Egalité : imposer l’avortement ŕ la femme si l’homme ne veut pas d’enfant

par hommelibre
mercredi 29 juillet 2015

On connaît ces situations où la femme devient enceinte sans que le couple n’ait explicitement discuté d’un projet de famille. Dans certains cas la grossesse est accidentelle, dans d’autre elle est une trahison.

Je pars du principe que la sexualité n’a pas pour seule vocation la reproduction, mais aussi la rencontre des êtres et le plaisir partagé. Les hommes doivent prendre leurs responsabilités. En cas de relation occasionnelle le préservatif reste une contraception plutôt efficace. Je préconise cependant de demander à sa partenaire si elle est en phase d’ovulation au cas où – heureusement rares – il y aurait rupture du latex.

Dans une relation durable la contraception hormonale est une solution à privilégier. La mise au point définitive et fiable d’une pilule pour hommes serait la bienvenue, autant pour protéger les hommes que pour soulager les femmes. La méthode du retrait avant éjaculation est plus aléatoire.

Si une femme devient enceinte de manière imprévue, ou en trahissant la confiance de l’homme et en lui faisant un bébé dans le dos, le pouvoir de décision doit être égal entre les partenaires. On ne doit pas faire un enfant à la légère ou par contrainte. Ce qui vaut ici pour les femmes, et qui est une des raisons de l’avortement, doit valoir aussi pour les hommes. 

Cela signifie en clair que l’homme doit pouvoir refuser une paternité non désirée, quitte à imposer l'avortement à la femme. Et même si la femme veut garder le foetus. Ce serait un peu comme si l’homme lui-même avortait. Actuellement il n’a aucun moyen de faire valoir ses droits. La biologie est inégale et ses conséquences sociales très différentes pour les femmes et les hommes.

On peut penser à une variante au cas où la femme veut continuer sa grossesse malgré le refus de l’homme. Une clause juridique à créer devrait permettre d’exempter l’homme de toute responsabilité paternelle, patronymique, financière, affective et morale. Cela pourrait intervenir dans un délai fixé par la loi, laissant à l’homme un temps de réflexion – court – avant de prendre sa décision. Si l’annonce de la grossesse était trop tardive et s’il y a eu dissimilation démontrée, la possibilité de refus de la paternité devrait courir plus longtemps. Dans le cas d’un enfant né de lui sans qu’il le sache, l’homme doit également avoir le choix d’assumer ou non une paternité.

Cette idée est très crue voire choquante, mais comment établir une égalité malgré l’inégalité des corps et malgré les conséquences sociales de cette inégalité ? Eviter tout rapport sexuel en dehors d’un projet de couple et de famille ? Ça va être difficile. C’est aussi cela l'égalité, surtout si l'on veut des pères responsables.

La situation inverse est beaucoup plus compliquée : un homme voudrait garder l’enfant et la femme enceinte ne le veut pas. Je n’ai pas de suggestion pour modérer les conséquences de cette inégalité fondamentale. La question est évidemment plus complexe que ce qu'une posture purement légaliste et égalitaire impose. L'inégalité fondamentale, peut-être insoluble, de cette situation montre que la revendication des droits ne peut se substituer aux aspect éthiques, économiques, sanitaires, sociaux.

On sait que le féminisme n'est pas une éthique, comme Caroline Fourest vient encore de le confirmer avec sa GPA à 100'000 dollars, et qu'il n'est qu'une revendication. Et justement la revendication « Mon corps m'appartient » est contrée ici par le fait que le corps de l'homme lui appartient tout autant et qu'imposer de bosser 20 ans de sa vie pour un choix qu'il n'a pas fait est une violence morale et matérielle insoutenable. De plus l'embryon ni le foetus ne sont le corps de la femme, un tribunal peut donc parfaitement dévider d'imposer un avortement sans tenir compte de l'avis de la femme.

Choquant ? Peut-être, peut-être pas.

En tous les cas dans l'exacte ligne de l'égalité des droits. Qui, ai-je cru comprendre, devrait concerner les hommes autant que les femmes.

 

P.S. : pour celles et ceux que cela intéresse, voici l'épilogue de l'affaire concernant la Femen Eloïse Bouton : était-elle ou non une call-girl ?


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