Ebola : fin d’épidémie ?
par Christophe Bugeau
jeudi 22 janvier 2015
Alors qu’à la fin du mois d’octobre l’épidémie semblait en passe de quitter les 3 pays principalement contaminés : Guinée, Libéria et Sierra Léone, la contamination semble désormais marquer le pas. Ceci non grâce aux efforts de l’OMS qui a sous-estimé la gravité du phénomène mais bien grâce à la mobilisation internationale de certains Etats.
L’on peut d’ailleurs souligner les efforts de la France (un millier de personnes), de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis (3000 hommes) et de Cuba (500 personnes). Tout en rappelant l’effort de nos amis chinois (160 personnes !), un effort énorme du principal investisseur en Afrique !
Car c’est bien de là qu’est venu le sauvetage : alors que Médecins sans Frontière se battait depuis des mois contre l’épidémie (voir http://www.christophebugeau.fr), l’OMS a fortement sous-estimé le risque : ce n’était pas une maladie contagieuse comme une grippe ! Elle ne s’attrapait que par contact direct !
Certes, mais cette petite épidémie a fait des incursions vers d’autres pays : Nigéria, Etats-Unis, Mali qui heureusement ont réussie à endiguer l’épidémie ! Car une contagion dans le reste de l’Afrique eu été catastrophique et il aurait eu peu de chance pour qu’elle ne s’étende pas au reste du monde.
Aujourd’hui l’on semble avoir atteint le pic épidémique : 21 000 personnes infectés et 8500 décès. Ces derniers vont malheureusement continuer mais le nombre de contamination hebdomadaire dans les 3 pays concernés a fortement baissé (pas de nouveaux cas au Libéria depuis le 11 janvier et la guinée a enregistré le plus faible nombre de cas depuis le 17 août) et désormais, l’on peut estimer que les chances d’une extension de l’épidémie est très faible.
Les conclusions à tirer de cette crise sont simples : une maladie émergente même si elle ne se propage pas par voie aérienne peu être extrêmement dangereuse surtout dans des pays avec des structures sanitaires défaillantes. L’OMS doit en tenir compte, les laboratoires pharmaceutiques aussi ! Certes, Ebola, la fièvre de Lhassa ou Marburg ne font que des émergences ponctuelles mais dans un monde où l’on se déplace beaucoup les risques de pandémie augmentent aussi beaucoup !
La grippe rapporte plus, car elle est régulière et nécessite des doses vaccinales annuelles. Aussi, c’est aux Etats et à l’OMS de financer les recherches dans ce domaine. Mais elles ne sont pas à négliger, la Russie a une bonne longueur d’avance concernant Ebola du fait des recherches en matière militaire. Il faut coopérer avec elle pour mettre au point un vaccin et un médicament curatif.
Car, il ne faut pas se voiler la face, cette épidémie peut être le prémice à d’autres émergences, en souhaitant qu’à l’avenir qu’il s’agisse d’Ebola ou d’une autre maladie émergente, le problème soit pris au sérieux dés le départ et non après que les morts aient commencés à s’accumuler !