En cabane au Canada

par lisca
dimanche 6 décembre 2020

Mes Aïeux

Les Québécois viennent d’être interdits de Noël. Nimâ Machouf* les prend pour la petite vendeuse d’allumettes d’Andersen. Il vaut mieux, selon elle, s'auto-fêter tout seul dans la rue glaciale pour ne pas se gripper. François Legaul*, autre politicard suspect, discrimine nos cousins d’Amérique en les classifiant « zone rouge » au Canada. Ce sera « un Noël tranquille » dit-il bolcheviquement aux francophones du pays.

Sachant que se construisent des camps et se propagent des rumeurs et projets inquiétants dans un pays connu pour son centre d’ « intelligence » à Ottawa, je vais m’y mettre moi aussi, car si nul n’est prophète en son pays, on peut toujours essayer dans celui des autres.

Que va-t-il se passer, au train ou ça va pour l’innocent qui vient de naître, cuvée 2030 ?

Ottawa, janvier 2030. Le premier nouveau-né de l’année voit le jour à zéro heure trente, de mère naturelle et d’une éprouvette. Laure-Marie, sa génitrice et porteuse tout en un (pratique), l’élèvera seule durant ses trois premières années, une coutume qui se raréfie depuis que l’attribution humanitaire des nourrissons à des récipiendaires choisis a été popularisée, suite aux travaux du comité Scientifique Occulte et Culte de Toronto* (SOT).

Dans un tel cas de figure, la femme, jeune donc encore essentielle, cumule trois emplois : nounou, tâcheronne à distance et agent d’entretien familial monoparental. Tous les ans depuis 2021, le SOT décerne la médaille Toblerone à la plus méritante.

Un infirmier – ou est-ce une infirmière ? – a emporté l’enfant sitôt né vers la salle médicalisée du Baptême Républicain : il s’appellera Maïs, après y avoir été enregistré, onze fois vacciné, intra-numéroté, puis modifié génétiquement par injection dite à tort vaccinale. Sera-t-il stérile ? C’est bien possible ; il manque quinze ans de tests sur cobayes humains, pour être tout à fait certain des conséquences de cette « vaccination » spéciale. Maïs peut toucher du bois. En attendant, il sert la science à sa façon. Grâce à lui, on avance.

Pour l’instant, il crie. On l’a piqué méchamment. Il veut sa mère. On lui refile un biberon, avec du pavot. Et au lit. Va falloir qu’il s’habitue !

Son nom de famille côté maternel n’existe plus pour lui que dans le souvenir de sa mère. Quant au patronyme inutile et interdit de l’enfant, il est inscrit dans le registre de l’hôpital de la Fécondité, où le père de Maïs a accompli son devoir imposé non imposable (petite rémunération) de donneur de gamètes.

Ce vestige de l’Ancien Temps qu’est le nom du géniteur existe donc encore dans la mémoire de l’Ordinateur Central, mais seulement pour les policiers. La Sécu définit l’individu par son activité, son âge et la liste de ses proches et lui colle à vie un nom crypté. Le Conseil d’Administration Centrale voudrait bien pouvoir violer par manipulations neuronales les pensées secrètes de tous ses captifs. Ils pensent, donc ils sont. C’est insupportable ; vite, des fonds conséquents et supplémentaires pour la recherche, qui n’avance pas. Nul ne doit être que ceux qui en sont, pinçon !

Une bonne chose ce registre, a pensé la belle Laure-Marie pendant qu’elle partait au pays des rêves, juste avant l’accouchement. Mon enfant pourra savoir un jour qui fut son père, quelque part. Je l’aurais peut-être aimé, cet homme, si seulement j’avais pu en serrer un seul de près dans ma vie de reproductrice. J’ai le physique d’une vestale, et j’aurais pu en être une, consacrée aux guilis poussés et à l’adoration du corps des hommes, femmes ou greffés de la Nomenklature (ceux qui ont gardé leur nom).

Mais je n’aime pas tripoter des chairs moites et corrompues. Tant pis pour les hommes qui restent, je ne les vois et verrai qu’à un mètre et demi de moi, uniquement pour raisons professionnelles ou pour la séance mensuelle de gymnastique sexuelle collective distanciée, réservée aux moins de trente-cinq ans, nécessaire pour motiver les hommes à produire du gamète utilisable ensuite.

Au cours de ces séances filmées en discothèque surveillée par le SOT, un groupe hétérogène et mixte se dandine en rythme, très légèrement vêtu, les femmes en jupes transparentes à cerceaux Belle Epoque (2,5m de diamètre). J’avoue que c’est détendant, même s’il faut rester masquée dans ces moments-là, car le sourire c’est contagieux. Avec les yeux, un ersatz de contact s’établit malgré tout. Les clins d’œil interdits coûtent 135 dollars, mais pas les battements de cils. On s’en donne à cœur joie vous pensez, même si le spectacle est retransmis sur Internet, cher payé, qu’il a beaucoup de succès et que nous danseurs n’en verrons pas un maravédi.

Laure-Marie soupire : que d’occasions manquées. Elle a bien l’intention de bercer son rejeton de chansons du temps jadis, arrêté à 2020. Elle lui contera l’histoire de Roméo et Juliette, celle de ses grands-parents, emportés par une grippe augmentée cette année-là, celle de leur petite maison à grenier et jardinet où elle se régalait de cerises dans l’arbre. Aujourd’hui, la maison de grand-pa est occupée par quatre familles hétéroclites à gosses, toutes réfugiées climatiques (RC). Les RC seuls ont le droit de vivre en famille et de conserver traditions et religion sous condition de puçage bien sûr, parce que toutes ces coutumes antagonistes et juxtaposées constituent un bon ferment de division.

Ces familles s’entre-anéantiront à coup sûr, a prévu Bill Gates ou Fauci, ou un de leurs nombreux prédécesseurs malthusiens. Et si d’aventure elles s’entendaient entre elles, ce serait pour mieux terroriser les ex-Canadiens, évincés dans leurs studios perchés ou leurs tentes en nylon dans les villes surdensifiées. C’est qu’ils donnent du fil à retordre, ces dégringolés des classes moyennes obsolètes et inessentielles à mort. Ils en savent des choses, et ils en ont des rages, des douleurs et des révoltes. Au pas !

Laure-Marie sourit : elle essaiera de dépeindre à son Maïs numérique les statues disparues dans les églises et sur les places, les prières au Saint Esprit, les traîneaux tirés par les chiens. Tout bas, elle lui apprendra son vrai prénom, celui de son père à elle, restaurateur disparu en 2021 pour cause d’oisiveté par endettement forcé.

Elle lui en racontera des histoires du passé : les libres balades dans les neiges, en forêt l’automne, à la plage, quand ces lieux n’étaient pas encore privatisés, pas encore interdits – sauf exception une fois par an, lors de l’événement « Nature Protégée ». L’État providence de 2030 offre en effet gratis une visite annuelle du souvenir, sur site, à des clusters successifs de trente personnes bâillonnées et enlunettées, dix par autocar, soigneusement mixées pour éviter tout contact amical. Et derrière la vitre uniquement : il ne faut pas déranger les écureuils.

Les plus beaux points de vue ne sont d’ailleurs plus visitables. De hauts murs les défendent. Seuls hélicoptères et avionnettes y ont accès. Ils ont été réquisitionnés pour les loisirs irrépressibles de la Nomenklature (NK), composée de réfugiés climatiques parvenus, entourés de leurs petites familles ; et dont l’environnement de luxe et les têtes à claques s’étalent à longueur d’année dans les seules revues papier autorisées et survivantes que sont Voici et Gala.

Maïs est né garçon, descendant de bûcherons, ça se voit ; il serre les poings. Il sera tout au plus un citoyen de seconde zone. L’État n’ose pas encore distribuer les genres des administrés en fonction des besoins de l’Économie, parce que la Nature fait le boulot à peu près dans les cordes : une moitié de F, une moitié de H ; chacun sa chacune.

Ni trop métisser, avertit prudemment le SOT. Les descendants pur jus de laboureurs et de trappeurs, de même que les Amérindiens, résistent physiquement – c’est génétique – au Grand Nord implacable, mais bourré de ressources exploitables. Par contre, un Somalien ou un NK dans la neige, a de bonnes chances de se retrouver très vite sous son blanc manteau, où il pourra dormir, en toute nonchalance.

Et voilà pourquoi mélanger trop vite tout le monde en labo s’avère plus qu’un peu suicidaire pour les grandes entreprises d’extraction et d’exploitation des riches ressources naturelles du pays. Alors Kalergi non merci, vieille lubie, money talks.

Pourtant les idéologues et les fauteurs de guerre insistent, il en va de leur survie à vos dépens. La parité en matière de reproduction est-elle bien raisonnable ? Deux ou trois futurologues se chargent déjà de calculer des schémas prévisionnels catastrophiques. D’ici dix ans, prophétisent-ils, si la tendance 105 garçons pour 100 filles ne se modifie pas, nous aurons 400 000 mâles en surplus. Il convient d’arrondir la courbe féminine et d’aplatir la cloche masculine. En clair, soit on démolit les garçons – et il existe divers moyens – soit on les change en filles.

C’est un dilemme sur lequel se penchent ces psychologues, fillologues, garçontologues et transsologues. Ce que voyant, les garçons depuis des années s’enferment d’eux-mêmes. Ils s’échappent la nuit pour faire du vélo, de la boxe ou la bamboche ensemble, en clandestins.

Laure-Marie ne voit pas pourquoi son fiston issu de chercheurs d'or devrait devenir une fille. Mais elle ne pourra rien empêcher. Si un jour la toute-puissante directrice de l’école, appuyée par le Conseil de la Sexualité Scolaire et le Plan Quinquennal 201, décide qu’il doit être une fille, il sera livré aux labos pour y subir un reconditionnement complet.

Laure-Marie se dit qu’elle fuira. Il y a encore des pays raisonnables et des gens dans le monde qui ne veulent pas de cette vie-là. Son enfant ne souffrira pas forcément de son traitement post-natal, espère-t-elle ; la nature, le temps et la pure jeunesse chasseront les bouts de virus indésirables et les puces intégrées. Il redeviendra tel que Dieu l’a fait.

Il y a de l’espoir. Si elle le nourrit bien, si elle lui trouve un père, s’il va dans une école ordinaire, ailleurs, bien loin… Elle a tout prévu. Son frère l’attend en voiture, à la sortie. Demain ils auront franchi la frontière.

Laure-Marie est inquiète malgré tout. Elle entend son enfant qui vagit maintenant, et murmure son nom, un nom d’ancêtres.

Une petite lumière s’allume au plafond, à côté de la caméra. Une voix suave et impersonnelle sort des murs : Accouchée, dit-elle, il est temps de dormir. Demain à l’aube, transfert en ambulance vers le camp de la Parentalité N°201, pour trois ans. Si vous avez besoin d’un somnifère, dites « j’ai besoin d’un somnifère ».

LIENS

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Edward Snowden a décrit les Five Eyes (E.-U., Canada, GB, Australie, Nouvelle-Zélande) ainsi : « C’est une organisation et une alliance "supra-nationale d'espionnage qui n’obéit pas aux lois des pays où elle se trouve ». Il révéla en 2013 que les FVEY tentaient de contourner les lois partout, limitant ou interdisant la surveillance des citoyens. Les données partagées ne se limitent pas aux signaux (SIGINT) mais s’intéressent aussi à l’espionnage militaire, humain (HUMINT) et geospatial (GEOINT).

Projets portés par Navdeep Bains ministre sikh (à turban) de l’Industrie et des Nouvelles Technologies au Canada : Ottawa investit 44,5 millions $ dans plus de 200 projets de recherche dont les «  Technologies de rupture au service des thérapies cellulaires et transgéniques  ».

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