Dur, dur, d’être électeur... de gauche !
par KOUINO
mercredi 13 septembre 2006
Message à l’attention de Lionel, François, Dominique et Jack.


Il ne devrait y avoir au sein du PS que trois candidats en lice pour les primaires à la présidentielle : il y aura sans doute le candidat du déshonneur, Laurent Fabius, ce retourneur de veste, qui aura choisi de s’associer à Jean-Marie Le Pen pour mettre à mal le fruit de quarante ans d’histoire européenne lors du référendum sur la Constitution européenne, contribuant ainsi au chaos politique international actuel. Il y aura ensuite la candidate des médias, Ségolène Royal, dont la soudaine mise en orbite politico-médiatique avait pour seul objet de servir de faire-valoir au sarkozysme triomphant (piège dans lequel elle s’est empressée de tomber) ; et puis il ne devrait y avoir qu’un troisième candidat, celui d’une gauche unie, parce qu’ayant tiré les leçons du 21 avril 2002. Pourtant, si l’on en croit les médias, il y a, au minimum, quatre candidats qui souhaitent jouer ce rôle au PS (Jospin, Hollande, DSK et Lang), auxquels il faut ajouter la myriade de candidats putatifs de la "gauche de la gauche". Autrement dit, il n’y a, pour l’heure, à gauche, rien ni personne pour faire mentir le 21 avril.
Le choix, pour les militants du PS et pour les Français de gauche qui les regardent, se situe donc entre l’incarnation d’un néant moral, Laurent Fabius, l’incarnation du néant médiatique, Ségolène Royal, l’incarnation du vide politique de la gauche et de son émiettement. Dur, dur, d’être électeur... de gauche. Pour résister à l’irrésistible ascension du petit caporal Nicolas, n’y a-t-il pas d’autres moyens que de lui emboîter le pas sur le chemin de la démagogie ? Lionel, François, Dominique et Jack, votre légitimité à représenter la gauche ne réussira à convaincre les électeurs déprimés que nous sommes que si vous nous apportez la preuve que vous êtes dignes d’en représenter les valeurs communes. Ce qui dissocie la gauche de la droite, ce qui fait la différence entre un mouvement populaire et le populisme, c’est que la gauche, à l’opposé de la droite, n’existe que parce qu’elle est une force collective. Un seul parmi vous doit se présenter au vote des militants. Les électeurs de gauche espèrent ce geste de votre part, pour pouvoir à nouveau croire que la gauche a des valeurs qui la distinguent de la droite. Lorsque la confusion règne, tous les signaux positifs, fussent-ils infimes, deviennent essentiels.
Le matraquage incessant de sondages, véritables outils de manipulation de masse, a fait de la scène politique la propriété privée de médias irresponsables, servant la soupe à des caudillos de pacotille, jouant, à l’image d’un Georges Bush au Moyen-Orient, aux apprentis-sorciers avec notre avenir commun. Oui, il y a un véritable enjeu à faire des choix qui soient de vraies " ruptures " (... comme dit l’autre), après plus de vingt ans d’une dérive idéologique vers le " toujours plus à droite ". Cette dérive des valeurs ne conduit le monde que vers l’absurde et la violence. A l’heure où le vocabulaire politique des idiots ne se résume plus qu’à deux mots, " victime " (pour parler de soi) et " terroriste " (pour parler des autres), il est temps de réhabiliter le sens des mots " devoir de résistance " et " responsabilité collective ".
,