Dette de l’État vs dette de Vanessa Burggraf ?
par P.-A. Teslier
samedi 17 septembre 2016
Le 10 septembre 2016, dans l'émission ONPC de Laurent Ruquier, Jean-Luc Mélenchon a fait taire Vanessa Burggraf qui lui demandait comment il allait, une fois élu chef de l'État en 2017, rembourser la dette de notre pays.
Pour Mélenchon, la dette de la France n'est semble-t-il pas un problème (comme pour Le Pen d'ailleurs), tout comme la dette supposée de Burggraf.
"Si votre banque vous demandait de rembourser tout d'un coup votre dette immobilière, vous auriez certainement un problème ? lui demande Mélenchon. La journaliste, n'ayant que peu de connaissances en la matière, est restée coi, ne sachant que répondre à ce sophisme, si ce n'est de baisser les yeux, vaincue !
Sophisme ? La dette publique d'un pays n'est pas du tout comparable à celle que vous et moi pouvons avoir contractée auprès de notre banquier.
Pourquoi ? Tout simplement, parce que le banquier s'est assuré au préalable que nous pourrions, chaque mois, économiser de quoi le rembourser, capital et intérêts. Et que le montant de notre remboursement ne dépasserait pas 33% de nos revenus. En fait, le banquier nous prête, car nous avons un budget mensuel qui dégage un excédent à même de faire face à nos échéances.
Ce n'est pas du tout le cas de la dette d'un État. Cette dette existe, car les dépenses de l'État sont supérieures à ses recettes. Il n'arrive pas à épargner. Son budget est continuellement en déficit, en besoin de financement. Si c'était le cas d'un ménage, celui de Burggraf par exemple, jamais la banque ne lui aurait prêté le moindre euros. C'est donc bien différent !
La journaliste aurait dû dire à Mélenchon son incompétence (volontaire à mon avis) à confondre les 2 dettes.
Si l'État était une personne privée, un ménage par exemple, jamais un investisseur ne lui aurait prêté le moindre kopek, car sa capacité d'épargne est nulle, c'est-à-dire négative ! Il emprunte non pas pour investir, mais pour rembourser sa dette en créant d'ailleurs une nouvelle dette !
Donc, Mélenchon a laissé croire (comme le fait d'ailleurs le FN) aux auditrices et auditeurs, que la dette de notre pays n'est pas du tout un problème, comprenez : qu'elle peut encore augmenter et donc que l'État pourra laisser filer son déficit une fois que Jean-Luc sera élu… ou Marine.
Crédits photo : Le Parisien.fr 11/09/16