Élisabeth Alexandra Mary de la dynastie Windsor est morte !

par P.-A. Teslier
lundi 12 septembre 2022

Morte subitement, le 8 septembre 2022, au château de Balmoral en Écosse. Une trentaine d’heures avant, elle recevait, en relative bonne forme (debout, souriante, canne à la main (*)), la nouvelle cheffe du gouvernement britannique : Liz Truss.

Élisabeth Alexandra Mary de la dynastie Windsor, dites Elizabeth II, était reine et cheffe d’État du Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) ainsi que la reine et cheffe d’État de 14 autres royaumes :

Elle régnait, mais ne gouvernait pas. En raison de sa royale fonction, elle était contrainte au silence politique… en toutes circonstances.

Elizabeth II était aussi la cheffe de 41 autres pays du Commonwealth.

Elle était reine de droit divin, et donc patronne de l’église chrétienne anglicane.

De plus, elle était la femme la plus riche du Royaume-Uni. Un peu comme notre feue Liliane Bettencourt.

La richesse d’Elizabeth ne s’est pas accumulée après des décennies de dur labeur à la sueur de son front, mais transmisse de génération en génération, comme cela se fait dans toutes les monarchies du monde… avec l’accord, encore, tacite de leurs Sujets. Cela me fait penser à nos propres rois fainéants : Dagobert 1er et consorts. Mais, c’était il y a quelque 1 400 ans ! Rois et reines d’aujourd’hui : saviez-vous que nous ne sommes plus à l’époque de vos Royals ancêtres ? Le siècle des Lumières est passé par là. Celui des révolutions et bien sûr des… technologies de l’information de la communication aussi ! Par ailleurs, nous sommes dans l’ère des obsolescences programmées. Les royautés en font désormais partie !

Comme c’est l’habitude, lors de n’importe quel deuil d’une personnalité internationale, des messages de condoléances arrivent du monde entier. Pour feue la reine, c’est de presque partout, à l’exception de la Corée du Nord, notamment. Même Vladimir Vladimirovitch Poutine s’est fendu d’un petit message, bien qu’il restera à Moscou pour les royales obséques de lundi 19 septembre. Aurait-il peur d’être débarqué en son absence ?

La plupart des indigènes des anciennes colonies britanniques, font part de leur chagrin, mais aussi de leur critique vis-à-vis du pays qui les a maintenus des siècles sous sa domination… souvent brutale et mortifère. Élisabeth Alexandra Mary de la maison Windsor n’a jamais eu, à ma connaissance, moi qui était jeune adolescent quand elle est montée sur son trône, la moindre compassion à cet égard. Il est vrai qu’elle régnait, et n’a jamais été cheffe du gouvernement britannique !

Cela étant, la disparition d’Élisabeth Alexandra Mary Windsor est surtout une énorme perte pour sa famille et son fils, Charles Philip Arthur George, l’ex-prince Charles, devenu par la circonstance Charles III, roi et chef d’État du Royaume-Uni, roi et aussi chef d’État des 14 royaumes sus-cités.

Je pense que Charles III hérite d’un cadeau empoisonné. Il va aussi devoir marcher sur des œufs !

D’abord, Charles III n’est plus roi divin, héritier spirituel et temporel de Jésus-Christ… fils d’un dieu.

Si sa mère pouvait encore le faire croire à ses Sujets, le temps n’est plus à ces croyances moyenâgeuses. Tout le monde l’a bien compris, surtout au Royaume-Uni et dans ses 14 autres royaumes.

Bien que jugé intelligent, Charles III n’a pas le charisme ni l’aura de sa mère ni, bien sûr, sa longévité d’expérience sur un tronc qui a vu le plus grand empire colonial de la planète et la plus grande puissance, relégués, en moins de 100 ans, à la 6ème place mondiale, et peut-être rapidement demain, à la 7ème ou 8ème.

Déjà, des velléités pour quitter la couronne britannique apparaissent ici et là, depuis quelques années : en Australie, à la Jamaïque… au Canada et ailleurs.

Mais aussi et surtout, l’֤Écosse veut son indépendance et l’Irlande du Nord a la même inspiration. Quid du Pays de Galles ? Charles III sera-t-il, demain, le chef d’un royaume éclaté ?

Et puis, ses Sujets, de moins en moins obligés, en ont aussi peut-être marre de voir leur monarchie rouler carrosse, en jets privés… et se vautrer dans la débauche (lien 1, lien 2). Tout cela, à leurs frais, alors qu’ils s’enfoncent dans la précarité ! Pour rappel, l’héritier du trône, Charles III, ne paiera aucun droit de succession, comme le veut (encore) la loi britannique, sur les centaines de millions que lui transmet sa mère.

La monarchie britannique, façon Élizabeth II, baignait dans l’anachronisme le plus total. Elle était déconnectée des mœurs et coutumes du monde actuel.

Le nouveau monarque est fondamentalement différent. Il semble plus à la page, ainsi que plus tolérant socialement et religieusement.

C’est cela qui, à mon avis, risque de causer sa perte ! D’autant plus qu’il n’aura pas la chance qu’a eu sa mère, celle d’avoir des chefs de gouvernement expérimentés comme le fut Tony Blair lors du décès de Diana où la royauté a failli s’écrouler, à cause d’une Élizabeth III qui ne voulait dire mot. Liz Truss est comme son roi, toute nouvelle dans sa fonction.

Avec l’affaire Diana-Camilla, le nouveau roi n’est plus porté par de bons sondages. Et la reine consort, Camilla, pas beaucoup plus.

Pour moi, le Royaume-Uni est sur le chemin d'une République... fédérale ou, à minima, d'une monarchie espagnole.

Royaume-Uni qui s’est démocratiquement détaché de la plus grande économie mondiale, celle de l’Union européenne, depuis le Brexit, et bientôt sera contraint d’assister à l’éclatement du Commonwealth.

Pour conclure : les Britanniques, une fois le deuil passé, regretteront-ils Élizabeth II, née Élisabeth Alexandra Mary… cheffe de la dynastie Windsor et reine sans aucun pouvoir ?

 

(*) Morte d’une attaque foudroyante ou ayant, longtemps avant, exprimé le droit de mourir dans la dignité, via une simple injection la foudroyant calmement en quelques secondes. Il est vrai qu’on ne l’aurait pas imaginée grabataire, légume, hospitalisée en long séjour, subissant l’acharnement thérapeutique des médecins. Si c’est le cas, comme je le pense en tant qu’adhérent de l’ADMD, ses Sujets devront le savoir un jour, car le suicide assisté ne peut pas être réservé qu’aux personnes royales ou ayant les moyens. En France, celles et ceux qui veulent ce type de fin de vie doivent aller à l'étranger (Suisse, Belgique, Hollande, etc.), pour un coût d'environ 10 000 euros. Emmanuel Macron nous a promis une réponse à ce problème : une convention citoyenne sur la fin de vie.

 

Crédit photo : lien.


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