impliquent une concentration des pouvoirs et des possessions. Et notre béotien se dirait : Ben... oui, tout se décide à Paris, et Paris se décide en fonction de Bruxelles, et Bruxelles en fonction des États-unis, et les États-unis en fonction de la Chine ; et la Chine de l’URSS, et tous en fonction de la mondialisation et la mondialisation en fonction de ces quelques dizaines de milliardaires…

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...Apparemment bien éloigné de tout cela, il se trouve qu’en physique, ‘’le modèle standard’’, déterministe, coexiste avec ‘’le modèle quantique’’, probabiliste.

Et que l’intelligence artificielle peut mener à l’uniformisation des hommes ou accompagner leur évolution vers un état plus élevé d’une humaine nature. Que nous existons à la fois dans un monde matériel et un monde immatériel, que c’est l’interdépendance des systèmes vivants qui permet leur existence et leur développement...Que la sauvegarde de notre planète est notre sauvegarde.

Le capitalisme planétaire alimenté par la mondialisation forcée, conduit à des comportements de domination et de prédation destructeurs. Ils opposent et divisent, saccagent l’environnement, réduisent la variété de la vie, et plus que cela, ils détruisent la liberté, l’espérance, le sens et le devenir des êtres humains.

c’est pourquoi ‘’Un mouvement pour l’humain’’ est devenu nécessaire. Il devra s’appuyer sur la coévolution.

Christian HYERLÉ, le 3 février 2019.

 

*G. Orwell : ‘’1984’’, publié en 1949 !


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