Entre droits et devoirs

par bob
mercredi 17 février 2010

Dans un précédent article, caleb irri soutenait que la notion de droit était indissociable du devoir. Il pensait que les notions de droit étaient dévolues aux citoyens et que celles de devoir devaient l’être aux états. Au-delà d’une infantilisation des citoyens dont je ne fais qu’une brève mention, il m’apparait comme important de clarifier certaines notions ainsi que le contexte dynamique dans lesquelles elles se développent.

Dans une société, la notion de droit est nécessairement accolée à celle de devoir : Toute personne prétendant n’avoir que des droits peut se comporter en psychopathe au mépris de la société ( que cela soit en terme de droit ou de coutume par ailleurs). Le psychopathe se comporte selon ses propres humeurs/pulsions en étant totalement imperméable aux sentiments d’autrui. Au-delà de ces dysfonctionnements, il se montre totalement incapable d’appréhender son futur car il ne vit que dans un présent immédiat et empiriquement vérifiable. Une généralisation de ce type de comportement se nomme anarchie et pousse chaque individu composant ce rassemblement ( peut-on alors parler de société ?) à adopter une attitude très individualiste et par nature même dénuée de lois. Cela explique pourquoi la majorité de la population, consciemment ou non décide de respecter la loi.

Certains lecteurs pourront objecter avec une certaine pertinence que beaucoup de gens hors-la-loi s’enrichissent très bien tout en se détachant des lois sus-nommées et que finalement la notion d’individualisme poussée à son paroxysme apporte une grande quantité de bienfaits.

En fait, il est assez troublant de voir que la majorité des parasites vivant en société ne peuvent survivre que par les lois. Une absence de celles-ci entrainerait des représailles de la part de la majorité flouée qui menaceraient leur intégrité corporelle voire même leur vie. La prolifération de ces parasites de société ne peut donc que se faire dans le cadre du respect des lois ainsi que des coutumes d’une société par la majorité de la population qui la compose.

Il faut aussi se rendre compte qu’une absence de devoir au sein d’une communauté entrainera la loi du plus fort. Cette loi se fera bien évidemment au détriment de tous puisqu’elle bloquera le potentiel de chacun et ne fera que promouvoir le plus méchant ou le plus psychotique. Les exemples historiques ne manquent pas pour illustrer une vacance de pouvoir au sein d’un pays ( quelle que soit sa culture d’ailleurs).

Ceci dit, une société n’est pas non plus un bloc fait uniquement de devoirs : Rousseau l’avait bien démontré, l’homme accepte de céder une partie de sa liberté à la structure dans laquelle il s’insère contre des avantages qu’il en retire. Il semblerait logique qu’il se détache des lois dès lors que celles-ci ne lui accordent plus les avantages inhérents à son sacrifice. On pourra prendre comme exemple le cas des personnes fortunées plaçant leur fortune à l’étranger pour ne pas avoir à payer d’impôts jugés trop importants, on pourra aussi parler de personnes oisives dans les banlieues qui pour se distinguer ou s’enrichir vont à rebours de la loi.

Pourtant, il devient effectivement inquiétant de voir que certains hommes politiques, actifs ou passifs, imposent progressivement davantage de devoirs à leurs concitoyens tout en se démarquant des lois et coutumes qu’ils exhortent à suivre. En fait, les citoyens ont de plus en plus l’impression de voir des enfants gâtés et immatures en vouloir toujours plus ( argent, pouvoir, ...) alors qu’eux se serrent la ceinture "pour des jours meilleurs". A cela s’ajoute le fait qu’il n’appartient pas à un politique transitoire par essence et dont les affaires malhonnêtes remontent lentement mais sûrement à la surface de donner des leçons de morales à des citoyens a priori honnêtes. Le politique est élu afin de gérer la cité et non pas comme professeur d’une morale qu’il méconnait et qu’il est incapable d’appliquer.
 
 

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