Erdogan aux cérémonies de l’Armistice de 14-18 : on n’est pas à un oxymore près

par PETINOS
mardi 13 novembre 2018

Juste quelques interrogations quant à la pertinence de la présence du président turc à Paris pour célébrer la paix et la coopération en Europe. Quelques soient les réticences sur la construction européenne telle qu’elle est à l’heure actuelle (personnellement j’en ai beaucoup), il est question ici de paix, de fraternité, du vivre ensemble et des droits fondamentaux.

Je rapporte un extrait du quotidien Le Figaro d’aujourd’hui à ce propos. A la suite un petit extrait d’une tribune publiée dans Le Monde il y a 5 jours. Plus de paroles sont inutiles ; l’essentiel est dit dans ces deux passages :

Le Figaro : « Parmi les autres invités embarrassants figurait le président turc Recep Tayyip Erdogan. De la Syrie à la crise des migrants, le nationalisme agressif de la Turquie d'Erdogan s'oppose aussi complètement aux principes défendus par Emmanuel Macron. Plus qu'au multilatéralisme, Erdogan a plutôt tendance à recourir de façon assez décomplexée au chantage dans ses relations avec des Occidentaux qu'il accuse de menées subversives. »

Le monde : « (…) Il en va notamment ainsi de la présence de Recep Tayyip Erdogan, qui espère nous « habituer » à l’odieux négationnisme d’Etat de la Turquie à l’égard du génocide des Arméniens, perpétré durant la Grande Guerre par le gouvernement « Jeunes-Turcs ».

Ce chef d’Etat n’a, semble-t-il, tiré de ce génocide et de celui des autres populations chrétiennes (Assyro-Chaldéens, Syriaques, Grecs du Pont) qu’un seul enseignement : le fait que le crime peut s’avérer payant. Et en tout cas depuis son accession à la présidence turque, il renvoie à lui seul l’image de cette « radicalité », de cette « brutalité », de cette « violence » qu’il s’agit aujourd’hui d’éradiquer pour que ne se reproduisent pas les horreurs du passé.

Jusqu’à ce jour, l’Etat qu’il dirige continue de professer un nationalisme agressif, doublé depuis l’arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP), d’un islamisme revendiqué. Il maintient l’occupation militaire de Chypre, membre de plein droit d’une Union européenne qu’il prétend pourtant vouloir intégrer.

Cet Etat perpétue l’oppression de ses minorités, en particulier les Kurdes, contre lesquels il mène une guerre qui ne dit pas son nom à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. Il attise les feux du djihadisme et de l’antisémitisme en incitant à une haine inextinguible contre Israël, tandis que les atteintes aux libertés à l’intérieur même de la Turquie gravissent des sommets. (…)


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