Envolée des démissions de profs : une bonne nouvelle pour Fillon et sa bande ?

par Coeur de la Beauce
vendredi 6 janvier 2017

Il fallait s'y attendre, et Yahoo actualités ne fait que le confirmer. Ce jeudi 6 janvier 2017, la page d'accueil du moteur de recherche reprenait une note du ministère de l'éducation nationale qui prend à contre-pied les bêtises râbachées dans certains médias et dans les bars à poivrots. Les enseignants sont de plus en plus nombreux à démissionner. Officiellement, de 638 cessations de fonction en 2009, nous sommes passés à 1180 en 2016. Dans le premier dégré (les professeurs des écoles), nous passons de 1,3% en 2012 à 3,18% des effectifs actifs en 2016.

Il faut préciser que ces statistiques ne concernent que les demandes de démissions régulières, et ne tiennent pas compte des abandons de poste (en fait, des démissions en cours de journée, ou du jour au lendemain sans préavis, autrement dit... les cas de figure les plus fréquents !). Une nouvelle qui inquiètera les parents d'élèves, en particulier ceux qui éduquent leurs enfants, mais qui ne pourra que ravir les poufendeurs de "privilégiés" (?) fonctionnaires, puisque les effectifs d'enseignants se dégraissent tout seuls.

L'ex intendant de Sarkozy, François Fillon, dont l'objectif est de saborder l'état français pour permettre l'épanouissement du CAC 40, des agences immobilières et des rentiers de la Côte d'Azur, a dû se réjouir de cette bonne nouvelle. L'éducation et la formation des jeunes n'étant pas la priorité de nos libéraux de choc, il ne faut pas s'attendre à une amélioration de la situation scolaire dans les années qui viennent.

On attend de voir les réactions du futur syndic de la république lors de la campagne électorale. Pourfendra-t-il encore les fainéants du service public , vacanciers éternels, "sécurisés" en développant son baragouin habituel ou fera-t-il profil bas ? Il faut noter qu'une autre étude fait état du triste état psychologique de nos enseignants, pour lesquels il n'existe pas de médecine du travail (véridique) ! Autrement dit, impossible de savoir si les gens à qui vous confiez vos enfants sont encore aptes à l'encadrement et à l'enseignement après quelques années d'exercice...

Fatigue psychologique, difficultés à gérer des classes d'enfants-roi et de cas sociaux, mépris de la hiérarchie le plus souvent, impossibilité de vivre avec un salaire de prof dans certaines régions (à Paris surtout), chacun connait les raisons des désaffections des enseignants pour leur métier. Fillon la malice propose en outre de donner tous pouvoirs aux chefs d'établissement, notamment pour recruter. Quelqu'un pourra-t-il l'informer que les difficultés à recruter ne viennent pas de la rigidité des concours, mais du manque de diplômés pour postuler ?

Dernièrement, j'ai croisé dans un pub parisien un jeune gars titulaire d'un master en langues vivantes. Impensable, pour lui, de s'orienter vers la fonction de prof, il cherche à émigrer à Cracovie comme guide touristique. Dans un autre registre, pour revenir aux démissions, je me souviens d'une collègue institutrice qui souhaitait démissionner pour reprendre le restaurant de ses parents : ce fut un véritable parcours du combattant qui lui fut infligé. Une collègue, car j'ai moi-même été professeur des écoles. Un de mes articles sur Agoravox résume mon vécu. Dans un pays où le respect pour le voisin est très aléatoire, inutile de chercher à expliquer, tout est une question de mentalités. En Espagne et en Italie, j'ai toujours été très bien accueilli en tant que qu'enseignant, c'est moins le cas dans l'hexagone.

Fillon est finalement très représentatif du français moyen, frileux, obsédé par son compte-courant et sa feuille d'impôt, méprisant pour les jeunes et les intellectuels, peu courageux et spécialiste du "faites ce que dis, pas ce que je fais". Il est l'idôle des pauvres... d'esprit comme des rentiers, ceux qui savent faire trimer les autres en restant bien à l'ombre. La culture et l'instruction publique ne passeront pas par eux, qui ne sont ni patriotes ni républicains. Aux parents, aux jeunes et aux français concernés par la collectivité de se mobiliser pour faire changer les mentalités, et permettre de rendre sa convivialité à notre école publique, sans laquelle il n'y aura ni progrès ni avenir...


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