Docteur ! Je veux bien mourir, mais pas souffrir tant...

par Montagnais .. FRIDA
lundi 18 septembre 2023

Je vous raconte les mésaventures, côté coeur, de mon oncle Bébert. J’aimerais avoir votre avis. Côté “coeur” : au sens figuré, peine de coeur n’est pas mortelle. Au sens propre, les questions et les doutes s’amoncellent, vous en jugerez . . 

Il y a deux mois, l’oncle Bébert, 80 berges aux prochains lilas, fait face de façon quasi quotidienne, à des douleurs dorsales, des brûlures entre les omoplates. Violentes ! Un lance-flamme dans le dos dit-il. 

 

Après bien des recherches sur Internet, il découvre que ces symptômes sont ceux, soit de l’angine de poitrine, problèmes de coeur, soit du Reflux Gastro-oesophagien et que la confusion est possible.

 

Il avait mal, bien mal. Mais les vieilles carnes ont l’habitude de supporter sans trop se lamenter.

 

Grand-mère Germaine répétait "l'est têtu comme un brebis oufti !" va-t-en donc voir le père Dubois qui connait la médecine, le rebouteux à l’orée de la forêt.

 

Bébert décide d’aller consulter. Il prend rendez-vous chez son toubib le docteur Vacancier, celui qui lui distribue régulièrement ses médicaments, pour le diabète, le cholestérol, la prostate, le coeur .. anticipant et amenuisant ainsi tous les habituels problèmes de vieux.

 

Bébert lui dit, “le dos ..”. Bébert pensait pouvoir s’expliquer, détailler, demander, pour soigner ses douleurs. Le toubib lui dit de s’allonger, il procède à des rites avec des capteurs et des fils. Il sort un papier. Il le scanne au phone. Il le transmet au service cardiologie à l’hosto de Y… et demande à parler à un chiardologue 👍

 

 

Et voilà Bébert chargé en ambulance, sans autre forme de procès.

 

Voyage mouvementé : vitesse, sirènes hurlantes, conduite agitée, freinage, zigzagues .. Bébert allongé, ce qui accroît les effets.

Il garde un souvenir vague des premiers enchaînements suivants : transbordement, attente, interrogatoire, sortie des fafiots, carte verte, mutuelle, passeport ..

 

Laissons Bébert parler

 

 quote : 

 

 Puis je fus acheminé dans ma chambre sur mon premier char d'hosto (j'appris ce nom au brancardier, qui l' a immédiatement adopté : pilote de char d'hosto .. ça lui allait .. nous avons longé des couloirs où s'entassaient, alignés les uns sur les autres, des tas de chars d'hosto, remplis de bipèdes qui faisaient la gueule, dans une sorte de pénombre. Vous avez de la chance me dit-il, vous allez être pris en charge immédiatement par une infirmière charmante. L'infirmière me souhaita la bienvenue et s'empara du devant du char, pendant que mon pilote poussait derrière. Après des couloirs et des couloirs nous arrivâmes en ma chambre .. un seul lit ! bien ! .. Après m'avoir transvasé du char au lit, le pilote repartit. Je restai seul avec l'infirmière, qui s'affairait, mais qui n'avait rien contre le dialogue .. 

 

En quelques instants, j'appris qu'elle venait de Nancy .. Nancy ! Nancy, le lieu de mes premières études universitaires . . , avec le prof de géologie devenu célèbre .. Nancy, le lieu de mon premier boulot après ma courte carrière militaire à Saumur et en Allemagne. Puis nous avons parlé de Chambley, qu'elle connaissait bien, puis de Pont-à-Mousson ..

Ces premiers instants étaient un enchantement .. je devais déchanter sans attendre beaucoup.

 

Je fus cloué au lit, avec interdiction de me lever. Des fils et des tuyaux me furent apposés sur et dans la peau en une dizaine d’endroits.

 

Puis des visites de docteurs, m’annonçant une “coronarographie”

 

 

 

- Dites Docteur, je pourrai vous montrer un document intitulé : 

“ Ramonez vos artères naturellement “

- NON, J'Y CROIS PAS, C'EST CHARLATAN

 

- Même avant d'avoir lu ?

- Oui

Puis le dialogue s'est embrouillé encore :

. . 

Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Le sens minimum de l’humour lui manquait.

Puis je suis passé, peut-être abruti par quelques calmants, en salle de coronarographie comme annoncé, un environnement digne d’une fiction 2001 odyssée de l’espace, plein de machines, plein de lumière verdâtre, plein de fils, de gens agités, en blanc. . 

de retour en ma chambre, je demande : ANGOR ou RGO ? 

Je refuse, je veux des alternatives, je veux soigner mes douleurs.

Le bon “docteur” laskare vient m’expliquer que c’est décidé, qu’il n’y a pas d’autres solutions.

Je refuse toujours. Je veux des conseils de vie, des traitements les plus légers qui soient, des antidouleurs ..

C'est légèrement inquiétant, il veut, ce bon Diafoirus, que je crève parce que j'ai refusé sa médecine approximative, non holistique, fanatique, business .. Il me le confirme d'ailleurs :

 

 

- Non, vous avez refusé le pontage, vous ne serez plus jamais reçu ici 

 

IL est si sûr de lui ce petit brebis, si attaché à sa médecine machiniste, ses certitudes, ses visions maléfiques .. faut dire, je le ménage pas :

 

Vous avez même pas lu le Voyage ! on peut pas comprendre la vie si on a pas lu le voyage ..

Si nous discutions en dehors de ce cadre formel, nos relations prendraient un autre tour docteur ! ..

 

Je menace à peine, j'y reviendrai ..

 

"Voyage au bout du rire" .. Nous allons écrire ..

 

Attendez, c'est pas fini .. je brouillonne pour l'instant, encore tant à raconter, brut ..

 

Unquote

 

Puis, quinze jours après, toujours non libéré de ses douleurs, Bébert est allé voir un bon médecin de campagne, qui, enfin, lui a prescrit de la trinitrine, tout simplement .. tout en précisant qu’il serait bon de faire une contre-visite chez un autre cardiologue .. 

 

Je ne veux pas faire de la réclame pour un médicament, mais, Bébert a été amené deux fois à se faire deux pulvérisations sous la langue. ses douleurs ont passé en trente secondes.

 

Tout cela le rassure, ses crises se sont considérablement espacées. 

 


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