Du goût de l’effort à la facilité technologique

par exosphene
lundi 27 janvier 2025

Du goût de l’effort à la facilité technologique

Avec l’invasion de la technologie numérique et la facilité de partage qu’elle offre, la tradition des vœux de bonne année relève plus d’une banalité oscillante entre bienséance et bien-pensance civilisationnelles plutôt que de s’offrir comme le témoignage d’une véritable attention. Il est loin ce temps où l’on prenait le moment d’écrire avec son cœur, sans ces faux semblants pollués de formules convenues qui perdent tout sens, trop attachés au formalisme marketing de circonstance.

Oui, c’est si facile un message sur le téléphone puis diffusion sur la liste de nos contacts, en deux clics l’affaire est pliée. Nous le faisons tous, plus ou moins, mais nul besoin de se voiler la face, nous sommes tous infectés du virus de la facilité.

Mais au fond si j’avais quelque chose à appeler de mes vœux, en quoi consisteraient-ils ? Très certainement ce serait de partager une voie possible pour nous aider à sortir du radicalisme toxique qui pollue nos existences et nous plonge dans le regret du « c’était mieux avant » sans autre espoir que de subir une inexorable fatalité.

Oui mais avant quoi, quelle est cette menace qui nous guette tous et dans laquelle il est si facile de tomber si nous n’arrivons pas à éveiller nos esprits pour en mesurer la portée ? 

Ainsi va le monde aspiré par l’accélération de la dynamique que nous offre la technologie : Celle de la facilité et de l’onéreux tribu dont nous devons nous acquitter pour avoir l’illusion de piloter le monde depuis notre canapé, en cautionnant des études statistiques conjuguées au conditionnel et à leur spéculation par nos juges de guerre qui se font fort de les utiliser comme carburant de leurs discours au radicalisme aussi bête que méchant. Ces poètes du catastrophisme nous offrent une ode aux « isme » en tous genres, en se répandant dans la stérilité de leurs gesticulations et le morbide de leurs vanités. Faut-il s’inquiéter de cette progressive escalade qui pousse à la tentation de suivre la valeur montante du système. Cet homme providentiel aux prétentions justicières qui arriverait à nous faire oublier qu’il est de ceux qui ont contribué à créer et amener à cette situation, et qu’il va nous en sortir en s’attaquant à leurs conséquences avec des solutions faciles pour mieux pérenniser le problème : Taxer

Quand on habite dans le pays qui est déjà le plus taxé au monde, et que l’on ne s’en sort toujours pas, il devient urgent de stopper les réflexes aussi faciles que stériles qui caractérisent si bien l’incompétence, l’absence d’imagination et de courage de ceux qui les imposent… Dans le silence assourdissant d’un peuple réduit au sacrosaint consentement d’une fin qui justifierait le moyen, au nom de la défense de l’évolution des valeurs éthiques dont la modernité ne pourra se passer au risque de conséquences apocalyptiques. Autant vous dire qu’il ne manque plus que la marmotte pour mettre le tout dans du papier d’alu.

Bien malgré nous, nous sommes aspirés dans cette spirale infernale, soit coupables de nos non-choix ou alors victimes de trahison. Mais avant tout comment faire pour ne plus alimenter nous-mêmes cette spirale infernale qui s’amplifie avec le ras le bol grandissant de chacun qui nous pousse dans un panel de radicalismes à disposition pour lesquels nous n’avons que l’embarras du choix.

Faute de spiritualité ce monde plonge dans la religiosité des idéaux logiques de son inconfort de classe, où chacun tourne le prisme du droit pour défendre ses intérêts quand bien même la forme contredit l’esprit qu’il est censé garantir. Peut-être serait-il bon de prendre conscience que la notion d’Etat de droit pour exister passe obligatoirement par l’existence d’un Etat. Ce qui signifie que le Droit est subordonné à la souveraineté de cet Etat. En ce sens, détourner l’esprit dont il est issu, relève du suicide. Lorsque l’on voit l’explosion des judiciarisations de tout et n’importe quoi et des jurisprudences, il n’est pas inutile de s’interroger sur la nature du problème. Lorsque ce jeu devient possible et que le système ne fait rien pour y remédier cela prouve que l’Etat est vassal, se laisse dépouiller de l’esprit de son droit et est incapable de s’affirmer dans un rapport de forces équilibrées : Prérequis nécessaire à toute notion de justice. Si cette condition n’est pas remplie c’est la loi du plus fort qui s’applique. L’on peut s’interroger sur la naïveté des états démocratiques devant cette réalité dont l’histoire regorge, et rester circonspect d’en voir aussi peu s’en indigner !!! Ils ne sont pas nombreux ceux qui n’ont pas encore été contaminés par cette maladie mentale antidémocratique qu’est le wokisme.

Le principe démocratique avait jusque-là l’avantage de préserver les plus faibles des ambitions territoriales des plus forts en garantissant une paix durable basée sur leur complémentarité. Ce n’est pas par hasard si jusque-là il n’y a jamais eu de guerre entre pays démocratiques. Cela semble sortir des mémoires en même temps que nos anciens nous quittent et que l’IA nous dicte ce que nous devons bien penser pour s’éviter tout effort. Il parait que c’est pour notre bien !!!

Pendant encore combien de temps les peuples accepteront-ils de vivre en dessous de leurs moyens ? Jusqu’à ce qu’ils prennent conscience qu’ils contribuent à leur malheur en se réfugiant dans la facilité du « pas vu pas pris » et de la fatalité qui les excuse de leur inconsciente culpabilité à ne pas avoir résisté quand l’occasion leur en a été donnée.

Notre histoire ne nous apparaît aujourd’hui que comme une succession de guerres de compétition. Ce comportement semble héréditaire entretenu comme si l’histoire était là pour éternellement se répéter. Pour notre plus grand malheur.

Mais au fond sommes-nous prêts à reconsidérer la chose en opposant une vue de l’esprit qui permettrait de dépasser le stade du règne animal, pour s’ouvrir à la spiritualité qu’impose le civilisationnel où l’esprit du droit permettrait de statuer entre innocence et culpabilité, au-delà de la présomption des susceptibilités convenues, en appliquant des textes juges de paix tel que « Nul ne peut se plaindre d’être victime d’une agression qu’il n’a lui-même pas subie, tout comme nul ne peut être accusé d’un acte qu’il n’a pas commis. » ? Histoire de stopper l’hémorragie des rancunes séculaires pour favoriser l’intelligence du pardon sans lequel tout amour blessé reste comme une plaie qui ne cicatrise jamais.

Cela permettrait certainement d’éviter ce genre d’image où de jeunes cons se déchaînent sur une histoire qu’ils n’ont jamais vécue et sur laquelle ils ne connaissent rien, en la transformant en égrégore toxique tel un hooliganisme qui deviendrait la valeur de référence du sport et de la nature de l’esprit de compétition, qu’il est bon de lui attacher. Autant vous dire que lorsque l’on perd le sens de l’origine des choses celle-ci peut vite se transformer en monstruosité. Il devient alors facile de raconter tout et n’importe quoi pour jeter de l’huile sur le feu.

Tout ça pour du buzz facile qui donne la sensation d’exister, peu importe le ridicule du prisme déformant, l’essentiel est de raconter ce que les gens ont envie d’entendre pour les conforter dans leur réaction primaire. On se rassure comme on peut !!! 

On passe du point Godwin au point wokeloose en quelques clics !!!

Que ce soit sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, sur le conflit entre Israël et les palestiniens, sur les différends entre la France et l’Algérie, les migrants et les islamistes, Trump ou Musk. Tout est exploité pour entretenir les haines qui s’affichent comme seule vérité du fonds de commerce d’un système qui ne règne que par la peur qu’il induit.

Il y a là un système de complaisance à ce délire de compétition pour que les hommes s’entretuent. Il y a une volonté d’entretenir cette folie pathologique. Il y a cette irresponsabilité, cette inconscience et cette réactivité animale primaire de ne concevoir la vie qu’entre proies et prédateurs et où le fatalisme sacrificiel des peuples nous est proposé en rituel, qu’il nous faudrait accepter comme un cérémonial religieux. Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui la question du pouvoir spirituel est étouffée et instrumentalisée par une propagande religieuse de bas étage qui définit la hauteur d’esprit par la longueur de la chaîne que le texte consentirait à lui accorder, sous contrôle de ce qui officie comme autorité religieuse.

Peut-être faut-il se rappeler ce passage de la bible où Dieu arrête le bras d’Abraham pour qu’il ne sacrificie pas son fils Isaac. Du point de vue religieux et primaire, l’on peut voir dans cette scène l’exigence que Dieu impose à Abraham pour qu’il lui prouve sa foi et son obéissance. Et c’est principalement l’interprétation qu’en font les religions monothéistes à quelques variantes près. Cette pratique sacrificielle sur des enfants pour prouver son obéissance est aussi une pratique que l’on retrouve dans notre actualité dans les affaires liées aux réseaux pédophiles qui sont avant tout dédiés aux pratiques satanistes auxquelles certains en quête de gloire, d’argent ou de pouvoir s’adonnent pour y trouver un moyen de promotion rapide au prix de leur âme. 

Mais si l’on prend un peu de hauteur, l’on peut y voir un tout autre message beaucoup plus spirituel, et bien plus contemporain. Il est bien évident qu’il n’aurait eu aucun sens à cette époque reculée où les technologies de communication n’existaient pas. Considérant l’intemporalité des écrits sacrés et de la parole de Dieu, il se dessine un tout autre message en guise de leçon, d’enseignement. Par cet action Dieu donne à Abraham une leçon pour l’aider à préparer son peuple à recevoir la loi à venir dans l’intelligence de l’esprit de Dieu qui ne saurait renier la parole qu’il donne.

Ainsi, il le prévient du danger de l’aveuglement de la foi en lui montrant la vigilance nécessaire pour ne pas se laisser tromper par toutes les formes « humaines comme technologiques » que peu prendre le malin qui prétend parler ou agir au nom du divin en détournant par la parole ou ses actions, les principes qui n’ont de sens que par l’intelligence de l’esprit des lois qui les énonce.

Finalement le message est simple : Ne te laisse pas aveugler par ta foi, il t’appartient de reconnaître et dissocier ce qui vient du Divin ou du malin et nul autre ne peut le faire à ta place.

N’est-ce pas là au fond en quoi réside notre libre arbitre : Celui d’exister en faisant le choix d’entendre le divin ou de refuser d’exister en se laissant embarquer dans la facilité des non-choix du suiveur qui après le premier virage ne peut qu’appréhender la fatalité du mur de son inexistence.

Il fut un temps où l’on appelait cet exercice « l’examen de conscience » vous savez cette petite caméra que l’on a à l’intérieur de nous qui nous permet de nous voir sans faux-semblants, tel que l’on est devant la loi de la création et où « l’on ne peut pas se mentir à soi-même ». Cette petite caméra intérieure que l’on a tous en nous et qui, lorsque chacun vit dans le respect d’une communauté civilisée qui choisit d’incarner au mieux des valeurs saines, n’a plus besoin de toutes ces caméras extérieures pour surveiller la défiance d’une population frustrée, parce que cette autodiscipline est porteuse de confiance. Finalement, c’est aussi simple à comprendre que le respect du Code de la route qui nous permet de circuler raisonnablement et nous évite un grand nombre d’accidents quand tout le monde s’accorde sur la pertinence et l’utilité de son respect.

Ha ! cette technologie si ludique qui nous envahit et nous rend si naïfs jusqu’à en baisser notre garde et nous tente dans cette facilité d’un confort adaptable jusqu’à nous faire oublier la réalité des contraintes qu’elle gère pour nous. Jusqu’à nous en rendre inconscients dans la potentialité de sa dangerosité placée entre les mains des malins adeptes du gain facile, des délires pervers qui s’inscrivent dans la déviance morale du « pas vu pas pris ».

Dans la vie il faut des exemples pour comprendre : Non ce n’est pas de la science-fiction, connaissez-vous cette technologie développée par la start-up israélienne Noveto, qui invente une nouvelle manière d'écouter du son. La « Smart Beaming » qui permet de se créer une bulle auditive, sans avoir besoin d'aucun accessoires. Lorsque vous vous trouvez dans le champ directionnel de l’émetteur vous seul entendez le son dans votre tête et vos voisins n’entendent rien. https://www.youtube.com/watch?v=NkKErZhvJoM

Imaginez les possibilités de manipulation qu’offre ce type de technologie si elle cible des personnes psychologiquement ou culturellement fragiles, si une voix se fait passer pour Dieu et l’entraîne dans un délire mystique ou idéologique en lui donnant l’ordre d’aller égorger des passants ou des enfants dans un parc ou une crèche.

Une telle technologie peut vite devenir une arme redoutable entre les mains de personnes mal intentionnées qui auraient intérêt à cibler un citoyen lambda pour le transformer en terroriste. Faut-il s’étonner de la recrudescence de faits divers qualifiés d’actes de déséquilibrés ?  

Alors le vœu que je souhaiterais exprimer à chacun avant tout pour cette année 2025, c’est celui du réveil de nos consciences. Celui qui fait que chacun assume la responsabilité de ses actes, dans la conscience que la force de pénétration des influences extérieures est proportionnelle à notre vide intérieur. C’est pourquoi il est bon de partager en restant lucide et vigilant pour se cultiver et ne pas tomber dans le piège de la facilité des non-choix en trouvant le courage d’exister quand cela nous est offert.

Il n’y a pas de meilleur oreiller qu’une bonne conscience alors je vous souhaite pour cette année 2025 de pouvoir dormir du sommeil du juste pour trouver l’inspiration et l’énergie d’un monde meilleur.


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