Elisabeth Lévy répond à Nétanyahou
par gruni
lundi 16 février 2015
Après l'attentat de Copenhague, Haaretz, quotidien de gauche israélien, déclare qu'en Europe les journalistes caricaturistes qui ont osé représenter Mahomet, "sont en danger de mort", ainsi que "les populations locales". D'où le dilemme pour les Européens juifs, de rester ou de partir vivre en Israël où Netanyahou attend les volontaires pour le retour "les bras ouverts". Pourtant l'alya qu'ont réalisé 7000 Français juifs en 2014, n'est pas toujours facile. Elisabeth Lévy, fondatrice et directrice de Causeur, comme d'habitude n'est pas d'accord et elle n'est pas la seule. Par contre elle n'a jamais la langue dans sa poche et demande poliment au premier Ministre d'Israël de s'occuper de ses électeurs et de ses affaires.
"Le Danemark a échoué envers ses citoyens juifs et la société tout entière. L'Europe a une nouvelle fois échoué." Echoué ! ce mot écrit par le journal israélien, même sous le coup de l'émotion, est aussi dure qu'il est injuste, car à l'impossible nul n'est tenu. La police danoise pas plus que les autres polices européennes, n'a l'effectif suffisant pour offrir à chacun des 7000 citoyens juifs du pays un garde du corps personnel. Demander l'irréalisable n'est-ce pas de la provocation lorsque l'on sait que le citoyen israélien, n'est pas lui non plus à l'abri d'un attentat dans son propre pays. Quant à éradiquer à tout jamais l'antisémitisme, ça tiendrait plutôt du miracle, plutôt qu'à la bonne volonté des Etats.
Netanyahou quant à lui, conseille carrément l'immigration massive aux juifs d'Europe vers la terre promise. Et si des voix se sont élevées pour dénoncer les propos du Ministre, les mots employés pour riposter, par Manuel Valls, certains rabbins ou le gouvernement Danois, étaient soigneusement dépouillés de toute forme d'agressivité. En fait du langage diplomatique bien étudié et classique.
Tandis qu'Elisabeth Lévy qui se sent directement visée par cette invitation au départ, qu'elle considère comme une fuite ne prend pas de gants blancs, et estime qu'il est indélicat de venir dans un pays qui n'est pas le sien, pour inciter des Français à devenir Israéliens. Elle parle même de cynisme à quelques semaines d'élections en Israël.
Elle ajoute. "On me dira que, pour un sioniste conséquent, l’avenir de tous les Juifs du monde se trouve en Israël." Comme si le juif devait-être un éternel voyageur avec un pied dans un pays et l'autre en Israël. En fait dit-elle, Netanyahou me conseille la trouille.
Alors qu'il faudrait se battre ensemble contre un ennemi commun qui a déclaré la guerre à l'occident et pas seulement aux juifs.
Certes, il n'est pas si simple d'expliquer "la montée" des juifs de France vers Israël, et entre ceux qui veulent partir et ceux qui souhaitent rester le débat n'est pas prêt de se terminer. S'en "attrister" mais ne pas s'en "offusquer" selon la journaliste. Après tout c'est d'abord leurs affaires, mais quitter son pays par peur ou parce qu'on se sent rejeté, quoi de plus terrible.
Elisabeth Lévy termine sont article ainsi.
« la France, sans les juifs ne serait plus la France » (Manuel Valls). J’aimerais ajouter que les juifs, sans la France, ne seraient plus tout à fait les juifs.