Enfants abusés : ils reversaient à leurs parents 70% de leurs salaires !

par Clark Kent
mardi 14 mars 2017

 

 Marie et Charles ont l’impression de sortir d’un cauchemar. Patron d’un cirque en perte de vitesses, leur père les obligeait à danser pendant ses numéros de clown et leur retenait une partie de leurs salaires. L’affaire aurait pu rester circonscrite au cercle de famille si le vieux saltimbanque avait eu la prudence d’effectuer les transactions en liquide, plutôt que d’avoir recours à des versements bancaires qui laissent des traces (inodores mais indélébiles).

Comme dans les réseaux de prostitution serbes et ukrainiens, pour se libérer d’une dette dont personne ne connait l’origine, les pauvres enfants devaient effectuer des virements réguliers, entre 2005 à 2007, quand le cirque était installé dans les jardins du Luxembourg. Entre octobre 2005 et décembre 2006, la petite Marie qui n’est pas une ingrate et voulait rembourser ses parents pour les dépenses inconsidérées qu’elle a avait occasionnées à l’occasion de son merveilleux mariage, a reversé sur le compte de ses parents 33.000 sur les 46.000 euros qu’elle avait touchés pour ses numéros. C’est ce que vient de révéler l’office anti-corruption de la police des cirques. Mais comme dit son nouveau copain, un avocat : "Elle fait ce qu’elle veut de l’argent qu’elle gagne ! Si elle veut rembourser ses parents, c’est son choix. Elle l’a dit spontanément aux enquêteurs"

Le petit Charles avait de plus gros besoins en tant que garçon, alors il n’a reversé que 30% des ses cachets entre janvier et juin 2007, soit 4.846 euros par mois, pour compenser un peu ce qu’il avait coûté en loyer et en argent de poche quand il était petit.

Le patron du cirque est convoqué par les juges d’instruction le mercredi 15 mars. Il parait qu’il ne se fait pas "beaucoup d’illusions" sur l’issue de cette journée, "compte tenu de la précipitation avec laquelle cette procédure est conduite." Mais il est convaincu de l’intégrité des juges qui comprendront qu’il n’a fait qu’agir en bon père de famille et qu’il a élevé ses enfants comme il faut puisqu’ils n’oublient pas ce qu’ils lui doivent.

Devant un tel aplomb, les responsables des services de la DDASS (affaires familiales et droits des enfants) restent médusés, mais eux aussi font confiance à l’indépendance de la justice qui ne se laissera pas intimider par les rodomontades du « présumé innocent ».

 


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