Du droit à disposer de son corps

par PascalDemoriane
lundi 5 juillet 2021

 

Un auteur d'Agora vox critique à juste titre l'obligation vaccinale mais en se fondant sur un « droit à disposer de son corps » constitutif selon lui d'une « liberté » dite « fondamentale », salvatrice.
Le « bon sens » commun, la foule, nous compris, validera aisément cette articulation, parce que le « bon sens » est une faculté intellectuelle par défaut qui n’inclue pas de sens critique d'elle-même. Le bon sens est un arsenal en plomb qui semble solide parce qu'il est lourd, peu onéreux et répandu, mais qui plie et fond dès que les complexités contradictoires le surchauffent : ses fondements fondent vite, aussi vite que les fondements du « droit à » du « juridisme intuitif », subjectif, empirique et imaginaire du citoyen honnête ordinaire. C'est pas là le moindre défaut de sa qualité !

1. La thèse virale du « disposer de mon corps »

Déjà, le droit n'est pas intuitif, ne relève pas de la subjectivité. Ensuite « disposer de son corps » est une formulation bizarre, impensée. On croit la comprendre, mais pourtant on serait bien peine de l'expliquer, d'en mesurer la portée, d'y trouver une cohésion collective et une cohérence individuelle sans devoir y explorer des « non-dits » implicites, in-explicites, mal ourdis.

Quoi ? Pour disposer de quelque chose, il faut être deux, soi et la chose, sujet et objet dissociés, ici sujet de droit et objet du droit, vus en droit. Si la chose est le corps, alors qui est le soi sans corps ? Bizarre ! Un fantôme juridique ? Celui qui est abstraitement libre de revendiquer un droit ? Dangereux çà ! Il suffit que le législateur valide une dissociation sujet-objet de droit « pour le libérer de son assujettissement corporel » par exemple (IVG, PMA, GPA, transgenrisme...) au nom de la santé ou de l'égalité, et voilà notre citoyen dépossédé et coupé de lui-même corps # âme par son propre raisonnement boomerang, par son principe de revendication subjective.

Du « droit au corps » (1ère dose virale)

Le « droit au corps », non-dit latent de son raisonnement, est une réification qui est justement la modalité de sa violation, notamment sexuelle, symbolique ou sanitaire.


Dès l'instant ou le sujet assimile son corps à un objet, objet d'appropriation, donc d'amputation, d'aliénation locative ou d'augmentation technique potentielle, au titre d'un droit de propriété, droit d'en disposer, il s'en dépossède automatiquement au profit de la Loi, loi d'un tiers dominant, d'un tiers contractant, d'un droit de propriété toléré : c'est là la différence entre l'être en propre auto-nome ès qualité, et l'avoir approprié altero-nome ès quantité. Entre sacré et valeur comptable.
Si mon corps m'appartient, quel est son prix ? Son droit d'entrée ? Sur quel marché ? Ma mère m'a t-elle présenté un devis ? Mon épouse une facture, mon fils un crédit ?

L'aphorisme féministe « mon corps m'appartient », du même tonneau, n'est que l'avoir réifié du corps de la loi libérale de la marchandise comme dialectique d'appropriation... ou de cession monnayée, liberté de négociation consentie (prostitution du corps, prolétarisation de l'âme).

La prostituée (ou le salarié) en disposant de son corps, s'aliène non pas au client, mais à l'acte marchand proxénète qui lui coupe l'âme du corps disponible, la tient en laisse. C'est un pacte faustien avec le diable juriste, le grand séparateur, l'argent fétiche.

De la liberté du corps (2eme dose virale)

D'autre part la « liberté » corrélée au « droit à » ne fait qu'aggraver cette réification. Concept piège abstrait, car la liberté ne se mesure en pratique qu'à hauteur de ses entraves relatives, c'est une « anti-valeur » attrape-mouche, une promesse tacite, somme des possibles non interdits. Seule la prison, séparation de corps, permet au détenu incarcéré de vouloir s'en libérer ! Seule l'obligation vaccinale permet de vouloir s'en affranchir. Comme seule la douleur permet de vouloir l'apaiser : mais un antalgique anti-douleur n'est pas une finalité sanitaire ! Le paracétamol a beaucoup tué en 2020... La revendication de « liberté de droit de disposer de son corps » ne fait que consentement à sa confiscation potentielle et à son entrave conditionnelle.

De l'égalité des corps (3ème dose virale)

Pour être citoyennement complet, ajoutons à tout cela l'égalité virale : « Parce que nous sommes tous égaux, nous serions tous libres en droit de disposer individuellement de nos corps ». Nous obtenons alors, outre la confiscation potentielle et l'entrave conditionnelle, la zizanie concurrentielles égalitariste des corps inégaux (vacciné contre non-vacciné, féminin contre masculin, bronzés contre pâles...) et partant, la dislocation du corps commun des communautés humaines endogènes (inter-sectionnalités des races et genres éclatés). Les tyrans en ont rêvé, la démocratie libérale citoyenne l'a fait !

Le piège viral de l'incubation mentale injectée

Notre citoyen de bonne foi et de bon sens n'a donc rien compris aux termes explicites de son auto-assujettissement aliénant. Si comme il l'indique « Liberté, égalité, fraternité » est gravé aux frontons des temples républicains, c'est bien que leurs inspirateurs dominants y ont vu trois tapettes à rats, trois nasses impasses d'autant plus pernicieuses que c'est le citoyen qui se les tend lui-même, se faisant l'artisan militant tenté de son consentement à l'impuissance collective paradoxale ! Selon le même cynisme hyperbolique qui inscrivait « Arbeit macht frei » à l'entrée d'Auschwitz ! Dialectique bien huilé, non ? Méfions nous des frontons !

2. L'antithèse du « pour un nôtre corps »

Non « mon corps ne m'appartient pas... ! », je ne peux en disposer, ce serait inversion ! La grande inversion techno-marchande individualiste, égocentrique. « … mais j'appartiens à mon corps qui me dispose et me singularise en tant qu'instance transitoire du corps commun de mes parents et de mes enfants, par extension, des êtres en parenté composite d'humanité ». C'est sur ce fondement factuel et ontologique « bio-communiste » que s’appuie l'art médical du soin, prolongement technicisé du soin intergénérationnel bi-genré, soin féminin et soin masculin, et que s'appuie le serment d’Hippocrate. Sans communauté corporelle dialogique, pas de médecine sympathique, pas de secours empathique... et pas d'enfantement érotique. Ni d'ailleurs.en poussant l'idée, pas d'art martiaux de combat propre, d'idéal du combat corps à corps sain et loyal, quasi-médical, par maîtrise virile du geste risqué bien proportionné... Tout se tient !

De l'innocence paritaire

Sinon pourquoi le « primo non nocere » ? Oui, pourquoi ne pas nuire ? suggère Sade, penseur du libéralisme libertaire appliqué au corps... des autres, des plus faibles, s'entend !
Parce que le corps n'est pas un objet pardi !, il est « nôtre » comme dirait le Dr. Louis Fouché, inappropriable par moi, toi, lui, qui dit mon, ton, son, donc jamais nocif ni nocent, pas même individualisable puisqu'il est le fondement bio-physio-linguistique, dialectique de la relation de parenté et de parité humaine dialoguante dont l'intellection consciente abstraite neuro-subjective n'est que l'épiphénomène. Ce n'est pas pour rien que les sagesses traditionnelles les plus évoluées (personnalisation chrétienne) l'ont sanctuarisé contre les superstitions réifiantes et torturantes (circoncision, excision, scarification, tatouages, amputations... prémisses archaïques des artifices du transhumanisme anti-biologique techno-violeur ? Voire.)

3. Conclusion d'étape :
le corps hérité, c'est parce qu'il ne nous appartient pas qu'il faut le protéger du faux vaccin, comme il faut protéger la biosphère du techno-écologisme vert, du « variant greta » !

Eh bien oui, cette re-communisation insurrectionnelle du corps, du « Nôtre corps qui êtes sur Terre », par antiphrase du « Notre père qui êtes au cieux » - (rendons lui ce qui lui revient, recouvrons ce qu'il nous a donné, dit Jésus, avant Marx !) -, nous semble référence bien plus efficiente, plus puissante pour rejeter l'obligation pseudo-vaccinale diabolique que la revendication individuelle du « libre choix » contrôlé, concédée par la référence au droit du maître. Sa liberté « libérale » affichée n'est que l'illusoire « tout est permis parce que rien n'est plus possible »... hors l'argent auto-légiférant bien sûr.
Donc faisons corps dans le bon sens dés-inversé ! Disons que c'est ce « Nôtre corps commun » qui est le mandataire obligataire et la finalité du pouvoir sanitaire, du droit et de l'état, et pas l'inverse ! Si devoir collectif de soin il y a, c'est de nous soigner collectivement de ce pouvoir étatique et économique des « sociétés anonymes » occultes qu'il crypte, nous soigner personnellement mentalement de cet agent pathogène viral qu'est l'individuation égoïque revendicative aliénée qui nous isole et nous divise face à lui.

 


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