Elle est à toi, cette chanson, toi le Macron...

par Fergus
mardi 31 janvier 2023

En 2018, je m’étais permis, dans le contexte d’un climat social tendu, symbolisé par les actions des Gilets jaunes, de détourner la célèbre Chanson pour l’Auvergnat de Georges Brassens pour les personnes en lutte, postées sur les ronds-points costarmoricains. S’il avait encore été de ce monde, je ne crois pas que le bon moustachu sétois m’ait tenu rigueur de cet emprunt. Cinq années se sont écoulées, et il faut se rendre à l’évidence : la situation sociale est encore pire…

Photo Le Progrès

Pire, car après avoir subi les multiples contraintes de la crise sanitaire induite par la pandémie de Covid-19, nos compatriotes doivent faire face aux conséquences – parfois dramatiques pour les plus précaires – de l’inflation et de la guerre en Ukraine, particulièrement pénalisantes pour les prix de l’alimentation et ceux des carburants.

Pire, car vient s’ajouter à ces problèmes économiques l’inéquitable réforme des retraites voulue par Macron et Borne pour répondre aux injonctions d’une Union européenne plus que jamais au service des intérêts du grand capital.

Pire car cette accumulation de difficultés présentes et à venir engendre dans l’opinion un très fort sentiment d’injustice. Au point que la réforme des retraites est – toutes les enquêtes le montrent – rejetée par une très large majorité des Français. Les retraités eux-mêmes, plutôt favorables au projet gouvernemental dans un premier temps, sont désormais largement hostiles à cette réforme qui, si elle passe, pénalisera leurs enfants et petits-enfants alors que d’autres pistes de financement des pensions pouvaient être explorés.

Autant de raisons qui, après l’incontestable succès des manifestations unitaires du 19 janvier, devraient mobiliser encore plus massivement le 31 janvier dans les rues des villes de France contre cette réforme devenue emblématique des régressions sociales que tente d’imposer l’exécutif. Un pouvoir macroniste dont la ligne de gouvernance reste inchangée : dure avec les faibles et servile avec les puissants.

Lorsque je me suis permis d’emprunter à Georges Brassens la Chanson pour l’Auvergnat en la revisitant, je n’imaginais pas la resservir quelques années plus tard. Or, rien n’a changé en Macronie : le mépris de classe et le cynisme des industriels et des financiers de la France-d’en-haut sont toujours de mise avec la complicité du pouvoir en place, président de la République en tête ! Ce qui confère à la Chanson pour le monarque un caractère d’actualité qui ne se dément pas, hélas !

Elle est à toi cette chanson,

Toi le Macron qui, sans façons,

De la bouche m’a ôté le pain

Quand dans ma vie il faisait faim.

 

Toi qui ne m’as pas aidé quand,

Oublié parmi les sans-dents,

Tes amis premiers de cordée

S’amusaient à me voir jeûner.

 

Ce n’était rien qu’un peu de pain,

Mais il venait tromper ma faim ;

Il faisait vivre tout mon corps

En retardant l’heure de ma mort.

 

Toi le Macron quand tu mourras,

Quand le croque mort t’emporteras,

Qu’il te conduise corps et âme

Griller dans les flammes.

 

Elle est à toi cette complainte,

Toi Président qui, sourd aux plaintes,

Dans ton palais a ri de moi

Quand dans ma vie il faisait froid.

 

Toi qui a fait tant de cadeaux

A tous ceux de la France-d’en-haut,

En regardant d’un air hautain

Toutes les galères du quotidien.

 

Ce n’était qu’un peu de mépris,

Mais si cruel qu’il m’a appris

Que seule la lutte un jour viendra

A bout de tous ces scélérats.

 

Toi le Macron quand tu mourras,

Quand le croque mort t’emporteras,

Qu’il te conduise corps et âme

Griller dans les flammes.

 

Elle est à toi cette chanson,

Toi le monarque franc-maçon

Qui aggrave les précarités

Et vide les poches des retraités.

 

Toi qui as regardé de haut

Sous l’œil complice des bobos

Les braves gens se démener

Et les pauvres en train de crever.

 

Ce n’était qu’un simple regard

Mais si terrible pour moi car

Il illustrait si bien le gouffre

Qui te sépare de ceux qui souffrent.

 

Toi le Macron quand tu mourras,

Quand le croque mort t’emporteras,

Qu’il te conduise corps et âme

Griller dans les flammes.

 

Puissions-nous déferler en très grand nombre dans les rues le mardi 31 janvier !


Lire l'article complet, et les commentaires