Enfin du monde pour la fin du monde qui aura lieu dans un autre monde
par Bernard Dugué
jeudi 20 décembre 2012
La fin du monde va arriver, c’est certain. Plus précisément le 21 décembre 2012 et je vais vous le dire, c’est franchement ballot car nous allons tous quitter cette terre sans connaître les origines de la vie ni savoir ce que nous sommes venus faire sur cette planète, à part prendre du bon temps, bouffer, baiser et bosser pour du pognon et des profits. C’est idiot, car d’ici quelques années nous allons comprendre les origines de la vie. J’ai même quelques pistes sérieuses mais figurez-vous que je n’ai pas le temps de mettre tout ça en ordre et même si c’était possible, je préfère de loin occuper mes derniers jour à autre chose que de rédiger un article que pratiquement personne ne comprendra tout en subissant à travers les commentaires quelques quolibets déjà entendus. Je m’attends à être accusé de créationnisme une fois de plus alors que mon avis est définitif. L’évolution et les origines de la vie divisent les gens deux camps, celui des abrutis créationnistes et celui des ignorants darwiniens. Alors Dieu qu’il est temps d’en finir avec le monde, avec ce monde à la vision tronquée de l’univers et des choses de la vie, ce monde à la vision amputée du sens de l’existence. C’est la fin du monde et c’est la meilleure nouvelle en cette fin d’année pour que la joie revienne. Quoique, rien rien n’a changé, tout tout a continué, comme chantaient les Poppys après mai 68 pour signaler que la nouvelle société, c’était du pipeau et le nouveau monde après la fin du monde en 2012, ce sera du pareil au même.
Pourtant, c’est dommage. J’aurais bien aimé en finir avec ce monde. Ne plus voir Drucker et Sébastien à la télé, ne plus entendre Daniela Lumbroso servir la soupe à quelques célébrités chantant des tubes en s’imaginant œuvrer pour le salut de la culture française et même de la civilisation, ne plus supporter les mêmes qui devenus enfoirés, nous persuadent qu’ils ont la fibre humaniste, ne plus entendre parler des déficits, des dettes, des retraites, des cadeaux de Noël, de la neige en hiver et de la chaleur en été, ne plus voir des salauds s’exiler pour pas payer l’impôt, ne plus payer pour des grands stades, des aéroports inutiles, des lignes LGV pas indispensables, ne plus supporter l’indigence de l’éducation supérieure et la soumission à la logique de compétition, ne plus…ne plus… ne plus écrire sur ce dont je ne veux plus… bref, ne plus vivre dans ce monde et naître dans un nouveau monde.
On ne peut pas changer le monde mais on peut changer le regard porté sur le monde. On peut modifier sa manière de voir les choses se présentant à nous, de refuser les œillères, celles que le système nous impose avec notre consentement et celles qui nous arrangent mais finissent par éteindre la flamme spirituelle qui luit au plus profond de notre être. Et donc la fin du monde, c’est l’occasion de réfléchir à la fin d’une manière d’apprécier le monde, le juger, l’aimer ou le détester. Regarder différemment, c’est un petit déplacement du champ de conscience mais c’est un grand pas pour l’humanité. Ne plus marcher sur les vieilles lunes mais avancer sur le chemin de Damas pour chercher la lumière.
Bon, après ces bonnes paroles, les choses plus sérieuses nous attendent. Changer de regard, certes, en modifiant sa conscience morale, oui mais aussi en prenant appui sur les nouvelles sciences capables de changer notre vision connaissante (intellectuelle aurait dit Guénon) de l’univers, la matière, la vie et la conscience. C’est cela la fin du monde. Nous allons voir les choses différemment, du moins ceux qui font sauter leurs œillères. Quelle sera la nouvelle vision du monde ?
Nouvelle compréhension de la vie et de la matière. Adieu conceptions mécanistes, inféodées aux technologies moléculaires et statistiques. Les origines de la vie seront sans doute dévoilées, comme les mystères de la matière. Puis de la conscience. Un nouveau récit cosmologique est possible, vu que le big bang est une fable scientifique qui finalement, s’associe bien avec cette farce du 21 décembre 2012 dont l’interprétation prête à rire ou à pleurer. Ne sachant plus espérer ensemble pour un avenir collectif à partager, la fin du monde se substitue au grand récit du avancer ensemble en suggérant de finir ensemble.
En matière de société, nous savons maintenant que les sociétés peuvent aller dans le mur et que le risque n’est plus nucléaire comme au temps de la guerre froide mais sociétal. Les pays industrialisés sont menacés de l’intérieur. On en a vu une illustration avec la tuerie de Newtown. Pourtant, des tas d’idiots pensent que la menace c’est le réchauffement et que la priorité est la lutte contre le réchauffement. Ce fait indique les limites de la rationalité tant louée au siècle des lumières, marque de fabrique de l’humanité sur le chemin du progrès. Cette rationalité mal appliquée façonne des ignorants rationnels comme la religion engendre des dévots irrationnels. Cette focalisation le climat participe d’un déni de réalité sur les problèmes sociaux. C’est une manière de se défausser face aux responsabilités politiques appliquées à la vie quotidienne pour un combat vers un ennemi qui n’existe pas, le climat.
La fin du monde c’est de prendre conscience que malgré tant de pensées philosophiques, de recherches scientifiques, de discussions rationnelles, de progrès technologiques, l’humanité est restée pour une bonne part dans un état d’ignorance et de fausses certitudes. La révélation arrive et c’est une apocalypse. Ou inversement. La fin du monde arrive dans les consciences. La fin du monde, c’est de voir le rideau se relever, révélant qu’en fait, nous ne sommes plus dans le monde d’hier. Les valeurs sont perdues. Mme Badinter propose de légaliser les mères porteuses. Les gynécos imaginent congeler les ovules de femmes jeunes pour ensuite une PMA sécurisée et cette même PMA qui serait accessible à tous. Barbarie techno-médicale que tout cela. Je vois la fin d’un monde qui liquide ses valeurs. Et qui ne connaît plus les droits de l’homme, qui concernent l’individu et non pas d’autre entités (à bon entendeur…)
Bon, eh bien bonne journée et à demain peut-être…