En face de Pujadas, il paraît qu’il y avait quelqu’un

par Léon et Paulette
vendredi 29 mars 2013

Avec Paulette, on a voulu regarder Pujadas hier soir. Il interviouvait quelqu’un. Mais les images étaient floues et ce qui se disait ne se prêtait pas trop au picon-bière. Il y avait de la friture.

Ces deux-là devaient se sentir bien seuls dans leur grand studio taillé au couteau. La solitude grimpait au mur. Pujadas fut égal à lui-même, impétueux, impertinent comme on le connaît. Chez ce gars-là se cache un grand journaliste : le jour viendra où il interrogera des Présidents.

Avec l’autre, il y eut des problèmes. La caméra faisait pourtant ce qu’elle pouvait, gros planait sans cesse sur le sujet. Mais celui-ci, même grossi à plein régime, semblait perdu dans un cadre trop grand pour lui. Comme s’il n’avait pas de corps. C’est l’impression qu’il donnait.

Heureusement, les techniciens avaient veillé au son, ce qui nous permis d’entendre des chiffres et des lettres balancées à Pujadas. Nous, en écoutait quand-même, sans faire de bruit pour ne pas les déranger, mais on voyait bien qu’il ne s’adressait pas à nous, qu’il ne fallait pas les importuner, ceux-là, qui jouaient un jeu de rôle.

Très vite Paulette présenta les signes de quelqu’un qui s’ennuyait, se disant "fatiguée", pressée "d’enlever ses bigoudis". Si ça continuait à ce rythme, elle me ferait le coup de la lecture de son « Nous deux » sous la couette. Je la retint, préférant me sentir seul à plusieurs.

Quand on a attaqué le deuxième paquet de blé soufflé, on le devint aussi : on l’a entendu dire qu’il n’était pas le président des socialistes mais de tous les français. On ne pensait pas qu’il le dirait si vite. Voilà qui était fait.

En fait, il fallait comprendre qu’il n’était pas socialiste, ce que beaucoup d’entre nous savaient déjà. Mais ce coming-out lui était nécessaire, pour entrer dans l’Histoire avec Bayrou un de ces quatre pour former un couple pour un gouvernement de méthode Coué. Le Parti Socialiste, lui, ne s’en étonne même pas ce matin, ce qui est compréhensible : il ne l’est plus depuis longtemps.

Avec Paulette, on a commencé à comprendre le but de l’émission quand on entendit parler de la boîte à outils. Pujadas, c'était le Bellemare des bricoleurs de l'info.

En fait, l’émission faisait de la pub pour un plombier. Sauf que ce dernier nous demandait de réparer nous-même, qu’il fallait que nous soyons patients, qu’il fallait attendre longtemps pour que l’étanchéité se fasse malgré l’excellence du matériel qu’il avait mis à notre disposition. Il avait fait son travail.

C’était à nous d’aller au charbon en serrant nos ceintures et raccourciçant nos retraites.

C’était à nous de mettre les mains dans le cambouis.

Lui Président, acceptant les licenciements et l’ordre établi, se contenterait de "proposer" qu’on forme plus vite les chômeurs à l’idée de le rester. « Moi je », social-démocrate assumé, se lavait les mains de tout. Il était libre.

Il y en a même qui disent qu’ils le feront voler.

 

Léon

léonetpaulette.fr

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