Diam’s, voilée sur scène, avant les photos de Paris Match

par Allain Jules
mercredi 14 octobre 2009

Scoop, choc, paparazzi, dépêches, cris d’orfraie, déception, déroute des fans, confusion. Tout ou presque avait été dit sur le port du voile de la rappeuse à succès originaire de l’Essonne (9-1), Diam’s, 29 ans, dont l’album « Dans ma bulle » avait fait un véritable carton, dépassant le million de disques vendus, après le succès fulgurant de son précédent opus, « Brute de femme ». Elle entrait dans le monde restreint des artistes rap ayant atteint le million d’albums écoulés, avec Doc Gynéco ou encore MC Solaar. Mélanie Georgiades de son vrai nom, devenait ainsi, une icône de la banlieue.

Contrairement aux affirmations du magazine Paris Match qui publiait ICI, les photos de la rappeuse Diam’s voilée, cette dernière ne porte pas le voile depuis peu, mais bien évidemment depuis le début d’année. Lors des clichés de la star pris à la sortie de la mosquée de Gennevilliers, toute la presse avait cru que c’ était la première fois qu’elle sortait, arborant le voile. Le reportage de quatre pages du magazine avait été un véritable "poids des mots et choc des photos" selon son ancien slogan, pour certains, estimant même que s’en était fini de sa carrière. D’autres se réjouissaient de ce qu’ils nommaient "la dérive de Mélanie", estimant que son "choix suicidaire" n’était pas réfléchi et qu’elle était victime d’un endoctrinement conséquent.

Jamais conversion n’a fait couler autant d’encre et de salive. Jamais conversion n’a atteint tous les foyers de France et de Navarre, fait certain dû à la notoriété de la petite Mélanie. Pour elle, retrouver une hygiène de vie et un équilibre était la condition sine qua non pour s’en sortir. Elle ne fume plus, ne boit plus, ne fait plus la fête, ne fait plus la bise aux garçons et, sacrilège, ne va pas donner d’interviews pour la sortie de son nouvel album, "SOS" dont la sortie est prévue au mois de novembre.

Pourtant, plusieurs stars françaises, pas seulement du rap, se sont déjà converties avant elle. En ce qui concerne le rap ou le slam, on peut nommer les plus illustres, Philippe Frangione aka Akhenaton, du groupe marseillais IAM, et Régis Fayette Mikano alias Abdel Malik. Dans le sport, il serait même très difficile d’égrener le chapelet. Chez les Bleus du football, de Nicolas Anelka à Franck Ribery en passant par Eric Abidal ou Thierry Henry (à confirmer), les entraineurs Bruno Metsu ou encore Philippe Troussier, les changements de religions sont légions. Dans d’autres sports aussi, notamment en basket où le coup d’envoi fut donné par Olivier Saint-Jean désormais connu sous le nom de Tariq Abdul-Wahad.

Au moment du débat sur le port du voile, les détracteurs de l’Islam exploitent le cas de la rappeuse en arguant que, si une fille qui est aussi célèbre, intelligente et reconnue, pouvant avoir une réelle influence sur les jeunes se convertit, la France entre de plain-pied dans une dhimmitude galopante et inéluctable. Ce serait prendre les jeunes pour des dégénérés. Oui, l’Islam fait une percée mais, à qui la faute ? N’est-ce pas à cause de la désertion des Eglises ?

Face à toutes ces allégations, la jeune star s’inscrivait en faux, déclarant que le succès l’avait dépassé et que la richesse et ses ventes astronomiques d’albums ne résoudraient rien, face à sa souffrance. Laminée dit-elle par les hommes, sa blessure avait été résolue par la religion. Donc, c’est de là que vient sa conversion. Jeune épouse dit-on, elle aurait convolé avec le dénommé Aziz - grand gaillard présenté à elle par son ami la chanteuse Vita’a avec qui -, elle fréquenterait assidûment, la Mosquée de Gennevilliers dans le (9-2), symbole dit-on d’un Islam libre, sans contrainte et tolérant.

Or, selon ses proches, avant même la cérémonie de mariage avec Aziz, estimée au mois d’avril dernier, elle s’était déjà convertie et arborait son voile en toute simplicité sans avoir peur des paparazzi. Si on remonte d’ailleurs au mois de mars dernier, elle s’était affichée portant son hijab (voile). Peut-être qu’à ce moment-là, certains avaient cru que c’était une tenue de scène.

Paris, mois de mars. Nous sommes donc à l’Institut du monde arabe lors d’un colloque organisé par elle, et dont le thème était "La place des femmes" . L’artiste, accompagnée du rappeur Medine, chante "L’ombre du mal", violent réquisitoire s’il en est, contre l’association Ni Pute Ni Soumise. Mais, est-il normal d’en vouloir ou de s’en prendre à une personne qui s’épanouit dans sa religion ?

>>> Allain Jules

 


Medine feat Diam’s en live
envoyé par FredMusa. - Regardez plus de clips, en HD !

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