Election américaine : les démocraties en danger

par Régis DESMARAIS
lundi 9 novembre 2020

L'élection présidentielle américaine de 2020 donne à voir un pays déchiré et soumis au contrôle de médias qui se considèrent investis du pouvoir de dire qui a été élu. Pourtant, ces médias n’ont aucune légitimité institutionnelle pour faire de leurs désirs des vérités qui ne pourraient plus être contestées. Pire, la plupart des politiciens et des journalistes occidentaux affichent une mauvaise foi incroyable et montrent un accommodement facile avec des pratiques illégales.

M. Biden n’est pas encore élu

Joe Biden serait élu 46ème président des Etats-Unis, clament en choeur les médias qui ont décidé de la certification des résultats de l’élection. C’est audacieux car la constitution américaine ne précise nulle part qu’il revient aux médias de dire qui est ou qui n’est pas élu. Peu importe cette confusion des rôles. En effet, il semble urgent de proclamer l’élection de M. Biden avec pour justification cette nouvelle loi un peu fascisante du « Je le dis, donc c’est que c’est vrai ». La tentative de rendre irrémédiable et acquise l’élection d’un candidat rend cette démarche douteuse et suscite des interrogations. Comme une vague obéissant à une onde lointaine, la presse européenne et de nombreux dirigeants du vieux continent ont félicité M. Biden pour son élection proclamée par les médias. Rappelons que ce n’est que le 20 décembre 2000 que M. Bush avait été déclaré président élu alors que M. Gore, hâtivement présenté comme tel, avait dû voir son rêve présidentiel partir en fumée. Difficile vision pour un homme luttant contre les effets de serre.

On pourrait considérer que tout ceci n’est pas très grave et que les médias anticipent sur ce qui sera acté en décembre prochain. On pourrait le dire s’il n’y avait pas cette ennuyeuse suspicion de fraude électorale. Et encore, le mot suspicion est faible dès lors que plus de 135 cas de fraude ont été répertoriés et cela n’en finit pas. A ce jour, aucun résultat des élections n’a été certifié par les Etats américains et sept Etats (Nevada, Arizona, Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie, Caroline du Nord et Georgie) font l’objet de contestations sérieuses en raison des graves cas de fraude détectés. Il y a de quoi rendre incertain les résultats de cette élection.

On pourrait être indulgent avec les médias si leur attitude ne révélait pas un dangereux mépris pour les institutions et le droit, et à terme, un danger pour une démocratie dont les actes ne dépendront plus du choix des électeurs mais des désirs d’un groupe qui se croit tout autorisé, tout puissant et seul apte à penser le monde.

C’est donc avec stupeur, mais aussi une certaine gêne, que l’on découvre que M. Biden installe une cellule de crise Covid-19 comme s’il était réellement le président élu. Stupeur et gêne car ainsi, même le putatif président élu viole ouvertement la lettre et l’esprit de la constitution américaine. Cela est grave car une telle attitude est lourde de sens sur la perte des repères et la désinvolture vis-à-vis des principes fondateurs de la République américaine. Comment un Etat fédéral peut-il envisager un avenir sécurisé et collectif si le ciment de ce pays, c’est-à-dire ses règles de droit, sa constitution et ses principes fondamentaux, sont considérés comme subalternes à des ambitions de pouvoir, y compris par celui qui prétend exercer la présidence après avoir juré fidélité à la constitution.

La démocratie en danger

Ce que nous voyons dépasse, et de loin, l’appréciation que l’on peut avoir des personnalités de M. Trump ou de M. Biden. Ce qui se passe donne à voir de façon précise le mal qui ronge nos démocraties actuelles : la perte de sens, la confusion des valeurs, le mépris pour le droit sauf le « droit » que l’on s’attribue de dire et faire ce que l’on désire.

Les médias français, dans leur ensemble, semblent ignorer les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces élections. Hier, ils nous parlaient de la vague bleue qui allait balayer M. Trump, aujourd’hui, ils se taisent sur ses 71 millions de voix obtenues dans des conditions effroyables. Ces conditions étant la crise sanitaire et la mise en place de ce vote par correspondance si dangereux au regard des risques de fraude. Il est singulier de constater que les votes par correspondance émanent principalement d’électeurs démocrates qui, hier, n’osaient pas se rendre dans les bureaux de vote mais qui, aujourd’hui, se rassemblent dans les rues pour clamer leur joie et parfois malmener des effigies du président en place. Les médias se taisent sur les fraudes qui entachent cette élection et rendent ses résultats encore incertains. Le pire, est de voir la presse nous présenter un homme, suspecté de viol contre l'une de ses collaboratrices, comme un gentil personnage alors qu’il est un ultra libéral redoutable et à la moralité contestable.

La désinformation et le mépris des médias pour les règles juridiques, dès lors que celui qui en pâtit ne leur plait pas, sont les symptômes de l’agonie de la démocratie. Au cours de cette élection, les GAFA se sont arrogé le droit de censurer des propos, y compris ceux du président des Etats-Unis, dès lors que ces propos ne leur plaisaient pas. Evidemment, ces propos sont censurés au motif qu’ils colporteraient des informations fausses. Le problème est que bien souvent la fausseté de ces informations n’est pas démontrée mais simplement alléguée. Aujourd’hui Facebook et twitter semblent censurer tous les messages évoquant la fraude qui entâche les élections américaines. Censure étrange quand on se renseigne et que les faits semblent confirmer les suspicions de fraude.

Les médias s’arrogent le droit de dire qui est élu même si l’élection n’est pas encore officiellement proclamée et que des doutes pèsent sur les résultats actuels. Les médias sans honte, escamotent une partie des informations utiles pour l’appréciation des conditions de déroulement de ces élections empêchant ainsi les citoyens d’avoir leur propre appréciation sur les évènements en cours.

Ce à quoi nous assistons est terriblement dangereux car en acceptant ce mépris du droit, nous ouvrons une boîte de Pandore d’où ne sortira que du chaos. Nous avons encore entre les mains des institutions et des règles juridiques que nous ont léguées nos pères. Si nous bradons cet héritage ou si nous le laissons détruire par des groupes aux intérêts bien compris d’eux-mêmes, alors nous nous acheminerons vers un monde où triomphera définitivement la loi du plus fort. Hélas, ce genre de monde est trop souvent le territoire des dictatures.

Six semaines à venir de tous les dangers

Les jours qui nous séparent du 14 décembre 2020 seront riches en rebondissements, en déception aussi. Nous allons voir s’affronter deux camps aux Etats-Unis. Ce spectacle, déjà affligeant en perspective, aura des conséquences sur le monde entier. Quel que soit le vainqueur de cette élection au soir du 14 décembre 2020, il sera urgent de respecter sa désignation car elle sera le résultat d’un processus électoral, d’un processus de contrôle des votes et d’un processus juridique d’arbitrage et d’identification des éventuelles fraudes. Si les médias et les vaincus contestent le résultat de tous ces processus, et pire appellent à ne pas le respecter, alors nous observerons des faits de haute trahison dans une vieille et importante démocratie occidentale. Ce sera le début d’un chaos terrible. Une éventuelle déstabilisation des Etats-Unis aurait des conséquences incalculables pour la paix dans le monde et pour notre représentation de la démocratie et du rôle tenu par les médias dans nos existences.


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