En réponse à l’article de Rue89 sur les prétendues contre-vérités du Front National en matière d’éducation
par orianeborja
jeudi 1er septembre 2011
Rue 89 a publié un article en date du 24 août mettant en cause les propos de Marine Le Pen en matière d’éducation en général et de discrimination positive en particulier.
Il est assez dommageable quand on prétend faire une analyse de méconnaître autant la réalité.
Il est flagrant à la lecture de cet article que l’auteur ignore la façon dont est menée la politique éducative dite nationale.
C’est avoir une guerre de retard de croire qu’une quelconque décision puisse émaner de nos ministères qui ne sont que des exécutants zélés de directives extraterritoriales.
C’est l’OCDE qui nous somme de nous aligner sur son modèle éducatif uniformisé mondial. Dès 1997, l’OCDE met en chantier un programme de définition et de sélection des compétences dites « clés » (DeSeCo), dans le but explicite de « fournir un cadre conceptuel pour orienter le développement à long terme des évaluations et l’extension à des nouveaux domaines de compétences ».
Ces orientations, confirmées par les conseils européens de Stockholm (2001) et Barcelone (2002), ont débouché en novembre 2005 sur une proposition de recommandation du Parlement européen et du Conseil, présentée par la Commission, concernant « les compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie ». Cette proposition a été adoptée le 26 septembre 2006. Le document adopté précise que « selon les études internationales, on entend par compétence une combinaison de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes appropriées à une situation donnée. Les compétences clés sont « celles qui fondent l’épanouissement personnel, l’inclusion sociale, la citoyenneté active et l’emploi ».
Elles sont définies dans le Cadre européen des Compétences clés pour l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie, et sont au nombre de huit :
- Communication dans la langue maternelle
- Communication dans une langue étrangère
- Culture mathématique et compétences de base en sciences et technologies
- Culture numérique
- Apprendre à apprendre
- Compétences interpersonnelles, interculturelles et compétences sociales et civiques
- Esprit d’entreprise
- Sensibilité culturelle
L’objectif étant d’obtenir un produit humain traçable, nomade et adaptable aux besoins du marché.
Or ce sont encore des rapports de l’Ocde (Equal Opportunities ? The Labour Market Integration of the Children of Immigrants) que l’on trouve les recommandations suivantes :
« Dans la plupart des pays de l’OCDE, les enfants d’immigrés représentent plus de 10 % des jeunes adultes sur le marché du travail. Il est donc fondamental d’améliorer leurs opportunités d’emploi. À partir des expériences passées, ce rapport souligne que des programmes de tutorat, d’aide à la recherche d’emploi et de discrimination positive peuvent aider à réduire la fracture qui pénalise les enfants d’immigrés. Il recommande aux gouvernements d’apprendre les uns des autres afin de développer des politiques plus efficaces et proactives qui, en améliorant les opportunités d’emploi pour les jeunes, renforceront du même coup la cohésion sociale. »
(ISBN 978-92-64-08239-7
Disponible en anglais uniquement)
L’Ocde comme les autres organisations économiques et financières internationales que sont l’Omc, le Fmi et la Banque mondiale, élaborent les politiques éducatives des pays de l’Ocde et les contrôlent via le rapport Pisa qui ne jauge ces politiques qu’à l’aune des propres prescriptions de l’Ocde.
La mise en place de ce nouvel ordre éducatif mondial est très concrètement mis en place via le Lifelong Learning, c’est-à-dire la Formation tout au long de la vie.
C’est Jacques Delors qui fut à l’origine de son application en collaboration avec l’Ocde et ses partenaires des grandes multinationales qui se regroupent notamment au sein de l’European Round Table dont on sait le rôle politique incontournable au niveau de la Commission Européenne, puisqu’il ne s’agit pas du tout d’un lobby mais véritablement d’un levier de commande.
Les politiques dites nationales en matière d’éducation, ne sont que des retranscriptions des programmes des experts auprès de l’Ocde.
Et cela de A à Z, aucune de nos moindres réformes concernant la formation ne tire pas son origine de ces organisations mondialistes d‘orientation libérale anglo-saxonne auxquelles s’est soumis l‘Umps. Et même si la France n’a pas encore vraiment entamé la deuxième étape de mutation vers l’autonomie rêvée des élèves avec disparition des enseignants pour laisser place à quelques encadrants au E-Learning, et la véritable privatisation déjà larvée du système par la sous-traitance de projets pédagogiques, la territorialisation et la voie royale laissée aux écoles hors-contrat.
Le prochain Forum mondial sur l’éducation tout au long de la vie, ne sachant même plus par quels bouts prendre la monstrueuse créature qu’ils ont créée, ce qui fera l’objet de leur prochain sommet au Maroc en 2010, le marché en roue libre ayant d’ores et déjà généré de la formation et des diplômes qui s’achètent comme des petites couronnes au royaume du mondialisme, aux risques et périls des consommateurs d’éducation et des entreprises qui les emploieront.
La main invisible étant priée de présenter ses petits doigts afin que le maître-fantôme puisse lui adjuger un coup de règle en fer baguette magique sur les ongles.
On apprend d’ailleurs que les pays qui ne perdent pas le nord et pour cause, comme la Finlande, s’apprête à vendre leur « modèle » sur le marché.
Concernant la controverse spécifiquement abordée par l’article de Rue89 sur la discrimination positive, il est d’ailleurs assez simple de relever quelques éléments qui ne trompent pas et que n’a pas manqué de relever l’association SOS Egalité :
http://sosegalite.over-blog.com/article–label-diversite-l-etat-recompense-les-entreprises-qui-pratiquent-la-discrimination-positive–42332381.html
A savoir :
- l’ affirmative action ne peut légalement s’appliquer en France pour des raisons constitutionnelles, nos dirigeants ne pouvant officiellement s’en revendiquer
- la création du « Label diversité » qui récompense les entreprises qui adaptent leur politique de gestion des ressources humaines aux pratiques de la discrimination positive sur fondement ethnique
- l’origine de ce Label et l’implication du Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances Yazid Sabeg auteur de « Discrimination positive. Pourquoi la France ne peut y échapper »
- l’attribution de ce Label par le ministère de l’immigration et non par le ministère de l’éducation ou des affaires sociales
- les propos même du ministre Besson qui reprennent à la lettre ceux de l’Ocde : « La question de l’intégration professionnelle de la diversité ne se pose pas seulement au stade des primo-arrivants. Elle concerne aussi les immigrés de plus longue date, et même, nous en avons désormais tous une vive conscience, leurs descendants. Pour eux, nous devons raviver l’égalité des chances ! ».
Il est évident que pour envisager des solutions aux problèmes, il convient de poser les bons diagnostics et surtout de ne pas se baser sur des postulats erronées soit par l’idéologie, soit par l’incompétence, voire de la mauvaise foi.
Le Front National reste le seul à proposer le retour d’une école, creuset de la nation, et d’une véritable transmission des savoirs afin d’au moins donner à chacun les mêmes outils de base, ces outils qui ont permis, au fils d’immigrés Charpak de devenir Nobel, que les fils d’ouvriers puissent fréquenter les grandes écoles quand elles leur sont inaccessibles aujourd’hui, pour ne rien dire de la place de l’esprit français dans le monde.