Emmanuel Macron dictateur ? Arrêtez de délirer, ouvrez les yeux !

par Giuseppe di Bella di Santa Sofia
samedi 15 mars 2025

Ras-le-bol de cette minorité de Français qui hurle au dictateur dès qu’on parle d’Emmanuel Macron. Ce raccourci absurde galvaude un mot grave et insulte ceux qui souffrent vraiment sous des tyrannies. Les preuves ? Les voilà et elles sont têtues.

Franchement, ça commence à me gonfler sérieusement cette manie qu’ont certains Français de crier au dictateur dès qu’on parle d’Emmanuel Macron. Non mais sérieusement, on peut arrêter deux minutes avec cette caricature grotesque ? Je suis fatigué d’entendre cette minorité bruyante – souvent bien relayée sur les réseaux ou dans certains cercles politiques – balancer des accusations aussi ridicules sans une once de réflexion ou de preuve tangible. Alors, prenons le temps de remettre les pendules à l’heure, parce que là, ça devient insupportable. Et pas juste pour moi : pour tous ceux qui savent encore ce que "dictature" veut vraiment dire.

Un dictateur, vraiment ? Vous avez déjà vu un dictateur organiser des élections libres où il risque de perdre ? Parce que Macron, lui, est passé par les urnes, deux fois, en 2017 et 2022. Les Français ont voté, et même si tout le monde n’était pas d’accord – c’est la démocratie, pas un conte de fées où tout le monde chante en chœur –, il a été élu avec des scrutins validés, transparents, et sans bourrage d’urnes. Les observateurs internationaux n’ont rien signalé d’anormal, les recours ont été examinés par des juges indépendants. Comparez ça à un Kim Jong-un, qui hérite du pouvoir comme un roi, ou un Vladimir Poutine, qui truque les chiffres et élimine ses rivaux. En France, les opposants à Macron, ils sont bien vivants : Jean-Luc Mélenchon harangue ses foules, Marine Le Pen fait ses meetings, Éric Zemmour vend ses pamphlets. Vous les avez vus en exil ou réduits au silence par des sbires armés ? Moi non plus.

Et puis, la liberté d’expression, elle est où la dictature là-dedans ? Je peux ouvrir n’importe quel journal – Le Monde qui le critique subtilement, Le Figaro qui le taille en pièces, Valeurs Actuelles qui le démonte sans filtre – et lire des analyses qui ne lui font aucun cadeau. Sur X, c’est encore pire : des milliers de posts le traitent de tous les noms, parfois avec une créativité qui frise le génie. Un dictateur qui laisse la presse et les réseaux sociaux lui taper dessus sans censure massive, ça doit être une première mondiale ! Oui, il y a eu des lois controversées, comme celle sur les fake news en 2018 ou la loi "sécurité globale" en 2020, qui ont fait débat et à juste titre, elles posent des questions sur l’équilibre entre ordre et liberté. Mais de là à parler de muselière totale, faut redescendre sur terre. Sous une vraie dictature, les journaux critiques ferment, les journalistes disparaissent, et les internautes trop bavards finissent en camp de rééducation. Ici, on en est loin.

Et les manifs, parlons-en sérieusement ! Les Gilets jaunes, c’était quoi ? Des mois de chaos, de ronds-points bloqués, de samedi après samedi à défier le pouvoir. Les réformes des retraites ? Des cortèges monstres, des grèves qui ont paralysé le pays. Les agriculteurs, récemment encore, qui balancent du fumier devant les préfectures. Sous une dictature, vous pensez vraiment que ça durerait une semaine ? Regardez la Biélorussie : Alexandre Loukachenko, le pote de Poutine, envoie l’armée, les opposants prennent 15 ans de prison ou pire. En Chine, Tiananmen reste un souvenir sanglant, et les contestataires d’aujourd’hui sont effacés en un claquement de doigts. En France, on a des gaz lacrymos, des interpellations musclées, des violences policières parfois inacceptables et ça mérite débat, je ne vais pas le nier. Mais on est à des années-lumière d’un régime qui écrase tout dans le sang ou qui interdit purement et simplement de descendre dans la rue. Les chiffres parlent : en 2018-2019, des milliers de Gilets jaunes ont manifesté, et malgré les tensions, la liberté de protester reste intacte.

Alors oui, Macron peut agacer, et pas qu’un peu. Sa façon de parler, son "en même temps" qui énerve, ses réformes qui passent en force via le 49.3 : 23 fois depuis 2022, un record qui fait grincer des dents. Son style "jupitérien", comme il l’a lui-même appelé, donne parfois l’impression qu’il se fiche de l’avis des autres. Moi-même, je peux pester contre certaines de ses décisions, comme la hausse des taxes sur le carburant en 2018 qui a mis le feu aux poudres, ou cette réforme des retraites qu’il a imposée malgré une majorité hostile. Mais agaçant n’égale pas dictatorial. La nuance est énorme. Il agit dans un cadre légal, avec un Parlement qui râle mais vote, des juges qui peuvent retoquer ses lois – coucou le Conseil constitutionnel qui a censuré des bouts de la loi immigration en 2024 –, et une opinion publique qui le fait plier parfois, comme sur l’abandon de la taxe carbone après les Gilets jaunes.

Traiter Macron de dictateur, c’est une insulte à ceux qui vivent vraiment sous des tyrannies. Ceux qui n’ont ni vote, ni voix, ni espoir. Ceux qui risquent leur vie pour un tweet ou une pancarte. En France, on a le droit de gueuler, de voter contre lui, de le virer aux prochaines élections et certains rêvent déjà de 2027 pour ça. C’est ça, une démocratie : imparfaite, bruyante, souvent frustrante, mais une démocratie quand même. Alors arrêtons de galvauder ce mot, "dictateur", pour faire les malins ou jouer les victimes. Les faits sont là, têtus, implacables. Point barre.


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