Différents, complémentaires et faits pour s’unir

par le moine du côté obscur
jeudi 7 novembre 2013

Nous humains sommes tous différents et certains ont une peur de l’être que l’on juge différent. Je trouve qu’il est normal que l’on préfère rester avec des personnes de qui on se sent proche pour telle ou telle raison. Après tout on aime tous appartenir à une famille et se sentir dans un cocon protecteur. L’humain étant un animal social pourquoi pas ! De plus certains ont le besoin d’un de se sentir spécial et d’appartenir à un groupe spécial. Je trouve une telle manière de voir puéril puisque pour moi tous terriblement et tous terriblement cons et imparfaits. Mais unis nous pouvons constituer une force de progrès pour toute la race humaine. 

Je le dis et je le répète pour moi tous les humains sont « pareils ». Des bipèdes, capables de raisonnement, de magnifiques rêves et d’atroces cauchemars. Je trouve qu’ils sont parfaitement décrits dans l’excellent film de science-fiction « Contact » (http://cecile-desbrun.over-blog.com/article-contact-de-robert-zemeckis-1997-critique-du-film-52290857.html). Alors que certains se sentent appartenir à une caste supérieure me fait rire « jaune ». Un tel humour « noir » a cependant des conséquences terriblement tragiques. L’aversion de pas mal d’arabes pour les hommes à la peau brune m’a intrigué durant les 8 ans que j’ai passés au Maghreb. Pourtant en France je voyais maghrébins et subsahariens trainer en ensemble et emmerder ce qu’eux d’aucun nomme les « souchiens » (terme vil et dont la prononciation me heurte l’oreille). Jeune et naïf alors je pensais que les maghrébins aimaient bien les subsahariens. Mais dès mon arrivée dans un pays maghrébin à savoir le Maroc j’ai rapidement compris mon erreur. J’avais à peine la vingtaine. Dès mes premiers jours dans le royaume chérifien, j’ai compris que la haine du subsaharien allait m’accompagner durant la durée de mon séjour. J’ai d’ailleurs des amis subsahariens avec qui j’étais là-bas qui à présent voue une haine invraisemblable aux arabes. Et pour cause ! Ils ont été lapidés, on leur a craché dessus, ils ont pris des coups sans compter les innombrables insultes et les emmerdements quotidiens. Les filles souvent traitées de « putes » etc… Mais d’un autre côté j’ai vu des marocains très accueillants et tout à fait charmants. Par conséquent j’évite de les mettre tous dans le même sac et j’essaie de faire la part des choses. D’ailleurs les plus emmerdants étaient aussi les moins bien éduqués même si ce n’est pas une règle générale. Par contre le complexe de supériorité qu’ils nourrissaient envers nous était très répandu. Quant à se prétendre musulmans feu mon ami le moine du cyber en parle très bien dans un texte (http://www.alterinfo.net/Hypocrisie-religieuse_a61549.html). En France je n’ai pas connu une telle hostilité, aussi si je devais me baser sur ce que j’ai vu je dirais que les arabes nous aiment moins que les français par exemple. Tout en précisant que je parle de mon expérience et que ce que je dis n’engage que moi. Mais ce maudit complexe de supériorité semble promu et utilisé tel un outil de manipulation de masse par les élites.

En effet il faut faire croire au bon peuple qu’il est mieux loti que d’autres ! Et que si le peuple souffre, ailleurs c’est pire voire c’est l’enfer sur terre. Ça me rappelle ces étasuniens dans le documentaire de Michael Moore (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=54503.html) surpris par la qualité du système de santé de Cuba, alors qu’avec la propagande ils ne pensaient pas une telle chose possible dans le pays de Castro. Au moins ceux-là vont je l’espère comprendre qu’il faut se méfier de ce que les médias matraquent à longueur de journée. Et je le dis la confiance est tel un mur qui une fois ébréché peut finir par s’écrouler. Je peux comprendre que des gens qui ne sont jamais sortis de « chez eux » et qui n’ont pas entendu d’autres sons de cloche, croient à des balivernes qu’on leur raconte depuis leur plus tendre enfance. Moi mes parents m’offraient comme cadeau d’anniversaire ou de Noël, des ouvrages comme « le livre des records » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_Guinness_des_records), le « quid » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Quid) etc… Ou des ouvrages de culture générale. De plus mon père et mes oncles étaient des personnes curieuses qui s’intéressaient à des sciences diverses comme l’astronomie, l’astrologie ou à des thèmes particuliers comme le phénomène ovni. Ainsi on avait des discussions très intéressantes qui ont fait de moi quelqu’un de particulièrement ouvert et curieux. Je ne dis pas que je n’avais pas de préjugés sur les autres peuples, mais j’ai la faculté de rapidement me remettre en questions. Et j’ai acquis la certitude qu’il faut constamment apprendre notamment des autres pour essayer de devenir meilleur. Aussi quand je tombe sur des personnes bornées et qui refusent de se remettre en questions, j’ai du mal. Mais comme me le fait sans cesse remarquer mon grand oncle, on est victime de l’environnement dans lequel on grandit. Aussi j’essaie de faire preuve de tolérance et de patience. Mais j’avoue que je ne comprends pas la haine systématique et indiscriminée de la différence.

Donc je juge les gens de manière individuelle car comme je le dis souvent même de la merde on peut tirer quelque chose d’utile. Nos déjections ne peuvent-elles pas être utilisées comme des engrais ? Mais je suis conscient que les gens ont peur de ce qui est différent. Tellement de groupes sont victimes de préjugés sans qu’on leur laisse leur chance de prouver ce qui valent en tant qu’êtres humains. Certains vouent une haine aux subsahariens qui viennent il est vrai envahir l’Europe sans chercher à comprendre ce que ces gens fuient. J’ai vu un congolais de RDC qui avait quitté son pays à pied et a atteint le nord du Maroc. Il avait vu des choses horribles dans son pays et disait que tout ce qu’il cherchait c’était un « endroit de paix » qu’il assimilait à une forme de paradis. D’ailleurs ceux qui n’ont jamais vécu la guerre ne peuvent pas savoir quelle horreur c'est. Les anciens combattants avec qui j’ai discutés, qu’ils aient fait la seconde guerre mondiale, la guerre d’Indochine, celle d’Algérie etc… m’ont dit la même chose : « il ne faut pas souhaiter la guerre à son pire ennemi ». Mais je peux comprendre que certains français en ait marre de voir leur pays changer et ressembler par bien des aspects à un pays africain. On demande aux français d’intégrer mais demande-t-on aux étrangers de s’intégrer ? Car c’est bien beau de parler d’intolérance face à l’autre mais ça va dans les deux sens et charité bien ordonnée commence par soi-même. Moi je pense que quand on entre dans un pays étranger il faut se conformer aux coutumes locales aussi étranges qu’elles puissent paraître pour ne pas froisser les autochtones. Après tout les autochtones sont chez eux et les autres sont des « invités ». Tolérance et ouverture d’esprit sont les qualités pour éviter les frictions. Moi je n’ai jamais vraiment eu de problèmes pendant les 4 ans que j’ai passé en France. Même au Maroc j’ai eu surtout des problèmes avec les idiots, mais avec les marocains un tant soi peu tolérants je n’ai jamais eu de réels soucis. D’ailleurs partout où j’ai habité j’ai eu de très bons rapports avec l’écrasante majorité de mes voisins. Respecter si vous voulez être respecté, une règle d’or que je m’acharne à respecter.

Alors je dirais que pour moi la différence n’est pas un problème. Je ne juge les gens que par leur comportement. Et j’évite d’assimiler un imbécile à son groupe d’appartenance. Généraliser est la pire erreur que vous puissiez faire. Quand une personne accuse d’autres de méchanceté, j’essaie d’abord de comprendre si cette personne elle-même n’a pas eu un comportement qui a agacé les autres. Il n’y a souvent jamais de fumée sans feu et il y a toujours une cause aux choses. J’essaie donc de comprendre comment les gens pensent et pourquoi ils pensent d’une certaine manière. Je suis le résultat de mes expériences et je suppose qu’il en est de même pour les autres. J’ai croisé des gens authentiquement mauvais mais ils n’étaient pas nombreux même si particulièrement néfastes. Sinon la plupart du temps ce que je croise sont des ignorants. Beaucoup ont changé à mon contact d’ailleurs et ont arrêté de juger « l’homme noir » avec des préjugés éculés. Si on devait s’arrêter à ce que certaines personnes communautés nous ont faits et bien ça ne pourrait aller que de mal en pis. L’humanité regorge de richesses, alors pour son salut elle aura tout intérêt à trouver les moyens de les mettre en valeur et cela passe par le bannissement des préjugés et des idées reçues sources intarissables de conflits et de régression. Apprendre à connaître l’autre et à coopérer avec lui, me semble la seule solution envisageable pour l’avenir de l’humain.

 


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