En France, mourir d’être une femme ?

par rosemar
mardi 27 juin 2017

L'idée est scandaleuse, terrifiante : on peut mourir en France, parce qu'on est une femme.

Une journaliste a recensé depuis un an toutes les affaires où des femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Titiou Lecoq a publié les résultats de son enquête dans le journal Slate.

En France, dans notre pays, une femme meurt tous les trois jours, assassinée : le plus souvent, il s'agit de meurtres prémédités.

Et la journaliste n'hésite pas à parler de "féminicides" : les hommes tuent des femmes parce qu'ils considèrent qu'elles sont leur propriété...

Un archaïsme qui transforme la femme en objet, qui fait d'elle un être inférieur, voué au désir des hommes...

Un archaïsme intolérable qui doit être absolument dénoncé...

Un archaïsme qu'on du mal à concevoir dans notre pays, la France, un pays qui se veut à la pointe de la modernité, qui prône et promeut l'égalité des sexes.

Titiou Lecoq évoque même des crimes de discrimination dans la mesure où les hommes qui tuent des femmes se considèrent comme des êtres supérieurs ayant droit de vie et de mort sur leur entourage.

La liste est longue de celles qui meurent non pas comme on le dit "sous les coups de leur conjoint", mais, assassinées avec préméditation et détermination.

Les résultats de cette enquête sont glaçants : en France, le pays des droits de l'homme, la femme peut mourir parce qu'elle est une femme.

Tous ces meurtres sont occultés par les médias : on n'en parle pas, si ce n'est dans la rubrique Faits divers et si on en parle, on minimise : on parle de crime passionnel et on en vient à justifier l'horreur.

Ainsi, malgré les apparences, malgré les progrès de l'émancipation de la femme dans notre pays, des femmes meurent victimes d'homicides volontaires.

Qu'ont-elles fait pour mériter d'être tuées ? Le plus souvent, elles ont voulu être libres, échapper à leur bourreau, elles ont voulu fuir la tyrannie d'un homme.

Titiou Lecoq cite les prénoms de toutes ces femmes anonymes, victimes de leur conjoint, pour leur restituer une forme d'identité.

"Toutes les catégories socio-professionnelles sont représentées. Tuer sa femme est un acte très bien partagé dans la société", précise la journaliste.

Face à toutes les horreurs énumérées par Titiou Lecoq, on prend conscience de la gravité du problème : elle cite des cas précis, avec des circonstances aggravantes.

Une simple journée de sensibilisation à la violence masculine ne peut plus suffire, il faut dénoncer régulièrement et inlassablement ce qui constitue une honte pour notre société.

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2017/06/en-france-mourir-d-etre-une-femme.html

 

L'article de Slate :

http://www.slate.fr/story/147429/mourir-parce-quon-est-une-femme

 

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