Éloge de la bouffonnerie : le Bouffon du PS c’est Mélenchon
par FRIDA
vendredi 8 juin 2012
Mélenchon le bouffon. Mais dans le sens étymologique du terme. Son roi est François Hollande, sa référence reste le PS. Il a beau critiqué l'un ou l'autre. Il ne peut s'empêcher d'agiter sa queue et de se rouler par terre comme un petit caniche. Historiquement, le fou de roi, le bouffon faire rire, il lui est même permis d'être insolent, et lui est toléré la grossièreté. Son rôle est de divertir le roi et sa cour. Mélenchon s'inscrit clairement dans cette tradition remise au goût de jour avec l'hyer-inflation des médias mainstream.
On est même loin de la symbolique qui ne retient que l'individu grossier qui ne sait pas se retenir, qui brise les tabous et les codes de bienséance, ou encore l'individu qui divertit l'assemblée, que le divertissement soit de qualité constructive ou qu'il soit un divertissement pascalien pour détourner l'attention sur des sujets autrement plus importants.
Erasmus nous dit dans son Éloge de la Folie « les bouffons, eux, procurent ce que les princes recherchent partout et à tout prix : l'amusement, le sourire, l'éclat de rire, le plaisir. ». Pour notre malheur, Mélenchon procure à la scène politique et médiatique l'amusement, le sourire, l'éclat de rire, le plaisir. Mais ces agitations et bouffonnerie offrent aux citoyens un spectacle affligeant.
Les médias se sont agités à propos du débat entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, une agitation avant le débat, pendant les minutes qui annoncent le débat pendant le débat, et après le débat, ceux qui n'habitent pas Hénin-Baumont (Pas-de-Calais) connaissent mieux les deux candidats de cette circonscription que ceux qui se présentent dans la leur. Mais bien sûr la publicité obscène est faite aux deux plus médiatiques, et c'est à peine si on cite le nom des autres candidats
On était habitué depuis maintenant un certain temps à la transformation des journalistes en animateurs vedettes posant comme les stars de cinéma ou les mannequins pour faire la promotion de leurs produits audio-visuels, ils lisent les dépêches des agences de presse infestées par des agents doubles ou louches aux services d'intérêts occultes. Ils animent des spectacles, une sorte de service après vente des opinions, et des idées répétée ad nauseam, ou ils préparent l'opinion, à un changement, ils testent, mesurent la réaction, se lancent dans des hypothèses, des explications qui n'ont rien de sérieux ou d'utiles si ce n'est le temps de cerveau disponible pour faire accepter les pires décisions. Associés ainsi dans leur mission dans le pilonnage de l'opinion publique à des pseudo intellectuels et académiciens retranchés derrière leurs titres universitaires et leurs fondations et instituts grassement subventionnés par l'argent public, l'argent du contribuable. Ce même contribuable auquel on lui impose le catéchisme de la rigueur et de l'austérité. Ces fondations et instituts généreusement inondés par les dons des entreprises du Cac40 et les multinationales. Ces mêmes entreprises du Cac40 et les multinationales que la loi leur donne le moyen de récupérer leurs dons par des réductions d'impôt. Gagnant sur les deux tableaux. Le contribuable finançant ainsi l'idéologie des tenants d'un système qui donne le pouvoir à l'argent, et la consommant au final à travers les publications des dits fondations et instituts et à travers la présence massive et monopolistique dans tous les médias mainstream pour soutenir la profession de foi, l'ultra-libéralisme comme un dogme indépassable, un libéralisme sans frontières, sans frontières géographiques, sans frontières culturelles, et sans frontières légales qui normalement imposent des limites à l'indécence, à l'outrance et la cupidité obscène.
Mélenchon est le premier homme politique dans sa métamorphose la plus aboutie, jouant le rôle d'animateur de la scène politique. Je l'ai presque cru, non à son lyrisme sans frontière, mais j'ai cru à une véritable opposition de sa part au rouleau compresseur du système. Sans avoir cru dans la pertinence de la peur et la panique de la madone du Medef qui parlait de Mélenchon comme « l'héritier d'une forme de Terreur ... » j'espérais de Mélenchon et du Parti de Gauche une opposition a minima, il fallait bien un début, il ne fallait pas se montrer trop gourmand ou trop exigent, et fermer les yeux sur des erreurs du passé en estimant que son opposition au PS obligerait probablement ce dernier à assouplir sa ligne ultra-libérale, en ralentissant son alignement sur la politique du parti de la bourse et de la City.
Mais l'espoir fut de courte durée, mort-né le 6 mai 2012. La politique est certainement des compromis, mais à ce niveau de compromissions, ce n'est même plus une voiture-balai du PS, c'est de la collaboration. Les gens sont tout simplement trompés. C'est de niveau de l'agent double. Les citoyens ne mesurent pas qu'il confisque leur révolte, leur indignation.
Il est beau et est doué pour exprimer cette révolte et cette indignation, en la sucrant d'une dose de mondialisme, l'idéologie qui rejette les frontières culturelles et géographiques. Aspirant le vote contestataire, le recyclant en vote utile, mais d'abord et avant tout un vote contre une personne, Marine Le Pen.
Le combat politique, (il ne cesse de rappeler qu'il est engagé dans le combat d'idées) le combat politique est un combat d'idées, je ne vais pas le lui contester. Mais alors s'il estime qu'il y a une proximité, voire une identité entre son Front de Gauche et le PS, c'est que son parti est un parti PS bis, un clone du PS, pourquoi faire un détours, un long détours pour finir dans les escarcelles du PS, et sans négociations ? et sans conditions ? Si ce n'est pas une escroquerie aux votes alors c'est quoi ?J'aimerai bien le savoir.
Mais qu'il est doué ce bouffon, il se donne le beau rôle, le rôle de Don Quichotte, combattant les moulins à vent du FN, et les socialistes ingrats et « la mesquinerie et l'ingratitude" à l'égard du Front de gauche des socialistes, qui ont critiqué son affrontement avec Marine Le Pen dans la 11eme circonscription de Hénin-Beaumont. », il nous explique tout benoîtement qu'il n'est pas lui et son Parti de Gauche « l'Opposition » : « On n'est pas l'opposition, bien sûr que non... On ne peut pas dire non plus qu'on est dans la majorité, dans la mesure où l'on ne va pas appliquer son programme...Un opposant par exemple..., c'est quelqu'un qui vote la motion de censure contre le gouvernement. Moi, je prends l'engagement de ne jamais signer la motion de censure de la droite contre le gouvernement... travail d'éclaireurs, de sentinelles et d'avant-garde... et que "évidemment", ils voteraient contre des textes gouvernementaux si nécessaire. »
En voilà un parti de scouts en couche-culotte. Les révolutionnaires « are very dangerous », ils feront très peur au monde de la finance quand les poules auront des dents .
Et ce n'est pas un moment d'exaltation, un moment d'égarement de sa part, quand il a affirmé cela. Au contraire, il le redit encore une fois dans une interview du journal prétendu gratuit Direct Matin, édition du de mardi 5 juin, N° 1101.
« ...Le danger est grand de perdre. Mais ils (Socialistes) n'ont pas jugé utiles pour autant de soutenir la candidate du Front de gauche, Marie Batoux. C'est sectaire. Le Parti socialiste ne veut pas que l'on soit un groupe charnière à l'Assemblée. C'est leur crainte par-dessus tout. Mais c'est précisément notre but de peser ? Nous voulons être le plus nombreux possible pour obtenir de nouvelles conquêtes sociales ... ». Que c'est beau. Mais que cela sonne hypocrite et creux. Celui-là même qui a appelé à voté Hollande sans conditions saura demain peser pour négocier afin d'obtenir de nouvelles conquêtes sociales. Nous n'arrivons mêmes pas à sauvegarder celles dont ont dispose encore, mais alors pour de nouvelles conquêtes sociales, c'est un peu comme la conquête de la planète mars proposée par Cheminade.
Il répond à la question de savoir si le Front de gauche fait partie de la majorité présidentielle, avec son style sa verve habituels : « Les quatre millions de voix du Front de gauche ont fait la défaite de Nicolas Sarkozy. Si être dans la majorité présidentielle signifie que nous avons fait la majorité, alors oui, cela va de soi. Mais nous ne sommes pas membre de cette coalition de gouvernement. Nous ne sommes pas non plus dans l'opposition ! J'ai pris l'engagement au nom du Front de gauche de ne jamais voter la censure du gouvernement. Notre position est l'autonomie conquérante... ». Il vient d'inventer un ovni politique. Il fait parti de la majorité en même temps il ne fait partie de gouvernement. C'est assez habile pour se défausser de toute responsabilité politique. Il met la veste en fonction de l'interlocuteur. Tantôt la veste est à l'endroit en collaborant et en soutenant la majorité, celle-ci soutient son gouvernement. Tantôt à l'envers pour critiquer et attaquer le gouvernement et faire le jeux de l'opposition. Il faut avoir une vision double pour pouvoir suivre cette double politique. Elle n'est pas originale, elle est très connue dans le milieux des affaires. Une société mère crée une filiale qu'elle contrôle. Cela donne l'illusion de la pluralité des acteurs économiques, et le reproche du monopole est ainsi écarté.
Soit le Front de gauche est une officine du PS, soit il joue le jeux de ce dernier sans le savoir parce qu'il a eu le malheur d'avoir un bouffon comme Mélenchon à sa tête.
Le Parti de Gauche n'est pas l'opposition nous dit-il et ce n'est pas la majorité, serait-ce alors un parti du centre ? Un parti de ceux qui se disent ni de droite ni de gauche, les ni-ni, un ovni. Un parti du centre qui ne se sait pas qu'il est au centre et qu'il se déclare à tort un parti de gauche, voire même un parti d'extrême gauche ?
Il persiste, il nous dit « ... Si les socialistes sont majoritaires, ils doivent pouvoir gouverner. Mais nous devons peser tout de suite... »Il ne nous explique pas par contre comment compter peser si les socialistes sont majoritaires et n'ont pas besoin de ses députés. Il reconnaît que Hollande n'est pas un adversaire mais un concurrent. Il est d'une mauvaise foi insultante. Se tromper est humain, persévérer est diabolique.
Au moins on est bien informé qu'il ne fera pas d'opposition, il fera des incantations et c'est mieux selon lui de centrer le débat sur Marine Le Pen, au lieu de mettre le doigt sur les vices entachant les qualités substantielles du PS et rendant l'engagement et le consentement des citoyens nul et non avenu.
Le Front National est connu par son positionnement idéologique et il ne s'en cache pas. S'occuper du FN au lieu de faire une opposition critique et constructive de PS c'est lui laisser le champ libre pour appliquer une politique du changement dans la continuité. Quel est donc l'intérêt de virer Sarkozy, de s'en vanter, et même de s'en s'attribuer les lauriers si le nouveau Président applique le même agenda que son prédécesseur ?
Mélenchon est tout particulièrement tendre avec son camarade du PS, « il (Hollande)faut qu'il ait sa chance, qu'il puisse s'installer et aller au bout de sa tentative de conciliation européenne... ». Si ce n'est pas de la déclamation abstraite... c'est qu'il prend les gens pour des abrutis.
J'avais pour habitude de dire que Hollande et Sarkozy sont deux facettes d'une même médaille. Les débuts de Hollande dans l'exercice de sa fonction me donnent raison. Mélenchon est le bouffon de Hollande, le roi qui se déclare normal et simple. Hollande est le bouffon qui endort et déjoue la vigilance du peuple français. Tout est normal et tout est simple chez Hollande. On ballade les Français de crise en crise, de loi anti-démocratique en loi anti-démocratique, s'empilant en strates qui mènent peu à peu vers une dépossession totale de sa souveraineté, mais pour le Front de Gauche circulez il n'y a pas lieu de faire une opposition au parti qui gouverne (quid des MES ?) mais il est en train de faire une opposition au parti (FN) qui ne gouverne pas, le parti qui dérange les vieilles habitudes de la bilderbocratie qui n'existe pas, et d'agiter le chiffon rouge face au FN et se crêper le chignon en s'excitant sur des querelles médiatiques et judiciaires. Cela fait augmenter l'audience et draine la manne publicitaire. Tout le monde est content. Mais surtout ne pas voter petits candidats, mais utile disent-ils. Comprendre voter utile au système qui ne change pas d'un iota dans sa marche forcée vers un monde politique où les technocrates donnent des directives et imposent des agendas politiques et économiques auxquels il ne faut pas dévier, ils autorisent aux politiques des manifestations de posture, des effets de manche, pour épater l'ego du peuple en attendant qu'il soit complètement atrophié.
Cette politique n'est rien d'autre qu'une politique de la collaboration, une collaboration invisible d'une occupation invisible, celle-ci est moins coûteuse en argent et en énergie.
Hollande est un double agent avec deux facettes, une face pour la France, pour assurer et tromper la vigilance des citoyens, et une autre facette qui travaille en appliquant l'agenda qui lui a été fixé par la Bilderborcratie ou le sièclocratie. Il est parmi tant d'autres le représentant d'intérêts qui n'ont rien à voir avec ceux du peuple.