« Dirty Corner », l’installation d’Anish Kapoor au château de Versailles vandalisée

par Serge ULESKI
lundi 14 septembre 2015

 

 

 « Des inscriptions ont été découvertes dimanche sur la sculpture monumentale d’un artiste britannique, installée depuis début juin dans les jardins du château de Versailles. » ICI, inscriptions qualifiés d' « antisémites » par l'auteur de cet encombrant qui se dit "sculpture" et quelques politiques qui lui ont emboité le pas ( Valls, Hollande...)...

Jugez plutôt : « La reine sacrifiée, deux fois outragée », « SS Sacrifice Sanglant », « le deuxième viol de la Nation par l'activisme juif déviant ». Ou encore « Juifs tradis et Kabbalistes : ce taré vous met en danger » - convenons tous ensemble que ce dernier commentaire est plutôt protecteur à l'endroit des Juifs dits traditionalistes.

Doit-on ici préciser qu'il faut faire preuve d’une mauvaise foi certaine - mauvaise foi sans surprise qui cache, une fois de plus, une menace et un chantage censés faire taire toute critique en général et en particulier aussi, et plus encore lorsqu'elles sont justifiées -, pour qualifier ces inscriptions d’antisémites même si l’on doit regretter que d’aucuns soient incapables de critiquer cette « production » dite artistique qui est un véritable "délit", un délit gratuit et sans profit pour la société, un délit qui n'explique rien, sans avoir toutefois à faire état de l’origine ethnique du dit « auteur-délinquant » ?

Et quand on sait qu’en ce qui concerne Anish Kapoor, la critique était d’autant plus facile et justifiée que sa production est médiocre et sans art, on réalise à quel point la mention de l'appartenance ethnique de l'auteur du forfait était bien inutile.

 

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 Le seul mérite de cet encombrant... mais l'art contemporain nous a déjà mille fois encouragés d'y adhérer, contraints et forcés le plus souvent, et si tant est que cela en soit un, c’est son côté monumental : 9m de haut et 60m de long.

Alors qu’un champ abandonné aurait tout aussi bien pu convenir ou bien encore, la Méditerranée - on dit cette mer très profonde, jusqu’à 5000 mètres -, dans le cadre d’une exposition champêtre dans le premier cas, sous-marine dans le deuxième -, c'est bien d'une vraie blessure esthétique et d'une nouvelle injure symbolique qu'il est question avec cette profanation toute laïque : le refus du respect que l'on doit à tous les lieux de la République, y compris ceux d’Ancien régime.

Rien de nouveau en la matière néanmoins car, avec l'art contemporain fossoyeur en chef de l'art moderne, c'est bel et bien la règle suivante qui s'impose : le viol des consciences et la recherche systématique du traumatisme ; recherche derrière laquelle un mépris certain pour l'espèce humaine parvient à peine à cacher un engagement auto-destructeur et nihiliste.

Continuer de nous salir et de nous avilir... nous et notre époque, ça oui !

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 Dans une interview au Journal du Dimanche, Anish Kapoor a évoqué la « connotation sexuelle » de son œuvre, censée représenter « le vagin de la reine qui prend le pouvoir » ; formule à la Marcel Duchamp mais sans le génie radical et visionnaire de ce dernier : tout ce à quoi nous serons confrontés ; et comme de juste, nous y sommes et n'avons pas cessé d'y être depuis les années 50 !

Décadente cette gesticulation contemporaine ! "Décadente" dans le sens de "sortie du progrès", se situant en-dehors du monde tel qu'il est, a été, pourrait être, sera... ce qu'on pourrait appeler "une réalité visionnaire du monde", contrairement à l'Art qui a toujours su nous éclairer sur son époque.

Le vagin de Kapoor ne témoigne de rien sinon d'une pathologie. Niais nous y entrons dans ce vagin, niais nous en sortons ; et de marbre qui plus est : celui de l'indifférence ; et de plomb : celui de la colère, une colère de gros calibre ! De plus, il est vraiment inacceptable que de l'argent public y soit englouti.

Aussi...

Vagin de la reine versus le trou du cul de l’artiste, un immense trou pour l’occasion, à la hauteur de la connerie de ce délinquant juvénile qui associe la création artistique à ce qui ressemble fort à un complexe d'Oedipe mal résolu (1) - entre autres pathologies et symptômes -, responsable d’un nombrilisme fossoyeur de l’Art majusculaire avec pour ultime accouchement : une production immature, en dessous de la ceinture (l’artiste fait aussi dans le symbole phallique) là où le pipi-caca est roi : du porno soft tendance scatologique, inévitablement...

Aujourd'hui, il semblerait que les patients des psychanalystes et autres psychothérapeutes occupent en majorité une scène réservée jadis aux artistes, et ce avec l'assentiment, la complicité et la complaisance de tous les acteurs de cette scène : Etat, collectivités, institutions.

Comment alors signifier à tous ces patients que parmi le public, nombreux sont ceux qui n'acceptent plus d'être leur cure  ?

La question est posée. En attendant une réponse, tous ces "animateurs urbains" devront très certainement faire face dans les mois et les années à venir, à des niveaux de contestation sans précédent ; une contestation conduite par ceux qui, aujourd'hui, se considèrent dans le droit de la défense personnelle.

 

***

 

  Mais au fait… à qui doit-on cette intrusion aussi prétentieuse qu’imbécile ?

A Catherine Pégard, une journaliste au Quotidien de Paris puis au Point, diplômée de science-po, un temps conseillère de Sarkozy, nommée à la présidence de l'établissement public du château de Versailles lors du conseil des ministres du 31 août 2011, succédant ainsi à Jean-Jacques Aillagon.

 

 

Qui nous parlera des pressions qui ont pu être encore une fois exercées sur sa pauvre personne pour qu’une telle provocation stérile, après tant d’autres, soit acceptée dans des lieux qui n’ont besoin que d’un seul hommage et d'un seul soutien : celui de l’Histoire, de l'Etat et des visiteurs venus du monde entier pour lesquels la France c’est aussi Versailles et son roi.

Aussi, pardonnons-leur à tous car ils ne savent pas ce qu’ils font ! Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont nommés : pour attendre les ordres et les exécuter car, sans ces ordres, perdus ils sont dans une nomination bien trop grande pour eux.

On aura, au passage, une pensée pour cette France du XVIIe siècle saignée à blanc par un roi soleil qui fut finalement enterré de nuit, en catimini, par peur du scandale et des crachats ; faut dire que le peuple avait alors du caractère et de la salive à revendre, muselé qu’il était ; un roi donc qui se plaçait au dessus de tout ce qui conduira ses descendants sur l’échafaud avec sa lame assoiffée de sang et de justice aujourd’hui encore introuvable pour partie.

 

***

 

  Pour revenir à notre sujet, l'Art ou bien plutôt... son absence... à quand une critique et une histoire de l'Art qui relèveraient de l’invective, de l’insulte, courage d'une main, colère de l'autre, face à l'affront (quand ce n'est pas l'outrage) qui nous est fait, saison après saison, exposition après exposition, installation après installation, toutes plus indigentes les unes que les autres ; foutoirs indescriptibles dans lesquels l'infantilisme côtoie le plus souvent le trivial qui côtoie le puéril qui à son tour embrasse l'anecdotique, le tout noyé dans un océan d’intentions aussi immatures qu’incompétentes et jean-foutres (2).

Névrose et enfermement ! A la trappe l’Universel ! Aucune tentative de sortir de soi ! Aucune vision digne de ce nom : celle d’un monde, celui d’hier, d’aujourd’hui et pourquoi pas, un monde pour demain ; artistes visionnaires, novateurs et précurseurs.

Pire encore, on cherchera en vain un savoir-faire pour défendre quelle que valeur esthétique que ce soit.

 Oui ! Un savoir-faire : celui de l’artisan et de son métier ; sueur, larmes et sang ; efforts et travail dispensés pour une finalité bouleversante et incontestable dans sa maîtrise et son inspiration ; témoin indiscutable d‘années de recherche et d’apprentissage solitaires et têtus.

 

 

1 - "... le complexe d’Œdipe est un rapport de forces affectif et sexuel au sein d’une famille. L’enfant en est à la fois sujet et enjeu. S’il reste prisonnier de l’attachement œdipien, il ne peut grandir et structurer son moi, car il demeure dans l’impossibilité de dépasser une relation duelle et exclusive. Il noue de ce fait une relation névrotique au parent de sexe opposé tout en éliminant le parent de même sexe qui est l’obstacle à sa passion amoureuse.

Une mauvaise résolution de l’Œdipe entraîne que l’enfant n’est plus sujet de son développement, mais un enjeu de séduction, de manipulation, d’autoritarisme ou de démission." (la suite ICI)

 

2 - Se reporter à l'article de Jean Baudrillard à propos de l'art contemporain : ICI

 

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Pour prolonger, cliquez : Art contemporain fossoyeur de l’art moderne

 


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