Du droit à la dictature

par Caleb Irri
lundi 15 novembre 2021

Lorsque vous entendez de plus en plus souvent un ministre dire que la sécurité est la première des libertés, cela devrait vous étonner. Si le gouvernement répète ensuite à l’envie qu’avant d’avoir des droits vous avez des devoirs, cela devrait vous inquiéter. Et quand enfin le président, à 20H à la télé, annonce que « être libre, dans une Nation comme la France, implique d’être responsable et solidaire » jute après avoir menacé ceux qui ne se feraient pas vacciner de ne pas pouvoir « vivre librement », alors il faut s’arrêter une seconde pour réfléchir au sens des mots qui sont utilisés

La liberté c’est le choix. Le droit n’est rien d’autre que le pouvoir de faire des choix. En conscience et selon notre libre-arbitre, le citoyen « de plein droit » est l’individu considéré comme libre CAR en capacité d’exercer SES droits.

Si on vous prive d’un droit au prétexte que vous n’avez pas accompli un devoir au préalable, alors celui qui possède le pouvoir de vous supprimer ce droit est nécessairement votre maître. L’Etat n’est pas votre maître, et le président n’est pas votre roi. Si on conditionne l’obtention d’un droit à l’accomplissement d’un devoir préalable, alors ce droit n’est pas une liberté mais la contre-partie de votre soumission.

En vérité on n’a de devoirs que ceux qu’on se donne à soi-même. Car si c’est quelqu’un d’autre qui vous indique quels sont vos devoirs, alors vous n’êtes pas un Homme libre. Et si la personne qui vous impose quels sont vos devoirs est la même que celle qui vous donne les droits qui y sont conditionnés, alors il faut se rendre à l’évidence : vous n’êtes plus un citoyen et vous ne vivez pas dans une démocratie.

Le Pass Sanitaire est le symbole même de ce changement de régime que nous subissons sans même que la plupart des citoyens s’apercoivent du tournant majeur que cela représente.

Ce Pass, qui pourra bientôt être à loisir activé et désactivé selon les critères laissés à l’appréciation d’un petit groupe d’hommes sans aucune possibilité de s’y opposer, est l’instrument par lequel il faut comprendre que les droits et les devoirs ne sont plus entendus comme des concepts politiques abstraits mais bien l’application de la méthode ancestrale utilisée par toutes les dictatures du monde, à savoir celle qu’on appelle en général « la politique de la carotte et du bâton », ni plus ni moins : si vous faites bien tout ce qu’on vous dit de faire vous aurez des droits, toujours en sursis, tandis que si vous ne vous soumettez pas on vous en retirera. Ce n’est plus vous qui décidez.

Vous êtes nés dans un pays dans lequel le simple fait d’y apparaître vous conférait des droits imprescriptibles vous permettant de devenir un citoyen libre vivant dans une démocratie. Et puis on vous a ensuite fait comprendre qu’à côté de ces droits vous aviez aussi des devoirs, comme une sorte d’échange naturel… pour qu’on vous annonce aujourd’hui que finalement de droits vous ne pourrez avoir qu’après avoir rempli des devoirs… mais réveillez-vous donc les gens : car en réalité c’est triste mais vos droits ont déjà disparu !!

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr


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