Éloge de la radicalité

par Robin des villes
samedi 25 novembre 2017

Au plan étymologique, le mot "radical" (Du latin radicalis, dérivé de radix) renvoie à la notion de "racine". Et comme il est bon d'entamer avec légèreté l'approche d'un mot si puissant, on peut le dire : la racine de "radical" est un radis.
En ce sens, "radical" et "orthodoxe" sont des notions analogues dont il n'est pas rare qu'elles soient accompagnées du fanatisme propre à celui qui se pense au plus proche de la source (LA Vérité). Les mots "gauche radicale", "droite radicale", ou le malheureusement trop d'actualité "radicalisation" sont là pour le rappeler et confèrent au mot lui même, et auprès du grand public, une connotation de violence aveugle et écervelée.

Or, cela est à la fois navrant et prévisible de voir cette notion ainsi salie car, en vérité je vous le dis : la radicalité est salutaire (clin d'oeil neotestamentaire).

Mais "radical" est aussi, et avant tout, un mot valise. En effet, sur le site wiktionary, par exemple, on ne dénombre pas moins de 11 définitions dont plusieurs ne sont pas de simples nuances mais sont "profondément" (pour ne pas dire radicalement) différentes : https://fr.wiktionary.org/wiki/radical


Ainsi, nous parlerons de radicalité au sens défini par les points 5, 6 et 7 du lien ci-dessus, et considérant la définition suivante :

Radical  : Qui a rapport au principe d'une chose, à son essence. Qui est essentiel, fondamental, absolu.

Nous vivons dans un monde en quête de sens, de repères et d'absolus. Le temps n'est pas à retirer les mots "radical" et "radicalité" de nos vocabulaires, et ce quelque soit le nombre de djihadistes dont on nous contera les radicalisations.

En cela, le point 7 de la définition de wiktionary : "qui révolutionne" n'est pas une définition mais un corollaire. En effet, ce qui est radical est nécessairement révolutionnaire. Et quand on y réfléchit, ce qui est révolutionnaire est nécessairement radical.

Stephen Hessel a publié "Indignez vous !" avec le succès qu'on lui connait. Oui ! C'est bien ! Mais un peu passif. Un "je m'indigne" évoque davantage "je ronchonne" qu'autre chose...

Non, le temps passe et l'heure est grave alors il ne s'agit plus de rouspéter dans son coin. Là il y a urgence. Il y a état d'urgence. Alors : Soyons bons ! Et soyons radicaux !


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