Elysée, le 16 novembre 2010 : Il faut sauver le Soldat Sarkozy

par Brigitte Grivet
jeudi 18 novembre 2010

N’ayant jamais eu de télévision, je n’ai pas l’habitude de voir le genre d’émission de celle qui nous a été infligée mardi soir (et regardée chez des amis compatissants !) et je dois tout d’abord vous dire que je ne connais pas les journalistes chargés d’interroger le Président. Je suis plus familière de la radio, pas du tout de la télévision.

J’ai donc vu 3 potiches dont je me suis demandée tout le long de ces longues 90 minutes ce qu’elles faisaient là. Les questions étaient visiblement préparées, ce qui n’est pas forcément mal puisqu’il faut bien une trame, mais manquaient terriblement de spontanéité.

Par ailleurs, le Président a sorti des énormités dont personne ne s’est ému. En vrac, selon mes souvenirs :

Erreur sur l’introduction de l’Euro sur le marché monétaire (environ 1,15 USD pour un 1 €, pas 1 pour 1),

Erreur sur la façon dont l’Union Européenne a épinglé la France à propos des Roms : l’Europe a bel et bien demandé des comptes à la France et n’a clos le dossier qu’après modification substantielle de la politique française et abandon d’une certaine circulaire contestable

Erreur sur les chiffres du chômage, soi-disant en baisse (regardez vous-même les chiffres INSEE)

Erreur sur les durées de travail en Allemagne (35ans et pas 41 ou 42)

Etc…

D’autre part, pourquoi les journalistes ont-ils accepté que le soldat Sarkozy les rende fautifs du discours de Grenoble et de sa politique anti-Roms ? Le Président de la République Française ne dispose d’aucune autre source d’information que la télévision ? Ce sont les émissions « télé » qui lui dictent sa politique ?

Pourquoi se sont-ils si mal défendus sur le thème éminemment important de la liberté de la presse abordé à mots couverts en évoquant les vols d’ordinateurs de journalistes enquêtant sur des sujets sensibles pour le pouvoir ?

Enfin, et plus grave que tout, pourquoi ne pas avoir demandé à celui qui est quand même le Président de la République quelles sont ses grandes orientations pour l’avenir de notre pays en terme de recherche, de redistribution des richesses, de justice sociale … au lieu de quoi nous avons eu un catalogue inaudible de mesures disparates et incohérentes.

Et quant à savoir s’il se représentera en 2012, ce n’étaient ni le lieu, ni le moment.

En conclusion, j’ai eu le sentiment que ces journalistes, soit étaient incompétents (mais on m’a assurée qu’ils étaient les meilleurs de leurs télés respectives), soit servaient la soupe au soldat Sarkozy qu’il faut de toute évidence sauver en urgence.

Brigitte Grivet


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